Ali Benhadj menace de d�poser plainte contre le journal El Watan si sa mise au point n�est pas publi�e dans les quarante-huit heures. Et si Omar Belhouchet ne retire pas certains propos contenus dans le commentaire du journal publi� dans l��dition du 14 mars. La menace que l�islamiste a prof�r�e il y a deux jours ne semble pas inqui�ter outre mesure le directeur de cette publication. Sa�da Azzouz Alger (Le Soir) - Mercredi dernier, Ali Benhadj s�est pr�sent� � la Maison de la Presse pour �officiellement � d�poser une mise au point au journal El Watan suite � un commentaire intitul� �Des lib�rations qui choquent� sign� du directeur de cette publication. Une d�marche provocatrice � travers laquelle celui qui a salu� l�enl�vement � Baghdad des diplomates alg�riens voulait �r�gler son compte � � Omar Belhouchet et, dans la foul�e, aux autres journalistes qui ont commis �le p�ch� de commenter sa sortie de prison � la faveur de la charte sur la r�conciliation et la paix, son activisme, ses d�clarations publiques et m�diatiques et sa rencontre avec Abdelhak Layada � sa sortie de Serkadji. Le num�ro deux de l�ex-FIS, qui, pour rappel, est l�un des principaux responsables de ce que l�on appelle aujourd�hui la �trag�die nationale� ayant, n�en d�plaise aux amn�siques, fait plus de 100 mille morts et quelques centaines de disparus, n�en est pas � sa premi�re �bravade�. Au lendemain de sa sortie de prison en juillet 2003, apr�s une d�tention de douze ans , il avait tent� une incursion � la Maison de la Presse Tahar-Djaout, pour �faire fructifier� sa lib�ration, afficher sa r�habilitation politique et signer son retour sur la sc�ne m�diatico-politique. Les autorit�s avaient vite fait de lui rappeler qu�il �tait sous le coup de l�interdiction de toute activit� politique. Il devrait en �tre de m�me aujourd�hui. Pourtant, depuis sa sortie de prison il y a un peu plus d�une semaine, Ali Benhadj ne manque pas une occasion pour faire parler de lui en rentabilisant chacune des lib�rations de ses acolytes. Il en a �t� ainsi lors de la lib�ration du membre fondateur du GIA. Une lib�ration sur laquelle est revenue notre confr�re d� El Watan pour dire que les islamistes ont, depuis ces lib�rations, le vent en poupe � commencer par le bras droit de Abbassi Madani. �Il est difficile d�exiger de la soci�t� alg�rienne qu�elle solde les comptes d�une p�riode cruelle, alors que l�un des principaux commanditaires du terrorisme et l�un des responsables des 150 000 morts, Ali Benhadj, nargue les Alg�riens, l�Etat et la nation tout enti�re�, �crit Omar Belhouchet que Ali Benhadj menace d�ester en justice s�il ne retire pas le passage qui rappelle sa responsabilit� dans tout ce qu�a v�cu l�Alg�rie durant les ann�es terrorisme. La d�marche de Ali Benhadj, �largi dans le cadre de la charte pour la paix, rappelle �trangement celle du num�ro deux de l�AIS. Ahmed Bena�cha, qui a vu son casier judiciaire blanchi en 2000 par la gr�ce du d�cret du 11 janvier 2000 amnistiant les �combattants � de l�AIS, avait d�pos� plainte pour diffamation contre Ali Djerri et le journal El Khabar. Il l�avait fait suite � un reportage publi� en novembre 1999 o� le journaliste retra�ait et rappelait le pass� du �terroriste� , les nombreux crimes qu�il a commandit� et le racket organis� dans la r�gion de l�ouest o� il s�vissait. Qualifi� de terroriste, Bena�cha s��tait senti diffam�. La justice qui, quelques mois plus t�t, a enregistr� la plainte de �l��mir� de l�Ouest du bras arm� de l�ex-FIS, la rejette le 17 janvier 2001 apr�s plus de cinq heures de d�bat dans l�enceinte du tribunal de Sidi M�hamed. Le minist�re public avait estim� la requ�te de l�islamiste �infond�e �. Cinq ans apr�s dans un contexte similaire � application de la charte sur la r�conciliation �, le sc�nario se r�p�te. Un islamiste, fort des dispositions d�une amnistie, s�offre le luxe d�ester en justice un journaliste. Sa�da Azzouz OMAR BELHOUCHET : �Je ne publierai pas la mise au point et je maintiens mes propos� Le directeur du journal El Watan, qui, mercredi dernier, a refus� de recevoir Ali Benhadj, a, dans cet entretien qu�il a bien voulu nous accorder, affirm� qu�il ne publiera pas la mise au point de celui dont les pr�ches ont envoy� des milliers de jeunes Alg�riens au maquis. Omar Belhouchet a saisi l�occasion de cette br�ve interview pour dire qu�il maintient son commentaire et qu�il en fera d�autres dans l�esprit de la ligne �ditoriale du journal qu�il dirige. Le Soir d�Alg�rie : Vous venez de vous retrouver malgr� vous dans une confrontation avec Ali Benhadj. Comment interpr�tez-vous la d�marche de l�ex-num�ro deux du FIS ? Omar Belhouchet : Il est important de souligner que cet homme aime que l�on parle de lui. Il veut se replacer sur la sc�ne politique et donner l�impression que rien ne s�est pass� durant ces dix derni�res ann�es. L. S. : Bien que vous l�ayez clairement affirm�, je vous repose la question : avez-vous l�intention de publier sa mise au point et reprendre, comme il l�exige, votre commentaire� En aucun cas ! Mon commentaire est bas� sur des faits. Ali Benhadj a accueilli � sa sortie de prison Abdelhak Layada qui a reconnu ses crimes et les a assum�s. Il y a des jonctions qui se font, ces islamistes lib�r�s dans le cadre de la mise en �uvre de la charte sur la paix et la r�conciliation se rencontrent, s�activent, font des d�clarations. Peut-on ne pas s�interroger sur l�activisme de ces gens qui sortent de prison ? Je l�ai fait pour deux raisons. Un, cette situation tr�s inqui�tante nous rappelle les ann�es 89 / 90. Deux : on ne commentant pas ou en se taisant, c�est une mani�re de cautionner ces �l�ments. Or, la ligne du journal est fond�e sur le rejet de l�islamisme sous toutes ses formes. Il n�est pas question de se taire ! Cela nous co�tera ce qu�il nous co�tera. L. S. : Le bras droit de Abassi Madani menace de recourir � la justice, si sa mise au point n�est pas publi�e. Comment interpr�tez-vous cette outrecuidance ? Il a peut-�tre des signaux des pouvoirs publics ? Si la justice accepte sa plainte cela veut dire qu�il est encourag� � aller dans cette voie. L. S. : Ne craignez-vous pas, de par vos �crits, de tomber sous la menace des dispositions p�nalisantes de la mise en �uvre de la charte de la r�conciliation et la paix ? Non ! La charte parle d�instrumentalisation de ce que l�on appelle trag�die nationale. Je ne pense pas que �j�instrumentalise � quand je fais des rappels. Quand je rappelle des faits que nous avons v�cus. En ce qui le concerne, j�ai fait un rappel des faits parce qu�il s�active et fait de la politique. Je le rappelle encore, il est l�un des principaux responsables de la trag�die nationale, il devrait r�fl�chir � tout cela. Au lieu de cela, il s�affaire � tout effacer. J�ai l�impression qu�il ne r�alise pas les cons�quences de ses actes et tout ce que notre pays a v�cu ! Je ne comprends pas la passivit� des autorit�s. L. S. : La d�marche de cet islamiste ne vous rappelle-t-elle pas celle de Ben A�cha ? Bien s�r que si ! Les similitudes sont extraordinaires.