Les femmes, qui avaient pris une part active au mouvement de Lib�ration nationale, seront invit�es � poursuivre le combat non pas dans la sph�re politique et �conomique du pays, mais chez elles. En Alg�rie, la carri�re des femmes politiques rel�ve d'un destin d'exception. Ilhem B. Tir - Alger (Le Soir) - Les femmes alg�riennes n�ont jamais cess� de militer, r�clamant de nouveaux droits. Depuis plus de cinq ans, des mesures sont propos�es aux diff�rents gouvernements dans le but d'am�liorer la condition des femmes au regard des lois et des coutumes ciment�es par "le code de la famille". Des pas timides ont �t� enregistr�s parmi les am�liorations qu'il faut relever � l�exemple du remaniement de l'ensemble de la magistrature, en novembre 1999, qui a garanti, depuis, une participation significative des femmes dans ce domaine de la vie judiciaire. De m�me, les avanc�es qualitatives en mati�re d'acc�s � l'�ducation et aux soins sont enregistr�es dans les programmes des gouvernants. La femme alg�rienne revendique maintenant un autre droit, celui de l�activit� politique. Un parcours mitig� De l'ind�pendance de l'Alg�rie en 1962 aux ann�es 1980, la participation des femmes dans la vie politique du pays a �t� symbolique � cause de la gangue impos�e par le parti unique, le FLN. Elles ne repr�sentaient que 5% du Conseil constitutif install� au lendemain de l�ind�pendance. En 1977, le taux de femmes occupant le poste de d�put�e au sein de l�Assembl�e populaire nationale ne d�passait gu�re les 3,9%. Au cours de la p�riode 1962- 1989, l�activit� politique f�minine va se heurter aux limites du cadre impos� par l'Etat-FLN, � savoir l'Union des femmes alg�riennes (UNFA) cr��e le 19 janvier 1963. Malgr� ce climat de fermeture, les militantes du FLN avaient r�ussi � se faire une place malgr� la modestie des r�les. Elles participeront dans la sensibilisation des femmes rurales et tenteront de combattre l�analphab�tisme. Des femmes aux postes de d�cision, il n�y a pas beaucoup. Le premier chef d'Etat � avoir f�minis�, � dose infinit�simale, les institutions du pays est Chadli Bendjedid. C'est en effet, sous son mandat, que deux femmes seront nomm�es pour la premi�re fois dans un gouvernement. Mme Zhor Ounissi, ministre des Affaires sociales, sera d�sign�e ensuite � la t�te du d�partement de l'Education. On confiera �galement un poste de vice-ministre de l'Education � Mme Khe�ra Tayeb, directrice d'un CEM � Oran. �Elle �tait l'une des meilleures amies de la premi�re dame du pays�, dira-t-on. Malgr� cela, leur repr�sentativit� � l�APN s�est vue r�duite. En 1982, seul 1,4% de femmes avaient pu acc�der � l�institution parlementaire et elles ne repr�sentaient que 2,4% en 1987. Apr�s une travers�e du d�sert, les femmes commenc�rent � �tre plus visibles tant au gouvernement qu'au Parlement. C'�tait important pour le r�gime. �Au lieu de tol�rer une opposition condamn�e � la clandestinit�, il a pr�f�r� se servir d'une pr�sence mesur�e des femmes.� Avec l'ouverture d�mocratique impos�e par les tragiques �v�nements d'octobre 1988, les femmes sont sorties de leur carcan pour occuper le devant de la sc�ne. Et c�est � ce moment que l�Alg�rie conna�tra la premi�re femme � la t�te d�un parti politique : Louisa Hanoune secr�taire g�n�rale du Parti des travailleurs. On note, �galement Chalabia Mahdjoubi � la t�te du Mouvement de la jeunesse d�mocratique. Les partis de la mouvance d�mocratique feront de la cause f�minine leur cheval de bataille. Cependant, lorsqu'il s'agira de pr�senter des femmes sur leurs listes de candidature aux premiers scrutins libres, ils feront la sourde oreille. Alors que les islamistes se faisaient presque un devoir de faire voter le plus grand nombre d'�lectrices inscrites, question de calculs, les �d�mocrates� encourageaient indirectement l'abstention, voire le repli sur soi des femmes. Ainsi, une femme plac�e en deuxi�me position sur une liste pour les APC et APW ne sera pas forc�ment la premi�re adjointe au maire comme il est d'usage et par souci de transparence. La technique de �l'intercalaire� sert �galement les t�tes de liste, qui sont la plupart du temps les responsables locaux de leurs partis, � �vincer les candidats les plus encombrants. Les l�gislatives de 2002, n�ont pu porter que 26 femmes au poste de d�put�e au niveau de l�APN sur 389 si�ges, soit 6,7 % du taux global. Au niveau de la deuxi�me chambre, elle ne sont que 4 femmes face � 140 s�nateurs soit 2,85%. Les �carts restent tr�s grands. Une proposition qui d�range ? Afin de pallier cette injustice, une proposition de loi portant amendement de la loi �lectorale 97-07 du 6 mars 1997 a �t� d�pos�e au mois de juin 2004 � l�APN par Mme Samia Moualfi, d�put�e FLN. Cette proposition est rest�e sans �cho � ce jour. Elle concerne notamment les articles 79, 84, 101 et 111 de la loi �lectorale. Ces articles sont relatifs aux �lections des �lus locaux et nationaux, et la m�thode technique pour remplacer un �lu en cas de d�c�s. Mme Moualfi propose que �chaque parti qui pr�sente une liste �lectorale (m�me chose pour les ind�pendants) doit pr�senter au moins une femme candidate parmi les trois premiers postes. Au cas contraire, la liste sera rejet�e par les autorit�s comp�tentes�. C�est une mani�re, selon la d�put�e, d�assurer la repr�sentativit� et l�int�gration de la femme dans la vie politique. �Il faut bousculer les mentalit�s. Il y a des femmes qui sont malheureusement utilis�es lors des �lections. Elles sont m�me class�es en bas des listes ; comme �a, elles n�ont aucune chance d��tre �lues. Apr�s, le passage de ce cap, elles se retrouvent �cart�es�, a-t-elle signifi� avant d�ajouter : �On refuse d��tre des femmes alibi.� Par ailleurs, si ce projet de loi verra le jour, �il constituera une obligation, selon l�initiatrice, pour tous les partis politiques d�aller vers les femmes, les encadrer, les former, choisir les plus comp�tentes pour les pr�senter pour le travail partisan �. Sur un autre volet, Mme Moualfi pr�cise que �les obligations du gouvernement sont d�autant plus importantes �tant donn� son r�le dans l�adoption des lois favorisant l��mergence des femmes dans le milieu des �lus locaux et nationaux�. L�on ne peut que s�interroger sur le sort de cette proposition de loi qui apparemment g�ne �norm�ment.