Trois faits spectaculaires ont caractérisé la période : vente de viande d'âne, abattage clandestin de poulets et commerce interdit de viande d'agnelle. Le marché a démontré de nouveau au cours du mois de ramadan l'étendue des fraudes et des autres pratiques délictueuses de commerçants sans scrupules. Pis, qu'il est l'objet des agissements de différentes mafias, les plus visibles au cours de la période s'avère les mafias de la viande et du poulet. La boucle de la boucle a été la vente de viande d'âne sur les marchés de la capitale. Rien n'interdit l'abattage d'ânes mais leur viande doit être destinée à la consommation animale, nous explique un responsable du ministère du Commerce. Il s'agit dans cette très grave affaire d'une tromperie d'espèce passible des tribunaux puisque les fraudeurs ont tenté de faire passer de la viande d'âne pour de la viande ovine ou bovine. Plus précisément, la viande d'âne a été utilisée pour en faire des merguez. Il s'agit d'un réseau, confie une source sûre. La filière était sous surveillance de la DCP d'Alger depuis plusieurs semaines. Elle était en train d'identifier les intervenants. Et s'apprêtait à passer à l'action. La gendarmerie a eu vent de ce commerce. Et a donc lancé son coup de filet de manière séparée. L'affaire est actuellement en justice. En ce sens, le bilan des services de contrôle du ministère du Commerce des 20 premiers jours du mois de ramadan montre que les abattages clandestins ont été enregistrés dans toutes les régions du pays : au centre , à l'est, à l'ouest et au sud du pays. C'est un phénomène qui s'est généralisé. Par, exemple dans la région Centre, six tonnes de viandes impropre à la consommation provenant de ces abattages clandestins ont été saisies. Si les services ne sont pas intervenus, ce sont 30 000 personnes au moins qui auraient été touchées par des intoxications alimentaires. Au total, les services de contrôle ont effectué 72 393 interventions : 34 334 en matière de contrôle des pratiques commerciales, 38 059 interventions en matière de qualité et de répression des fraudes. Sur ce denier point, les agents de contrôle ont constaté 5 523 infractions. Le défaut d'hygiène, la détention et mise en vente de produits non conformes, de produits impropres à la consommation sont les infractions les plus généralisées. C'est pourquoi 5 129 dossiers de poursuites judiciaires ont été engagées contre les contrevenants. Les mêmes services ont proposé la fermeture de 478 locaux. Ils ont procédé à la saisie de 45 tonnes de produits non conformes ou impropres à la consommation. Il y a eu 14 oppositions de commerçants à 14 brigades de contrôle dont 5 agressions à l'arme blanche nécessitant dans un cas une hospitalisation. La justice a joué son rôle puisqu'elle a engagé des poursuites contre ces commerçants. Concernant les pratiques commerciales, le nombre d'interventions se chiffre à 34 337 dont 8 787 PV. Les infractions généralisées sont le défaut d'affichage des prix, le défaut de facturation et le défaut de registre du commerce. Les ventes sans factures s'élèvent à près de 4 milliards de centimes. Les contrôleurs ont constaté que 1203 commerçants n'avaient pas de registre du commerce. Revenons aux deux faits spectaculaires. Le premier, c'est la viande d'agnelle que des bouchers ont fait passer pour de l'agneau. Ce commerce est interdit parce que cet animal sert à la reproduction. Pour le second, c'est toute une mafia qui a organisé des abattages clandestins et la vente, sans autorisation des vétérinaires, de centaines de tonnes de poulet. Le feu vert du vétérinaire est une obligation à laquelle tout éleveur doit se soumettre, pour garantir que le produit est sain. Ce qui est grave, c'est que de nombreux éleveurs ne sont même pas identifiés. Hier, dans les marchés de la capitale, des bouchers continuaient à vendre de la viande hachée congelée. Une pratique interdite parce que le produit présente un danger sur la santé du consommateur. N. R.