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TROIS ANNEES APRES LE SEISME DU 21 MAI 2003
Boumerd�s n�oublie pas
Publié dans Le Soir d'Algérie le 21 - 05 - 2006

Lorsqu�un citoyen s�est pr�sent� quelques jours avant ce 21 mai � notre bureau de Boumerd�s, pour faire ins�rer, comme il le fait chaque ann�e depuis 2003, une pens�e � la m�moire de son �pouse et de ses six enfants emport�s par la terrible secousse meurtri�re du 21 mai 2003, les quelques instants de sa pr�sence ont �t� tr�s p�nibles.
Le souvenir de ce cauchemar a ressurgi brutalement montrant que la blessure est encore fra�che et que personne ne pouvait oublier ce mercredi noir qui a vu 1 391 vies emport�es par une terrible col�re de la terre qui a, en quelque instants, crach� l��nergie destructrice pour laisser un bilan funeste et des s�quelles ind�l�biles. Pouvait-on demander � la ville de Dellys d'effacer de sa m�moire cette danse macabre que la faucheuse avait entam�e � 19h44 ce mercredi du 21 mai 2003 et qui, en quelques secondes interminables, avait emport� plus de 80 personnes. Ces victimes f�taient les noces d�un couple qui venait de s�unir pour un bonheur vite transform� en malheur dans un b�timent fra�chement c�d� aux b�n�ficiaires. D�homme � l�apog�e de ses capacit�s qu�il voulait mettre au service de la construction de son pays avec enthousiasme, Mad�ne Boualem de Bordj-Menaiel se retrouve en un laps de temps infirme et � la charge de ses amis qui l�aident, alors que l�Etat, apr�s avoir fait quelques efforts pour le soigner, l�a abandonn� � son sort. Son geste pour sauver les siens sous les d�combres lui a co�t� tr�s cher. Il avait eu une attitude h�ro�que � l�exemple de la jeunesse, qui avait d�montr� ce jour-l� son abn�gation et de partout la force juv�nile avait d�ferl� la premi�re sur le terrain pour sauver des vies humaines. Egalement sont accourus les �l�ments des services de s�curit� quelques moments apr�s la catastrophe. Malheureusement, ils n�avaient que leur volont� de se porter au secours des citoyens en d�tresse, le klash en bandouli�re, les mains nues, mais pas les moyens pour faire face � de tels ph�nom�nes. Nous garderons � jamais l�image du P/APC de Th�nia d�ambulant comme dans un cauchemar dans les rues sombres et en ruine de sa ville � la recherche de lampes, torches et de groupes �lectrog�nes. La col�re des sinistr�s contre la lourdeur des institutions pour intervenir a �t� m�morable. La venue du chef de l�Etat la nuit m�me du drame � Boumerd�s n�a pas r�ussi � calmer les esprits. Fort heureusement, quelques heures apr�s le drame, le peuple alg�rien s�est d�vers� sur les routes pour apporter secours et vivres aux milliers de familles sans abri. Le spectacle des convois embl�me national en t�te, sillonnant la r�gion de l�est de l�Alg�rois et de l�ouest de la Kabylie restera grav�e � jamais dans la m�moire de cette r�gion martyris�e. Martyris�e �galement par le terrorisme qui n�a pas h�sit�, la nuit du drame � Sidi-Daoud notamment, � tenter de commettre un massacre collectif, l�explosif. Fort heureusement, les desseins macabres des terroristes du GSPC visant des familles en d�tresse a �t� vite d�jou�e par la pr�sence de l�ANP qui �tait la seule institution dans cette commune � soutenir les jeunes et tenter secourir les victimes. Cette catastrophe avait d�voil� les ressources des corporations professionnelles quant � leurs capacit�s � se mobiliser face aux d�fis. Et on pourrait citer les m�decins qui avaient accompli un travail titanesque, les agents des entreprises publiques des P&T, de la Sonelgaz, de l�ADE, de l�hydraulique dont les �l�ments avaient r�tabli les r�seaux vitaux en un temps record. Faute d�organisation politico- institutionnelle efficiente pour encadrer la population soumise � l�angoisse des r�pliques sismiques successives, les charlatans islamistes de tout bord avaient pris le relais pour distiller des rumeurs contre les femmes notamment et que ni leurs menteries ni leur tentative de se substituer � l�Etat social n�ont r�ussi � d�stabiliser les citoyens. L�histoire retiendra en effet que la population avait fait face � ce terrible choc avec courage et dignit�.
Abachi L.

APRES LE SEISME
On reconstruit sur les terres agricoles � haut rendement et le foncier touristique
Le s�isme du 21 mai 2003 qui a entra�n�, selon le bilan officiel, la mort de 1 391 personnes, caus� des blessures � plus de 10 000 autres et engendr� des d�g�ts mat�riels �valu�s � l��poque � plus de 5 milliards de dollars, a �t� par ailleurs � l�origine de la destruction de mani�re irr�versible d�une partie du potentiel �conomique de la wilaya, particuli�rement dans les secteurs de l�agriculture, de l�aquaculture et du tourisme. La programmation de la reconstruction de ce qui a �t� d�truit d�voile en outre la difficult� de notre pays de se doter d�une politique d�am�nagement du territoire, d�une politique d�urbanisation et, c�est ce qu�avaient constat� quelques mois avant le s�isme les sp�cialistes du logement de la Banque mondiale (BM), d�avoir un stock de terrains urbanisables. Devant la pression de la rue et craignant pour la r�ussite des �lections pr�sidentielles de 2004, les pouvoirs publics, dans leur pr�cipitation, avaient opt� pour la rapidit� de la prise en charge du relogement des milliers de familles sinistr�es. Les terrains les mieux indiqu�s pour ce crit�re de rapidit� pour implanter en premier lieu les quelque 19 000 tentes sur plusieurs centaines d�hectares de terres � vocation agricole puis 17 000 chalets sur plus de 300 hectares et enfin le programme de construction de 8482 logements destin�s aux sinistr�s et quelques infrastructures socio-�ducatives sont bien entendu les superficies plates. Ces programmes urgents (8482 logements et infrastructures �ducatives) ont n�cessit� la ponction suppl�mentaire, avalis�e par l�APW, de 161 hectares appartenant aux EAC. Les 1700 logements que construisent les Chinois � Ouled-Moussa sont �rig�s sur 20 hectares d�une EAC poss�dant une terre irrigu�e de tr�s haut rendement. L�exemple n�est malheureusement pas unique. Certains P/APC ont �t� par ailleurs prompts � r�pondre � la demande de terrains pour la r�alisation de ce programme dans le seul but d�avoir quelques ares en plus de la surface exig�e. Ces ares gagn�s finiront par alimenter le march� tr�s juteux du foncier urbain. Des documents en notre possession le prouvent. D�ailleurs, selon nos informations, les gendarmes qui enqu�tent sur le foncier agricole auraient remarqu� cet aspect du trafic. Bref, on a reconstruit exactement sur la superficie de la bande c�ti�re au plan g�ologique instable, selon les sp�cialistes de la wilaya, qui avait �t� fortement �branl�e par la secousse tellurique du 21 mai. Or, le piedmont de la wilaya certes quelque peu accident� mais, qui n�a pas souffert du tremblement de terre, a �t� d�laiss�. Au regard, en effet, de la cartographie des d�g�ts recens�s dans la wilaya de Boumerd�s, toutes les agglom�rations, grandes ou petites, situ�es au sud de la RN 5 n�ont subi que de l�gers dommages et aucun d�c�s n�a �t� d�plor�. On pourrait citer dans la liste les parties au sud des communes de Boudouaou, de Tidjelabine, de Th�nia, les villes de Khemis-El- Khechna, Chabet-El-Ameur, Souk-El-Had,�. Ce qui n�est malheureusement pas le cas des villes de la plaine, notamment Boudouaou, Corso, Boumerd�s, Tidjelabine, Zemmouri, les Issers, Bordj-Mena�el, Sidi-Daoud,� o� plus 1300 personnes ont �t� retir�es des d�combres. De plus, la partie sud de la wilaya est relativement vierge et sa valeur �conomique reste � valoriser. Un autre potentiel a �t� �galement touch� par l�implantation de chalets ou de logements. Il s�agit du patrimoine foncier pouvant accueillir les investissements dans le domaine du tourisme. Une partie des terres des ZET des communes situ�es le long du rivage de la M�diterran�e, notamment Corso, Boumerd�s, Th�nia, Zemmouri et Dellys a �t� pr�lev�e � cet effet. A. L.
SOLIDARITE ETRANGERE
Le bilan sera-t-il �tabli ?
Au lendemain du drame qui avait frapp� durement la r�gion autour de Boumerd�s, un �norme �lan de solidarit� avec les populations touch�es par le cataclysme s�est manifest� de partout. Cette solidarit� a �t� d�abord interne. D�aucuns se souviennent des caravanes de secours venant de tous les coins du pays en direction des r�gions sinistr�es. La solidarit� instinctive des Alg�riens en direction de leurs compatriotes en d�tresse a �t� suivie d�autres formes d�aides, notamment des dons en num�raires. Un compte sp�cial avait �t� ouvert � cet effet aupr�s du Tr�sor public. De l��tranger, cette solidarit� s�est �galement manifest�e d�s les premiers instants du drame. L�on se rappelle la pr�sence des sapeurs-pompiers fran�ais la nuit m�me du tremblement de terre, pr�sence qui sera suivie imm�diatement de celle des Marocains renforc�e par la suite par plusieurs unit�s de plusieurs pays. Les institutions des Etats �trangers, des ONG europ�ennes particuli�rement et des stars du sport et de la culture avaient pris le relais pour aider les familles sinistr�es. Dans ce cadre, le royaume saoudien finance, entre autres, la construction de centaines de logements et un h�pital de 120 lits � Th�nia, le gouvernement chinois quant � lui s�engage � construire 200 logements � Ouled-Moussa, M. Sarkozy, ministre d�Etat ministre de l�Int�rieur du gouvernement de M. Raffarin s��tait d�plac� � Boumerd�s pour visiter le site des chalets de Corso. Il a ensuite remis aux autorit�s un ch�que de 50 millions d�euros, comme premier geste de l�Etat fran�ais, somme, rappelons-le, destin�e � financer la r�habilitations des infrastructures endommag�es par le s�isme. Ce sont quelques exemples de l�aide venant des Etats. La soci�t� civile majoritairement de l�Hexagone a �t� fortement pr�sente sur le terrain pour acheminer l'assistance multiforme. Des galas et diverses activit�s socioculturelles avaient �t� organis�s pour collecter de l�argent au b�n�fice des localit�s ravag�es par le tremblement de terre. Malheureusement, � ce jour, la population concern�e n�a qu�une id�e vague de ce qui avait �t� fait noblement � son intention. Elle ne peut mesurer � sa juste valeur l�estime dont elle jouit de la part de ses nombreux amis. Questionn� l�ann�e �coul�e au sujet d�un bilan sur l�aide internationale M. Ali Bedrici, wali de Boumerd�s nous avait r�pondu que celui-ci sera fait et rendu public. Malheureusement, trois ann�es apr�s le d�clenchement de ces op�rations de solidarit� avec les sinistr�s, l�opacit� est toujours de rigueur. Les pouvoirs publics cherchent-ils � minimiser l�impact ? Il est vrai que l�Etat alg�rien avait, au plan financier, accompli son devoir solidaire envers les populations touch�es par la catastrophe, mais sans aucun doute que le citoyen s�attend � conna�tre la valeur des contributions des autres intervenants. A. L.

SOLIDARITE DE L'ETAT AVEC LES SINISTRES
Les bless�s, les petits commer�ants et les industriels exclus
Il est vrai qu�apr�s quelques jours d�h�sitation avant d�intervenir au lendemain du s�isme qui a ravag� les localit�s de la wilaya de Boumerd�s et ses environs, inertie temporaire que d�ailleurs la population et la presse nationale n�ont pas manqu� de d�crier, l�Etat alg�rien avait fini par r�agir fortement pour venir en aide aux populations touch�es par cette catastrophe et acheminer des moyens pour h�berger provisoirement les familles dont les habitations ont �t� d�truites ou endommag�es. Plus tard l�Etat a d�gag� d�importants moyens financiers pour indemniser ces familles qui avaient perdu un des leurs et celles qui ont vu leurs habitations d�truites ou endommag�es par le tremblement de terre. Au plan m�dical, des moyens colossaux avaient �t� mobilis�s pour la prise en charge des quelque 10.000 bless�s et la gestion de 94 sites de 18.000 tentes o� �taient h�berg�es 120.000 personnes. La propagation des infections a �t� �vit�e gr�ce aux moyens d�ploy�s par l�Etat et la mobilisation du corps m�dical alg�rien. Les efforts des pouvoirs publics sont une r�alit�. Seulement cette prise en charge m�dicale, n�avait pas fait que des satisfaits. Certains grands bless�s ne peuvent qu��tre d��us �l�Etat avait indemnis� les citoyens qui avaient perdu des maisons, nous avons perdu irr�m�diablement notre sant� et cet Etat nous a d�laiss�s�, disent-ils. Effectivement, des victimes sont devenues des infirmes � vie. Il est vrai aussi que quelques bless�s qui n�cessitaient un suivi m�dical long, lourd et co�teux �taient confront�s � des difficult�s d�ordre �conomique. Seules des ONG locales ou �trang�res se manifestaient par intermittences pour leur venir en aide. S�agissant des petits commer�ants, Ali Bedrici, le wali de Boumerd�s, avait introduit un dossier au niveau du gouvernement en vue de trouver une formule d�aide. Pendant trois ann�es, l�espoir de voir se concr�tiser ce souhait �tait entretenu. Questionn� lors du point de presse qu�il avait anim� r�cemment, M. Bedrici avait d�clar� : �L�Etat s�occupera exclusivement des familles sinistr�es.� Signifiant par l� que la dol�ance a �t� rejet�e par M. Ouyahia. Les industriels priv�s qui avaient perdu en plus de leurs proches, des biens dont les �valuations se chiffraient � des dizaines de milliards de centimes, ressentiront vraisemblablement de la frustration, d�autant plus que certains avaient mobilis� leurs propres moyens pour aider les autorit�s locales et les familles sinistr�es � faire face � la catastrophe. Ce sont des faits v�cus et les autorit�s locales concern�es pourraient en t�moigner. Or, en d�pit de la calamit� qui les avait touch�s, quelquesuns continuaient � faire face � des �ch�ances bancaires. Ce n�est pas le cas des entreprises publiques implant�es dans la wilaya qui ont subi des dommages. Elles ont empoch� des milliards de leurs secteurs respectifs pour r�parer les d�g�ts. Pour certaines, l�occasion �tait propice pour lancer des programmes ambitieux. L�argent empoch� de l�Etat leur a permis de restructurer leur patrimoine immobilier et de renouveler leurs �quipements industriels. A. L.

POUR LA REHABILITATION DES LOGEMENTS DETRUITS OU ENDOMMAGES
L�Etat a vers� 20 milliards de dinars d�aides aux sinistr�s
L�Etat, par le biais de l�Agence de Boumerd�s de la Caisse nationale du logement CNL, a vers� 20.872.691.003,79 de dinars sous forme d�aides directes aux sinistr�s ou indirectes par l�interm�diaire des ma�tres de l�ouvrage d�l�gu�s en l�occurrence. Ce budget a �t� consacr� soit au confortement des habitations endommag�es par le s�isme du 21 mai 2003, soit � la reconstruction, par le sinistr� du logement d�truit ou bien � l'acquisition d�une autre r�sidence. Pour concr�tiser cette solidarit�, l�Etat a, rappelons-le, �dit� le d�cret ex�cutif n�03/314 . A d�but mai 2006, la CNL de Boumerd�s a eu, selon les statistiques que nous a communiqu� M. Siaghi, le directeur de cette agence, � traiter plus de 82412 dossiers dont 80.221 pour des aides � la r�habilitation des logements endommag�s par le s�isme ( vert 2 ou orange 3 ) Ce nombre atteindra vraisemblablement le chiffre de 100000, puisque environ 18000 cas de logements omis par le CTC, pour lesquels les propri�taires et les occupants l�gaux avaient introduit des recours, sont en cours d�expertise. 55138 logements ont �t� confort�s par les propri�taires et 25083 habitations ont �t� prises en charge par 14 ma�tres d�ouvrages d�l�gu�s (OPGI, EPLF Agences fonci�res�). A noter que pour les logements fortement �branl�s par la secousse tellurique et class�s orange 4 par le CTC, le suivi des travaux de r�habilitation a �t� confi� exclusivement aux entit�s �tatiques. Pour faire face aux d�penses concernant la prise en charge des aides directes aux sinistr�s, la Caisse a pay� 7.079.843.636,31 dinars aux b�n�ficiaires dont les habitations ont �t� class�es vert 2. Par ailleurs, 4.162.323.867,48 dinars ont �t� pay�s � ceux qui ont d�croch� la classification orange 3. S�agissant des aides indirectes pour la r�habilitation des b�timents collectifs ou des logements individuels fortement endommag�s ( orange 4), la CNL a r�gl�, selon M. Siaghi, aux 14 ma�tres d�ouvrages d�l�gu�s 9.368.873.500,00 dinars de facturation sur les 11 milliards de dinars pr�vus � cet effet. 41 familles sinistr�es avaient postul� pour l�achat d�un logement. Sur pr�sentation d�une souscription notari�e d'acquisition et d�une d�cision du wali repr�sentant l�Etat, la caisse leur a remis un ch�que de 100.000.000 de centimes. Plusieurs sinistr�s et collectifs de sinistr�s ont entam� avec l�aide de l�Etat la reconstruction de leurs habitations. Leur nombre est de 2150 demandeurs individuels. A ce propos, M. Siaghi ne manque pas de saluer les efforts de l�Etat qui a facilit� aux candidats-individus ou collectifs de cette formule, la constitution du dossier leur permettant d�obtenir plus rapidement l�aide de 100 millions de centimes qui est vers�e en trois tranches pour les collectifs et en deux tranches pour les particuliers �la r�solution de l��cueil de l�acte de propri�t� nous a permis d�avaliser ce nombre important de dossiers � nous a-t-il confi�. Les syst�mes des montages financiers, touchant les collectifs, sont arr�t�s dans une convention-type que signent la wilaya, la CNL et le ma�tre de l�ouvrage d�l�gu� qui a le r�le de promoteur dans cette option. M. Siaghi estime que le collectif de la cit� des 1200 Logements de la ville de l�ex-Rocher noir est bien avanc� dans la concr�tisation de son projet de reconstruction des 520 habitations d�vast�es par le s�isme puisque 400 demandeurs sinistr�s ont fourni le dossier complet pour recevoir globalement comme premi�re tranche 139 650 000 dinars vers�s dans le compte de l�OPGI, le ma�tre de l�ouvrage d�l�gu� qui g�re le dossier de cette cit�. Cependant, des difficult�s financi�res ne tarderont s�rement pas � surgir � court terme. Ces difficult�s se r�percuteront n�cessairement sur l�avanc�e des travaux. Pour rappel, l�aide aux collectifs, qui englobent, selon la CNL, 1352 m�nage (familles ouvrant droit) diss�min�s � travers la wilaya de Boumerd�s, est subordonn�e � l�accomplissement des d�marches habituelles notamment le justificatif de la qualit� d�occupant l�gal du logement d�truit, l�obtention de d�cision d�octroi de l�aide et le permis de construire du ou des b�timents auxquels s�ajoute un contrat de vente sur plan convenu avec le ma�tre de l�ouvrage d�l�gu�. Ce n�est pas le cas des 221 sinistr�s de la ville de Dellys qui se sont enchev�tr�s, selon M. Nafa, vice-pr�sident de ce collectif, dans des probl�mes techniques, juridiques et administratifs. Joint par t�l�phone, il nous affirme qu�� ce jour ils ( les sinistr�s) n�ont m�me pas re�u les d�cisions d�aides. Un promoteur priv� les a abandonn�s au bout de 9 mois de tergiversations. Pour ces collectifs, s�ils occuperont leurs nouvelles habitations d�ici deux ann�es, ce serait une performance. C�est le cas de plusieurs autres collectifs qui �prouvent des difficult�s pour lancer la reconstruction de leurs coop�ratives. Pour rappel, � ces sommes vers�es directement aux sinistr�s, s�ajoutent 18 milliards de dinars d�bloqu�s par le gouvernement pour financer la construction de 8.482 appartements destin�s aux familles qui avaient opt� pour le relogement par l�Etat A. L.

RELOGEMENT DES SINISTRES
Une ann�e de retard sur le programme initial
Les autorit�s de la wilaya de Boumerd�s ont accompli ces derni�res semaines plusieurs op�rations de relogement des familles sinistr�es qui avaient opt� pour cette formule dans le cadre de l�article 4 du d�cret ex�cutif num�ro 03/314. La premi�re op�ration, qui s��tait d�roul�e le 2 mai, concernait le recasement de 434 familles � travers 4 communes (Bordj-Mena�el, Khemis-El-Khechna, Corso et Zemmouri). 404 autres familles avaient �t� d�m�nag�es, le 15 de ce mois, des chalets transitoires pour occuper d�finitivement leurs nouvelles habitations �rig�es � Boudouaou et La�ziv. En troisi�me phase, 462 familles seront relog�es � Ouled- Moussa et Boudouaou. En incluant les logements pr�c�demment affect�s, ceci porte � 3 346 familles touch�es par la catastrophe de mai 2003 qui ont b�n�fici� d�un logement dans le cadre du programme de construction de 8 482 habitations, programme, rappelons-le, qui avait �t� affect� par le gouvernement le lendemain du s�isme qui avait touch� la wilaya de Boumerd�s et les agglom�rations environnantes. A la fin du mois de juin 2006, le nombre de familles qui seront relog�es sera port� � 4 500, a pr�cis� M. Bedrici, wali de Boumerd�s lors d�un point de presse qu�il avait anim� de son c�t� pour pr�senter le bilan de la wilaya concernant la gestion de l�apr�s-s�isme. Ce nombre atteindra 7 000 familles � la fin de l�ann�e en cours et les 1 000 restantes seraient prises en charge en 2007. Notons �galement que les 1 352 familles sinistr�es qui avaient choisi de reconstruire dans le cadre des coop�ratives rencontrent d��normes difficult�s techniques, juridiques et financi�res. La majorit� des collectifs ont du mal � ficeler leurs dossiers en vue de b�n�ficier des indemnit�s et entamer les travaux. Pour eux, le retard suppl�mentaire est �valu�, c�est l�option la plus optimiste, � plus de deux ann�es qu�ils passeront encore dans les chalets. Questionn� au sujet des familles qui occupaient l�galement les logements de fonction, au moment du s�isme, et qui se retrouvent d�sormais dans les chalets pour cause de destruction de leurs anciennes habitations, M. Bedrici s�est content� de nous affirmer qu�elles seraient probablement relog�es lorsque le dernier quota sera distribu�. La chose est possible d�autant plus qu�au vu du programme des 8 482 unit�s en cours auxquelles s�ajoutent les 3 502 aides � la construction et les 41 aides � l�acquisition, l�offre en logements devient largement sup�rieure aux 10 866 maisons recens�es comme �tant effondr�es ou class�es rouge (d�molies) donc aux familles � reloger. Toutefois, � la lecture de ces statistiques, le commun des mortels ne manquera pas de faire un constat sur le grand retard mis pour reloger ces familles. Lors de sa derni�re visite, il y a quelques mois, dans la wilaya de Boumerd�s en vue justement de faire avancer le programme de construction de ces habitations, M. Mohamed Nadir Hamimid, ministre de l�Habitat et de l�Urbanisme, �tait cat�gorique. �Tous les sinistr�s seront relog�s avant le mois de juin 2006�, avait-il dit devant les responsables des entreprises charg�es de la r�alisation du programme gouvernemental. L�affirmation du ministre �tait un engagement du gouvernement mais �galement une instruction pour acc�l�rer la livraison de ces demeures. Force est de constater, cependant, que cette promesse ne sera pas tenue. Il manque en effet � la wilaya de Boumerd�s 4 654 logements pour concr�tiser la promesse gouvernementale. Et pour cause, certains projets, comme celui de Th�nia, qui compte 200 unit�s, n�a toujours pas d�marr�. Lors du point de presse qu�il avait anim� pour expliquer les trois op�rations pr�c�demment cit�es, questionn� par Le Soir d�Alg�riesur une �ch�ance quant � la fin du programme relogement des sinistr�s, M. Cherifi, chef de cabinet du wali de Boumerd�s, s�est content� de nous dire : �Les logements seront attribu�s au fur � mesure de leur r�ception laquelle ne d�pend pas de nous.� La wilaya de Boumerd�s qui tablait sur la livraison de 5 000 unit�s avant la fin de l�ann�e 2005 est oblig�e de revoir le calendrier des affectations. Pour rappel l�entreprise chinoise qui a en charge la construction de 800 unit�s de Boumerd�s avait pris l�engagement, devant pr�cis�ment le ministre, de livrer 400 unit�s � la fin de l�ann�e 2005 et le reste avant la fin du mois d�avril 2006. Il semblerait que les VRD ne sont toujours pas termin�s. Pour r�aliser ces 8 482 logements en urgence, le gouvernement avait r�quisitionn� pratiquement toutes les entreprises op�rationnelles sur le territoire national. En parall�le, le minist�re de l�Habitat et de l�Urbanisme avait confi� aux Chinois une partie du programme comprenant 2 500 unit�s (31% du programme). De plus, le gouvernement avait pris soins de r�viser � la hausse le prix de r�alisation du m�tre carr� et des facilit�s de payement aux entreprises de r�alisation ont �t� consenties. Une ou deux journ�es suffisent, selon M. Siaghi, directeur de la CNL, pour r�gler les factures. Selon le rapport de la wilaya concernant la prise en charge des s�quelles du s�isme, ces 8 482 logements co�teront � l�Etat la bagatelle de 18 milliards de dinars. A. L.

Les chalets de la discorde
Nous ne d�voilerons aucun secret si nous �crivons que la distribution de plus de 18 000 chalets au profit des familles sinistr�es de la wilaya de Boumerd�s �tait une occasion inesp�r�e pour certains responsables politiques, administratifs et des �lus locaux, toutes tendances politiques confondues, de se livrer � tous les d�passements concernant les affectations de ces habitations en pr�fabriqu�. Mais c�est, bien entendu, la client�le du r�gime qui s�en �tait donn� � c�ur joie pour se servir et servir sa p�riph�rie. �J�ai vot� pour Bouteflika parce qu�il m�a donn� un chalet et le vert 2 (synonyme d�aide de 20 millions de centimes)�, cette phrase nous l�avions entendue plusieurs fois au lendemain des �lections pr�sidentielles de 2004. Il faudrait tout de m�me inscrire � l�actif de M. Ali Bedrici, wali de Boumerd�s, d�avoir tent� de limiter ce trafic qui, en d�pit de ses efforts pour le minimiser, a atteint des proportions alarmantes. Le premier responsable de la wilaya a, � maintes reprises, insist� aupr�s des chefs de da�ra pour qu�ils agissent dans la transparence comme il a, par ailleurs, install� une cellule informatique pour recenser les attributions des aides � la r�habilitation des logement, des aides � la reconstruction ou l�achat de nouvelles habitations, des chalets et de faire l�inventaire des logements affect�s aux familles qui avaient choisi le relogement par l�Etat. Les tentatives de faire l�inventaire sur le terrain, avec parfois l�aide des services de s�curit�, ont souvent but� sur le refus des autorit�s locales, les APC notamment, de communiquer les listes des attributaires. M. B�drici a reconnu, lors du point de presse qu�il avait anim� le 15 de ce mois, que des exc�s avaient �t� constat�s en mati�re d�attribution de chalets, des aides pour la reconstruction ou la r�habilitation des logements. Des citoyens nous ont pr�sent� une liste o� un responsable d�une association qui active dans la commune de Boumerd�s aurait attribu�, en violation de la loi, pas moins de 25 privil�ges (logements, chalets, fiches CTC permettant d�avoir des aides entre 200 000 et 1 000 000 de dinars,�) � ses proches. C�est le genre d�association qui est somm�e � chaque fois de remplir les salles lors de meetings. Nous avions �galement vu un enregistrement sur le portable d�un P/APC prouvant qu�un �lu de son Assembl�e monnayait la vente d�un chalet � 60 000 dinars. Tout le monde le sait, les chalets se vendent entre 40 000 et 120 000 DA et que des hauts responsables se sont attribu� ces habitations en pr�fabriqu� pour les transformer en lieux de vill�giature. Malheureusement, � Corso cette distribution anarchique avait caus� la mort d�un p�re de famille et un homme finira probablement ses jours en prison. Ce d�tournement des aides en faveur des familles sinistr�es a commenc� juste apr�s le malheur qui avait frapp� la wilaya lorsque des dons de citoyens �taient convoit�s par ces hommes sans scrupules. Notre journal avait relat� l�affaire d�un centre de sant� transform� en d�p�t ill�gal o� les marchandises que d�chargeaient des transporteurs venant d�autres r�gions du pays changeaient de main la nuit tomb�e. Selon les t�moignages recueillis � l��poque, les terroristes du GSPC se seraient longtemps approvisionn�s dans cette infrastructure sanitaire de Cap-Djinet. La d�sorganisation des secours et l�anarchie qui avait pr�valu ont donn� lieu au d�tournement des marchandises destin�es aux sans-abri. Rien n�avait r�sist� � la voracit� de ces individus. Des cas o� les d�molitions et les �vacuations des d�tritus qui avaient fait l�objet de facturations fictives ou de surfacturations sont r�els. Des travaux de confortement non r�alis�s ou mal r�alis�s et fortement pay�s ont �t� d�nonc�s par les citoyens. Des gourbis abandonn�s dans les maquis depuis des d�cennies dont la valeur est nulle ont fait l�objet d�arr�t�s de d�molition donnant droit aux propri�taires la possibilit� de recevoir les 100 millions de centimes et des fiches techniques du CTC et d�cisions d�aides � la r�habilitation des logements non justifi�es sont l�gion. Il ne se passe plus de semaine dans les localit�s de la wilaya sans que des citoyens d�clenchent des protestations devant les APC, les da�ras ou le si�ge de la wilaya en guise de d�nonciation des abus constat�s. Plus d�une fois, M. B�drici s�est engag� � exiger le remboursement des indemnit�s ind�ment per�ues. Le 15 de ce mois, il a encore promis d�agir d�s la fin du mois de juin. En tout �tat de cause, le gouvernement avait octroy� plus de 75 milliards de dinars pour la wilaya pour venir en aide aux sinistr�s et en m�me temps se payer, � la veille des �lections pr�sidentielles de 2004, une paix sociale dans une r�gion ravag�e et en effervescence pour cause d�absence de l�Etat au lendemain de la catastrophe. Des individus agissaient pour empocher une partie de ce pactole. La chose avait �t� rendue possible parce que, d�une part, solidarit� ne rime pas avec politique clanique et, d�autre part, les institutions populaires l�APW ainsi que les d�put�s et les s�nateurs de la circonscription, cens�s encadrer au plan politique ce programme et effectuer le contr�le, ont d�sert� le terrain. A. L.


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