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Enquete : VIANDES HALLAL
IRLANDE, BELGIQUE, FRANCE, HOLLANDE, ALLEMAGNE,...ET PAYS MUSULMANS BRADA, CHARAL, CARREFOUR La fili�re du faux hallal (8) Par Amine Merouane Boulanouar
Publié dans Le Soir d'Algérie le 05 - 04 - 2006

Plus de trois mois pour d�busquer, � peine, les r�ts de cette mafia du faux hallal si bien structur�e dans des pays europ�ens, de cette fili�re des fraudes et tromperies constitu�e de trois entreprises hollandaise et fran�aises si bien organis�es qu�elles ont r�ussi � imposer leurs produits �dont ne voudraient pas les chiens ..� aux consommateurs musulmans d�Europe et d�ailleurs.
Trois mois d�investigations, pour les recouper, les confirmer, les conforter par des preuves et documents irr�futables, de pers�v�rance et de patience, de communications (fax, t�l�phone, email), de sollicitations de ces patrons qui ont pr�f�r� se terrer que de s��tendre sur leurs pratiques frauduleuses � certains m�mes ont appel� � leur rescouse leurs agents de s�curit� pour nous renvoyer �, de menaces et d�intimidations, quelquefois des calomnies et tant�t des offres indirectes. A la croque au sel, ils d�vorent les fouineurs, � la scie ils les d�nigrent. Mais, quels que soient les emb�ches, les blocages et les entraves, les faits demeurent flagrants. Le lecteur appr�ciera. Il n�est pas le seul puisque, selon des sources bien inform�es, les services de fraudes et autres ont r�agi. D�stabilis�s, certains fraudeurs se tiennent le ventre tandis que d�autres pratiquent la technique du leurre... La premi�re partie de notre enqu�te, publi�e le 12 d�cembre dernier sous le titre �Fraudes et escroqueries au nom de l�Islam�, n�a pas laiss� indiff�rents les services de r�pression et autres de Hollande et de France. Elle a surtout eu l�effet d�une bombe dans le milieu des fraudeurs et particuli�rement dans cette fili�re de produits �labor�s faux hallal (steaks hach�s, ...) compos�e de l�entreprise hollandaise (producteur tr�s grand abattoir de bovins), de la soci�t� fran�aise Charal (appartenant au groupe ABC) de transformation de viandes et de l�entreprise fran�aise de distribution Carrefour. Brada : Cet immense abattoir sis dans la banlieue a failli fermer ses portes. Son directeur a trouv� l�astuce, pour �viter le d�p�t de bilan, en s�investissant dans le march� des viandes hallal mais en usant de fraudes et de tromperies.
Le fameux �guide� de Brada qui assure le �100 % hallal�. Balivernes
En ce 8 d�cembre 2005, les services v�t�rinaires hollandais sont formels : �L�abattoir ne b�n�ficie d�aucune autorisation ou d�rogation pour pratiquer l�abattage rituel hallal�. Pr�cisons qu�en Europe, l��gorgement des b�tes ou ce qui est appel� �l�abattage par saign�e� n�est autoris� que par d�rogation pour les juifs et les musulmans, pour ce faire, les abattoirs autoris�s doivent �tre �quip�s pour cela, notamment d�un �pi�ge� appel� commun�ment �tonneau� dans lequel le bovin est introduit afin que son d�battement se fasse � l�int�rieur du �pi�ge� pour �viter des accidents. C�est � titre de client que les portes de Brada s�ouvrent. Nous pouvons tout visiter, tout voir sauf le lieu d�abattage d�autant plus que le �guide� affect�, sachant notre int�r�t pour les viandes hallal, se suffit � d�clarer �nous �gorgeons selon le rite islamique� en �tant vigilants pour que nul ne d�passe les limites de ce qu�on lui permet de voir. Sur la cha�ne d�abattage, dans les frigos, des dizaines de carcasses de bovins sont accroch�es. Viande de pi�tre qualit�, donc vieilles b�tes. L� n�est pas l�int�r�t mais plut�t dans le hallal. �Nous vous d�livrerons des certificats de contr�le hallal�, indique le �guide� en joignant � ces propos le geste : �En voici un mod�le�. De prime abord, le certificat est tout � fait r�glementaire car il est sign� et cachet� par Abd El Mone�m Mustapha Al Chaman, le directeur du bureau de contr�le hallal. (Ce n�est pas le cas en France et en Belgique o� les �certificats� portant l�intitul� d�organismes de contr�le sont sign�s par le sacrificateur avec cachet de l�abattoir, ce qui n�est pas conforme � ce qu�ils devraient l��tre puisque le sacrificateur n�est pas un contr�leur�. R�glementaire ce certificat ostensiblement arbor� par le �guide� ? Rien n�emp�che de confirmer aupr�s du bureau de contr�le d�autant plus qu�il s�implique dans le faux hallal, car Brada, c�est visible et certain ne pratique pas l�abattage hallal rituel. M�me pas autoris� officiellement. Se peut-il que ce bureau fasse dans la fraude � l�instar d�autres pseudosoci�t�s, associations de contr�le. Un d�placement � ce bureau et les choses deviennent plus claires. Il est situ� au sein m�me du consulat de Syrie � La Haye (!?). Pr�sentation de la carte professionnelle et sourires jusqu�aux oreilles de Al Chaman. Objet de la visite expliqu�, il devient bl�me, on dirait m�me inquiet. Il fait appel � un jeune collaborateur lorsque le certificat de Brada lui est montr� : � Non. Nous n�avons aucune relation avec cet abattoir, affirme-t-il. Surprise ... � Mais comment expliquez- vous ce certificat remis par Brada ? Al Chaman tremble, il est sur des charbons ardents ... et lance : � C�est un faux. Il craint d��tre �clabouss� et se montre tout � fait dispos� � �tablir une attestation dans ce sens d�s qu�on le lui demande (lire le fac-simil� ci-contre). Mais il prend de le faire signer par Iyed son collaborateur (et non moins complice), car il redoute que sa signature soit confondue � celle sur le certificat. Il le sera quand m�me puisque c�est le m�me cachet. Davantage : il sera �trahi� par Iyed en personne lequel redoutant d��tre �impliqu� dans une affaire qui ne (le) concerne pas� veut bien remettre d�autres faux certificats disponibles dans son bureau � condition de ne pas �tre cit�. Mais parole donn�e ne vaut pas avec des fraudeurs ... Charal : un d�placement jusqu�� Fleurs, si�ge de son site, o� on n�accepte pas de nous recevoir mais seulement de nous entretenir dans la rue, des dizaines de communications t�l�phoniques sans que le fameux Jean Chanel, directeur g�n�ral daigne nous r�pondre pr�f�rant user de justificatifs et pr�textes aussi fallacieux que vieux comme le monde, rien ne fera d�cider Charal a donner sa version des faits. Tout aura �t� tent�. Rien. Un silence de mort. Plut�t le silence de ceux qui ne peuvent plus rien justifier face � leur d�marche accablante, le silence de ceux qui ont besoin de r�pit pour ajuster, adapter leur tactique � des faits nouveaux. C�est ainsi qu�ont r�agi les dirigeants de Charal jusqu�� ce qu�ils soient pouss�s dans leurs derniers retranchements. Cach� derri�re sa collaboratrice ou le standiste, jamais Jean Chavel n�acceptera de nous parler.Ce n��tait pas inutile de le faire plut�t r�v�lateur. Comment faire pour le toucher ?
Gr�ce � l�un de ses ex-collaborateurs proches, confident et comparse du directeur commercial de Charal. Un individu emp�tr� dans le faux hallal jusqu�au cou. Croyant nous gagner � lui, il livrera les coordonn�es t�l�phoniques de ce que nous croyons �tre le grand patron de Charal. Avant de poursuivre le r�cit de cette �aventure�, il serait utile de s�attarder sur Charal pour bien saisir son mode de fonctionnement. Charal est une goutte dans cet oc�an de soci�t�s qu�est le �holding� Cobevial constitu� de plusieurs soci�t�s financi�res, commerciales, industrielles, immobili�res ou prestataires de services sp�cifiques. En gros, cet holding, tr�s influent et tr�s introduit, est structur� selon trois groupes dirig�s par un directoire avec � sa t�te Jean Pierre Henzel ou Euzel. Ce directoire aux initiales ABC, sous sa coupe le groupe Alliance (dirig� par Jean Pierre et son fr�re ou cousin L�on G�rard), le groupe Bigard (Jean-Paul Bigard), et le groupe Charal (pr�sid� conjointement par Jean Pierre et L�on G�rard Euzel). Informations rassembl�es de l�organigramme ABC au 30 juin 2005. Les viandes constituent la principale activit� de ABC et notamment de Charal qui a cr�� sa propre marque Orient Hallal et qui pr�cise dans ses prospectus que �l�abattage est certifi� conforme au rite hallal�.Or Charal importe sa mati�re premi�re, c�est-�-dire les viandes, de chez Brada lequel ne proc�de � aucun abattage hallal. Charal qui �n�a pas fini de vous faire aimer la viande� (selon son prospectus) refusant de nous recevoir, nous avons cru d�abord � une entrave de la part de quelque fraudeur parmi les proches de ses dirigeants. Qu�elle ne fut la surprise ! Gr�ce donc � cet acolyte du directeur commercial, il �tait ais� de prendre attache avec l�un des Euzel (quelle autre aventure qu�il sera fastidieux d��taler ici)... Finalement, Jean Chavel consent � r�pondre au t�l�phone ... long. Tr�s long � rapporter. En r�sum�, il accepte un rendez-vous pour le 18 janvier 2006 non sans pr�ciser qu�en mati�re de hallal, il est �couvert� puisqu�il se fait � Charal �sous le contr�le et l�autorit� de la SFCVH�. Et voil� le naturel revenir au galop ... (lire nos pr�c�dentes �ditions)... Mais en quoi est concern�, dans ce cas pr�cis, la SFCVH ? Il ne s�agit pas d�exportation de viandes � destination de l�Alg�rie, mais d�importation de viande d�Hollande vers la France ... On t�chera d�en savoir plus lors du prochain rendez-vous. Non, surprise. Chavel, par email et t�l�copie, suite �� une convocation urgente� annule le rendez-vous ... Le lecteur appr�ciera, le consommateur aussi, le constat �tant clair. Carrefour : Par le biais de sa filiale Promocash qui commercialise des viandes �tiquet�es hallal provenant de Charal est directement concern�e par la fraude. Tant de fois nous avons tent� de recueillir l�avis de ses dirigeants. Rien n�y fit. Opacit� totale. La derni�re tentative consistait � se rendre � ce que nous croyons �tre le si�ge social de Carrefour. Aucune plaque n�indique cette entreprise. Pourtant, c�est bien l� qu�une pr�pos�e � l�accueil annonce notre pr�sence dans cet immeuble parisien o�, pr�cise-t-on, des bureaux sont lou�s � des soci�t�s � la recherche de discr�tion (!?).Quelle surprise de se voir accoster par des agents de s�curit� gonfl�s jusqu�au pet pour signifier qu�il faudra quitter les lieux ... C�est ainsi que r�agit Carrefour lorsqu�elle ne supporte plus d��tre sollicit�e � propos des viandes faux hallal qu�elle commercialise dans ses filiales. Mais oui, c�est simple : Brada exporte des carcasses bovines, faussement certifi�es hallal, � Charal qui s�occupe de leur d�coupe et de leur transformation en produits �labor�s� avant de les vendre � des filiales de Carrefour lesquels les font ingurgiter par les consommateurs musulmans et autres. Pas plus facile que cela. Surtout lorsque les services de contr�le n�osent pas trop fouiner dans ces affaires-l� sur lesquelles nous reviendrons encore, n�en d�plaise aux fraudeurs et � leurs acolytes.
A. M. B.
* Lire nos pr�c�dentes �ditions.

A nos lecteurs
Nous tenons � pr�ciser � nos lecteurs que l�entreprise Carrefour dont la grande surface est implant�e aux Annasser n�est nullement concern�e par le constat �tabli lors de cette enqu�te. Les viandes qu�elle commercialise sont de production nationale. D�autre part, inquiets, des lecteurs d�sirent savoir si les viandes import�es et commercialis�es en Alg�rie sont concern�es par le faux hallal. Rien n�indique cela. Il est � relever que les services v�t�rinaires d�pendant du minist�re de l�Agriculture ont pris toutes les dispositions utiles et r�glementaires pour assurer au consommateur des viandes saines et hallal. Au plan sanitaire, les services v�t�rinaires sont consid�r�s comme �tr�s contraignants et fort rigoureux�. C�est tant mieux. Quant au plan du hallal, ils exigent la pr�sentation d�un certificat de contr�le de viande hallal qui est obligatoirement fourni. Quoi qu�il en soit, seule l�intention �(Niya) compte.

Fraudes et tromperies
En mati�re de �certificats d�abattage hallal�, l�abattoir hollandais Brada jouit de la complicit� r�mun�r�e du bureau de contr�le hallal (implant� au sein du consulat de Syrie � La Haye). Plusieurs de ces vrais faux certificats sont en notre possession. Nous publions le fac-simil� (document 1) d�un de ces �certificats� sign�s et cachet�s selon lesquels l�abattoir Brada pratique l�abattage rituel hallal. Or, les services v�t�rinaires hollandais sont formels et cat�goriques : �L�abattoir Brada ne figure pas parmi les abattoirs hollandais autoris�s � pratiquer l�abattage rituel hallal.� Pr�cisons que tous ces �certificats� sont destin�s � l�entreprise fran�aise Charal. Pour en savoir plus, nous nous sommes d�plac�s au bureau de contr�le hallal o� son directeur, un consul dont la signature figure sur tous les �certificats�, surpris et pris de panique a vite fait de se r�tracter accusant Brada de faux et usage de faux. Ce qui est absolument� faux puisque une convention a �t� bel et bien sign�e par les deux� complices. Craignant des poursuites judiciaires et dans le but de se pr�munir, il a fait �tablir par l�un de ses collaborateurs (pour �viter de s�accabler par sa signature) une attestation selon laquelle il n�a �jamais remis ou d�livr� des certificats��. Hum� Hum ! Mais c'est exact et vrai, il n�a d�livr� que des vrais faux certificats. Aux derni�res nouvelles, il est poursuivi par les autorit�s hollandaises. Quant � l�abattoir Brada, il subit l�effet boomerang de ses pratiques frauduleuses puisque les services v�t�rinaires hollandais l�ont interpell� au niveau de la justice.


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