Sa�d Sadi a fait salle archicomble � l�auditorium du campus central, Hasnaoua, de l�universit� Mouloud-Mammeri, de Tizi-Ouzou qui s�est av�r� trop exigu pour contenir la foule d��tudiants et d�enseignants entendre son t�moignage sur le 20 avril 1980 et un survol de la situation actuelle. Apr�s qu�un �tudiant de la CLE, Comit� locale des �tudiants eut retrac� sa biographie avec une demi-heure de retard sur l�horaire pr�vu, l�h�te de l�universit� entre en sc�ne, tr�s � l�aise et en forme pour r�sumer la position de son parti sur la langue tamazighte et la conception de l�Etat affirmant que le RCD est pour l�officialisation de tamazight et pour un Etat unitaire r�gionalis�, notion qu�il ne faut surtout pas confondre avec le r�gionalisme pr�cisera-t-il au cours de son discours de 45 minutes, emprunt de fermet� et de r�alisme partiellement et chaudement applaudi par une partie de l�assistance plut�t attentive � ses propos. Restituant le contexte politique culturel de l��poque, fait d�agressions et de r�pression dans plusieurs domaines, l�orateur qualifie le 20 avril d�acte de naissance de l�Alg�rie d�mocratique, ce fut la premi�re fois depuis 1962 qu�il y eut, selon lui, un vaste mouvement d�adh�sion et de fusion englobant toutes les couches de la population. La grande le�on du 20 avril est d�avoir su �viter les pi�ges qui consistaient � r�pondre aux agressions multiformes par le recours � la violence, nous n�avons pas c�d� � l�impatience, nous avons opt� et invent� le combat pacifique, un probl�me de p�dagogie que nous n�avons trouv� ni � l��cole ni dans la classe politique, indique le pr�sident du RCD qui insistera � plusieurs reprises sur la n�cessit� de pr�server cette exp�rience capitale, non pas pour faire du f�tichisme ou de la surench�re mais pour ne pas perdre nos rep�res�. Le 20 avril, ajoute-t-il, la r�gion a dit non au parti unique, � la dictature et aux multiples interdits touchant le droit d�expression, l�usage de tamazight, le droit de r�union. C�est le 20 avril, acte de naissance de l�Alg�rie d�mocratique, qui a r�habilit� le d�bat d�mocratique, d�clare Sadi invitant l�assistance issue d�une r�gion, d�un peuple et d�une tradition de d�mocratie o� le libre d�bat est ancr� dans les m�urs � ne pas tol�rer les atteintes � la d�mocratie et � la libert� d�expression qui se multiplient ces derniers temps. La charte pour la paix et la r�conciliation nationale qu�il a �voqu�e juste par allusion, est qualifi�e de la plus grave faute commise depuis l�ind�pendance et Dieu sait qu�il y en a eu, a-t- il fait observer revendiquant un tr�s large d�bat destin� � extirper les germes de la crise une fois pour toutes et de fa�on radicale � l�exemple de ce qui s�est fait en Afrique du Sud o� deux communaut�s qui se sont oppos�es pendant si longtemps ont proc�d� � un examen approfondi et d�taill� des causes et des effets de leurs affrontements sanglants. M�me le Maroc voisin, qui v�cu l�enfer de Tazmamart sous le r�gne de Hassan II, n�a pas craint de passer en revue, sous celui de Mohammed VI, tous les maux qu�il a endur�s pendant tout un r�gne dira encore Sa�d Sadi ironisant pour conclure sur la th�se de Bouteflika consistant � dire je n��tais pas l�, je n�ai rien vu, donc il ne s�est rien pass�.