A partir d�aujourd�hui, la ville d�Adrar s�appr�te � c�l�brer, comme � l�accoutum�e sa quinzaine commerciale connue sous le nom de �f�te de la tomate� dans sa 35e �dition depuis sa cr�ation en 1971. Etrange paradoxe lorsqu�on sait que la m�nag�re se trouve confront�e au prix exorbitant de la tomate vendue entre 30 et 50 DA le kilo sur les �talages du march�. Que ceci ne vous emballe pas puisqu�il s�agit d�une culture saisonni�re qui entra�ne l�instabilit� de l�offre et de la demande. Cr��e en 1904 pour installer surtout des commer�ants venus de Ouargla, Metlili et Gharda�a, des habitations furent construites et constitu�rent le premier embryon de la ville d�Adrar qui recensait entre 200 et 300 habitants pour atteindre 3000 en 1961 et 50.000 en 2004, selon les derni�res statistiques. Puis suivirent progressivement l��cole en 1933 et l�h�pital en 1943. L�ann�e 2005 a �t� enti�rement consacr�e aux festivit�s et � la comm�moration du centenaire. Aujourd�hui, les r�alisations atteignent le chiffre de 900 milliards de centimes et touchent diff�rents secteurs : assainissement, voirie, reboisement, �clairage, am�nagement urbain, sant�, �ducation... Allons voir la foire L�entr�e gratuite facilite l�acc�s et les marchands �talent leurs produits les offrant ainsi aux yeux et � la convoitise. Le choix est multiple : tissus, chaussures, appareils �lectrom�nagers, fruits ... Une foule compacte s�agglutine devant chaque stand o� l�on s�efforce d�ameuter les �ventuels clients par des offres all�chantes. Parfois, le vent de sable s�invite et b�cle la journ�e qui s�annon�ait radieuse. Heureusement, il finira par se calmer et le va-et-vient des passants revient � la charge. Les habitants des ksour voisins d�filent in�luctablement apportant ainsi une gaiet� de couleur qu�une palette ne saurait reproduire fid�lement. Un bon pr�texte pour une �vasion. Certains pr�f�rent d�ambuler au beau milieu des �talages, attir�s sans doute par des produits divers propos�s par des commer�ants ambulants, venus de contr�es lointaines o� chacun trouve satisfaction. Ce sont surtout les femmes qui d�tr�nent les hommes et se montrent plus entreprenantes quand il s�agit de mettre la main � l�escarcelle : le marchandage bat son plein et on finit toujours par parvenir � un arrangement. En qu�te de la f�te D�autres guettent la fra�cheur de la nuit pour aller �se vautrer� sur la fameuse place o� un flot incessant de noctambules animent chacun � sa mani�re la soir�e. Des vendeurs de th� et de cacahu�tes viennent vous all�cher par leurs verres de th� �mousseux� qui justifie amplement la qualit� et qui ferait p�lir d�envie les sommeliers. Les musiciens se d�m�nent pour s�imposer au beau milieu de ce �tohu-bohu�. Des familles enti�res se lib�rent des t�ches domestiques � combien fastidieuses et vaquent des heures durant, berc�es par ce rythme qui n�a rien � envier � la �samba br�silienne�. C�est la f�te ! Des groupes folkloriques arborant la tenue traditionnelle �gandoura et chech (turban), en formation serr�e, brandissant leur fusil sous l��il attentif de leur chef, dansant sous la houlette d�un groupe jouant de la fl�te et de grosses �derbouka�. Un rythme qui vous fait chavirer et vous emballe. Puis, tel un �clair, ils d�chargent leurs fusils sous une fum�e enivrante. Les spectateurs s�unissent sous un tonnerre d�applaudissements. Le mercure, dans la journ�e, ne se montre gu�re cl�ment et c�lin et les premiers rayons solaires vous r�chauffent et vous rappellent la dure r�alit� et la f�erie du sud alg�rien mais ils vous r�chauffent aussi le c�ur rempli d�une grande g�n�rosit�. Les rites de courtoisie ont une valeur permanente et hospitali�re. L�appel est lanc� pour le d�veloppement et la r�habilitation du tourisme dans la r�gion qui v�hicule l��me de toute une population et conjugue l�esth�tique qui fait toute la valeur du produit historique de la r�gion parce qu�il est l�expression vivante de toute une soci�t� qui la distingue des autres : une soci�t� qui n�a rien mais qui a tout d�une soci�t�, qui a tout mais qui n�a rien. El-Hachemi