La police judiciaire de la S�ret� de wilaya de Tizi- Ouzou vient de porter un grand coup aux pilleurs de sable sur l�oued S�baou, devenu un paysage lunaire jalonn� de trous profonds et de monticules d�agr�gats extraits illicitement ou par concession sans �gard pour les ouvrages d�art, les conduites d'eau, les forages alentours et encore moins pour la nappe constituant jusqu�� pr�sent la principale source d�alimentation en eau potable du chef-lieu de wilaya en particulier. On annonce, en effet, que 41 arrestations en flagrant d�lit d�extraction illicite et de vol de sable ont �t� op�r�es par la police judiciaire de Tizi- Ouzou, le 16 de ce mois de mai sur ce long cours d�eau presque ass�ch� et pill� � longueur de journ�e et de nuit par des dizaines de vendeurs d�agr�gats peu soucieux des d�g�ts qu�ils provoquent sur le site qui leur sert de mine d�or. Pr�sent�es au tribunal de Tizi- Ouzou, 33 d�entre elles ont �t� plac�es sous mandats de d�p�t sous l�inculpation d�extraction illicite, de vol de sable, de d�gradation de terres agricoles et de forages d�eau potable environnants, de pollution de l�environnement et de la nappe phr�atique. Outre ces arrestations et placement en mandat de d�p�t, 25 engins, 6pelleteuses trax, 12 camions et 7 tracteurs ont �t� saisis sur place d�apr�s un bilan des services de s�curit�. Certains des mis en cause en ont fait un m�tier tr�s juteux sans investissement, il suffit d�un camion et d�un trax pour amasser une fortune en un clin d��il, 1 million 500.000 pour un 10 tonnes de sable lav�, un million pour le m�me tonnage de sable cribl� ou de graviers. Les interpellations, les mises en fourri�re, les proc�s et les condamnations pour pillage de sable ainsi que les interdictions successives d�cr�t�es par les walis qui se sont succ�d� � la t�te de la wilaya n�ont pas dissuad� jusque-l� ce que l�on qualifie ici de mafia du sable. Ils ont, en revanche, eu pour effet de doubler, � chaque fois, les prix de vente. Pratiquement tous les promoteurs de b�timent et de travaux publics des wilayas du Centre viennent s�approvisionner en agr�gats � Tizi- Ouzou contribuant � cr�er une v�ritable catastrophe �cologique. L�oued S�baou, source de vie, puisqu�il renferme la principale source d�alimentation en eau potable de la wilaya est en passe de devenir une source de mort. Du fait des crat�res et des monticules cr��s par les pilleurs son lit ne cesse de s��largir aux d�pens des terres � haut rendement agricole qui l�entourent, les forages d�eau potable et la couche de protection de la nappe phr�atique sont d�truits et la ressource est pollu�e, le pont de Bougie d�stabilis� � deux reprises, ferm� � la circulation durant de tr�s longs mois avant d��tre remplac� par un autre, d�autres ouvrages similaires sur le m�me oued risque de subir le m�me sort si l�on y prend pas garde. Ce premier grand coup de la police judiciaire, depuis les �v�nements du Printemps noir, incitera-t-il les pilleurs de sable au respect de la r�glementation et de la nature ? Rien n�est moins s�r si l�on tient compte du pass� et aussi longtemps que les 22 sites de carri�res recens�s de longue date ne mettront pas sur le march� des agr�gats de substitution en quantit� et qualit� suffisante. Par ailleurs, les services de la da�ra de Boghni, 60 km au sud de Tizi-Ouzou, ont interpell�, le 14 de ce mois de mai, le conducteur d�un camion transportant une cargaison de 3 080 kg de sel non iod�, selon l�analyse effectu�e par les services d�hygi�ne de la commune. Le chargement de sel en provenance de Oued Souf a �t� saisi et le mis en cause poursuivi pour commercialisation d�un produit impropre � la consommation. De leur c�t�, les servies de S�ret� de Bouzegu�ne, 70 km � l�est de Tizi-Ouzou, ont interpell� le conducteur d�un camion transportant un chargement de 100 caisses de vin rouge portant la mention �cadeau� pour tromper la vigilance des services charg�s de la r�pression des fraudes. La cargaison destin�e � un d�bit de boissons alcoolis�es clandestin a �t� saisie ainsi que 126 autres caisses de vin rouge et 460 caisses de bi�re d�couvertes � l�int�rieur du m�me d�bit. Le patron et le chauffeur de la cargaison ont �t� pr�sent�s au parquet du tribunal d�Azazga, le 24 avril dernier, qui leur a accord� le b�n�fice de la citation directe.