Ph�nom�ne r�v�lateur de l�extr�me pr�carit� dans laquelle sont tomb�s ceux qui sont contraints, par la force des choses, � s�adonner � la mendicit� et, par ricochet, de l�incapacit� r�elle ou suppos�e de l�Etat � prendre s�rieusement en charge les citoyens en difficult�. Tous les jours, par de sordides calculs, des gens sans foi ni loi font aux honn�tes gens un v�ritable chantage aux sentiments. Si nos propos peuvent para�tre quelque peu excessifs, ils ne sont en r�alit� que la traduction d�une col�re largement partag�e par un grand nombre de paisibles et honn�tes citoyens, outr�s d�assister � une v�ritable prolif�ration de faux mendiants. Il est vrai que la crise multidimensionnelle, qui a frapp�, et continue de le faire, notre pays depuis une d�cennie d�j�, a eu entre autres cons�quences de pratiquement laminer le pouvoir d�achat de nombreux Alg�riens qui, de ce fait, se sont retrouv�s dans une situation d�extr�me pr�carit�. Il est vrai, �galement, que beaucoup d�entre eux ont d�, pour nourrir leurs enfants et survivre, faire des choses, les unes p�nibles, les autres humiliantes ou malhonn�tes, auxquelles ils n�auraient jamais pens� si leur vie n�avait pas bascul� du fait de la crise. Mais, en r�gle g�n�rale, ils sont rest�s dignes, ils ne se sont jamais abaiss�s � faire � leurs concitoyens l�abject chantage aux sentiment qu�est le fait de se faire passer pour des personnes totalement d�munies. Cela, les faux mendiants n�h�sitent pas � le faire. Ils poussent l�ind�cence jusqu�� utiliser des enfants et quelquefois des b�b�s. Ce sont des hommes et des femmes, g�n�ralement propres et bien portants, v�tus de vieux habits, quelquefois rapi�c�s pour les besoins de la malhonn�tet�, qui abordent, sans retenue ni pudeur, les passants pour leur demander de l�argent. Et cette absence de pudeur et de retenue les trahit le plus souvent. Mais que leur importe les remarques d�sobligeantes, ils tournent les talons et s�en vont � la chasse d�un nouveau pigeon. Ces v�ritables rapaces ont leurs lieux de pr�dilection, il s�agit des rues commer�antes et autres coins des rues principales qui ne d�semplissent pas de la journ�e. Si les faux mendiants adultes portent des tenues, disons correctes, les enfants qu�ils utilisent par contre, et il est fort probable que ce sont les leurs, sont habill�s d�une mani�re telle qu�ils doivent donner l�impression d��tre dans une situation dramatique. Le r�le de ces derniers est de r�colter des produits en nature, essentiellement du lait et du pain, pour que cela fasse plus vrai. Et en g�n�ral, �a marche, tr�s peu de citoyens, en effet, osent refuser d�acheter � un enfant qui le demande un pain ou un sachet de lait. Pour collecter le maximum de produits, les vrais enfants, faux mendiants, sont charg�s de faire la tourn�e des habitations et m�me quelquefois des administrations ne sont pas �pargn�es. Rien n�est laiss� au hasard. Certains citoyens se plaignent de recevoir quotidiennement la visite d�au moins trois enfants mendiants. C�est � se demander si ces derniers sont inscrits � l��cole ; les autorit�s concern�es devraient s�int�resser � ce ph�nom�ne au plus t�t. Pour ce qui est des faux mendiants adultes, les autorit�s comp�tentes devraient intervenir pour mettre fin � leurs abjectes pratiques, ne serait-ce que parce qu�ils d�tournent � leur profit l�aide d�sint�ress�e d�honn�tes citoyens, qui doit normalement aller � ceux qui en ont le plus besoin, c�est-�-dire les v�ritables n�cessiteux. Et ils sont nombreux.