A l�issue de la g�n�rale de la nouvelle production du Th��tre r�gional de Batna, l�Empereur, les com�diens qui ont retrouv� � l�occasion leurs planches apr�s une absence de cinq ans, comme les amoureux du quatri�me art de la capitale des Aur�s, les officiels et les invit�s �taient tous ravis. Une heure dix minutes, c�est juste un petit instant, car au moment o� l�on �tait le plus saisi par la tirade, la fin vint pour un perp�tuel recommencement. Dans cette pi�ce �crite par Larbi Boulbina et mise en sc�ne par Bouzid Chawki, le th�me est original et a la particularit� de caricaturer le pouvoir sur un ton comique plein de sous-entendus. Il �tait une fois un empereur, histoire d�un pass� qui vous replonge de prime � bord dans le quotidien avec une certaine all�gorie frappante et significative. Sorti pour une partie de chasse, notre empereur se retrouve enferm� loin du palais, en besoin d�un filet de lumi�re, prenant son bain � l�oued, ne mangeant gu�re � sa faim... Votre maladie oblige, lui dit-on. Avec Barg Leh son valet, confident, conseiller, bouffon... Il revient sur sa jeunesse, sa force, sa cruaut�, les plaisirs de la vie, l�amour pour sa chienne Rita, son indiff�rence pour l�imp�ratrice et surtout sa suffisance envers ses sujets. L� les images sont frappantes : Echa�b jaou beh taou(le peuple, il faut l�affamer. Il devient ob�issant), Echa�b ba�d alih, ou ghanilou (le peuple il faut s�en �loigner et le vanter)... Que ne faut-il pas faire pour rester au pouvoir. Puis dans un r�veil brutal, apr�s un tourment, l�empereur se demande comment ses sujets appr�cient son absence. Quelle absence abjecte Barg Leh ? Vous rayonnez sur le royaume, en t�moignent vos passages r�guliers � la t�l�vision, inaugurant des barrages, distribuant des aides... Etilivisioun khir min miet mellioun (poss�der la t�l�vision, c�est mieux que cent millions de sujets). Tout heureux d��tre aim�, il demande � revenir au plus vite au palais. Barg Leh, angoiss�, fait venir l�imp�ratrice. Cette derni�re abat toutes les cartes. Vous �tes d�chu, vous n�avez ni royaume, ni biens, ni pouvoir. Pis encore, elle livre son secret... vous �tes st�rile... Tirant toujours les ficelles, Berg Leh rappelle � l�imp�ratrice qu�il l�a fait venir juste pour le divorce avec l�empereur. Le nouvel empereur entre en sc�ne, aussi laid que b�gue, il supplie l�imp�ratrice de l'�pouser... Barg Leh, accus� par tous d��tre un tra�tre, s�en d�fend. Je ne sais pas faire autre chose que servir le pouvoir. Avec l�Empereur, comme Dalia, Allem El- Ba�chou, le TRB sert l�expression d�mocratique... Un spectacle � voir absolument. Houadef Mohamed FICHE TECHNIQUE L�Empereur�crit par Larbi Boulbina Mise en sc�ne : Bouzid Chawki Musique : consultation de Hanafi Meliani Dans le r�le du premier empereur : Lahc�ne Chiba Du second empereur : Mahfoudh El-Hani De l�imp�ratrice : Nadia La�rini De Barg Leh : Kamel Zerara Le narrateur : Djamel Tiar La narratrice : Halima Benbrahim Synopsis Hier comme aujourd�hui, le pouvoir n�est pas entre les mains de ceux que l�on croit le d�tenir. Il existe toujours un ��clair jaillissant� pour faire et d�faire les alliances quand il s�agit de la prise du pouvoir... et aussi pour s�en �terniser. ENTRETIEN AVEC BOUZID CHAWKI (METTEUR EN SCENE) "L'Empereur est une diatribe politique qui pose le probl�me de la l�gitimit� du pouvoir" Bouzid Chawki, c�est des ann�es au service du quatri�me art. Il est le premier � revenir sur les planches d�un TRB, r�nov�, agrandi, �quip�... apr�s une farniente de cinq ans. Bouzid �tait aussi le dernier � dire adieu aux vieilles planches du m�me TRB, avec la g�n�rale on s�en souvient de L�Ours. Apr�s deux ann�es � l�Ecole nationale d�art dramatique, Chawki se consacre � son art, pour �tre l� o� l�on monte une pi�ce th��trale. D�El Massira avec Enahs ouel kobtane, Foot ghoul, � El Affek (th��tre universitaire) avec Le roi c�est le roi, prix de mise en sc�ne en 2000, Les trois veuves, et surtout Media Sept, qui rafle cinq prix en Jordanie, au TR Annaba avec Morsures de sourireet jusqu�au TR Batna, dont il est le metteur en sc�ne de toutes les derni�res productions, Era�s, l�Ours, La�let El-Kaouabis, Mario et le dragon, Bouzid Chawki s�est associ� pour la seconde fois avec Larbi Boulbina pour nous sortir un chef-d'�uvre, l�Empereur. Le Soir : Quatre mois ont suffi pour sortir L�empereur, est-ce pour rattraper le retard ? Bouzid Chawki : Nous n�avions pas de retard � rattraper. Durant les ann�es de l�am�nagement du th��tre, nous avons travaill� et les com�diens du TRB ont beaucoup produit. Rien qu�avec ma personne, il y avait Sotoh (terrasses), Parabole, l�Empereur de la fripe... mais et surtout Taslit N�anzar et Odyss�e des Aur�s,de Salim Souhali. A la fin de la g�n�rale, les sourires �taient graves, pourquoi ? L�Empereur est en quelque sorte une diatribe politique qui pose le probl�me de la l�gitimit� du pouvoir et surtout de ceux qui, dans l�ombre, s�en servent pour conserver des privil�ges. Il ne faut pas se priver d�en parler. Quelle est votre �valuation � la suite de cette premi�re ? Il y a certaines r�pliques trop crues, des gestes � peaufiner. Cette pi�ce s�inscrit dans la dynamique du th��tre politique et je dirais que l�Empereur va compl�ter le riche registre et surtout la notori�t� acquise avec Allem El-ba�ouche, de feu Azzedine Medjoubi, Le diplomate de Fouzia A�t- El-Hadj et r�cemment Dalia,de Djamel Marir.