Quel recours contre les puissants pilleurs de sable de l�Oued Sebaou qui saccagent tout sur leur passage ? Se plaindre aux autorit�s comp�tentes sans espoir d�une r�action juste et �quitable, ou d�fendre ses biens par ses propres moyens au risque de passer pour un hors-la-loi ? Ce terrible dilemme ne cesse de se poser depuis le milieu des ann�es 1990 � M. Ali Sadaoui, agriculteur de Sidi Na�mane, moudjahid, fils de moudjahid, qui a tent�, successivement, les deux alternatives sans succ�s. Au contraire, usant de son droit � la l�gitime d�fense, au terme d�innombrables d�marches infructueuses aupr�s des autorit�s locales et nationales, il s�est vu condamner � 6 mois de prison ferme pour avoir tir� un coup de feu de sommation contre un individu qui le mena�ait de son PA, cherchant par l� � r�cup�rer les papiers d�un camion immobilis�, un coup de feu tir� sur une roue de l�engin qui traversait le verger de Sadaoui au cours de la nuit. �Ils ont le droit de d�truire mes terres, de saccager mon verger et mes r�coltes, de me tuer sur ma propri�t�. Ils ont les moyens d�enterrer mes plaines, d�emp�cher mes r�clamations d�aboutir, en revanche, je n�ai pas le droit de d�fendre ni mes biens ni ma personne physique, m�me en l�gitime d�fense.� C�est son interpr�tation du jugement le condamnant � 6 mois de prison ferme pour coups et blessures volontaires, selon lui tout � fait imaginaires, et destruction des biens d�autrui. �Comment aurais-je pu r�unir les preuves des d�g�ts occasionn�s � mes terres et r�coltes sans immobiliser le camion ? Avec quoi aurais-je pu le faire sans lui crever un pneu et comment prouver qu�il s�agissait d�une violation flagrante et r�p�t�e sans lui confisquer ses papiers ?� se demande-t-il, stup�fait par la condamnation et par l�occultation de sa propre plainte. Entre Ali Sadaoui et les pilleurs de sable, autoris�s ou clandestins, le diff�rend ne date pas d�hier, il remonte � loin, comme l�attestent ses plaintes, les constats d�huissiers, les prises de vue et les correspondances d�non�ant l�extraction effr�n�e des agr�gats de l�Oued Sebaou, entra�nant la destruction des berges, des terres et plantations agricoles, des puits, des forages et des conduites d�eau, des poteaux �lectriques, des ouvrages d�art et de la nappe du Sebaou, principale source d�alimentation en eau potable du chef-lieu de wilaya avant la mise en service du barrage de Taksebt. Ali Sadaoui a le tort impardonnable de d�fendre, en m�me temps que ses propres biens et int�r�ts particuliers, ceux de la collectivit� � travers ses appels � la sauvegarde de la nappe du Sebaou d�pouill�e de ses agr�gats si n�cessaires � la r�tention et au filtrage de l�eau, des terres agricoles contre l��largissement continu du lit de l�oued aux d�pens des propri�t�s riveraines, contre, enfin, le d�chaussement des ouvrages d�art et la d�gradation des �quipements hydrauliques et �lectriques. Il a surtout le tort de d�signer les auteurs du pillage et leurs complices, fid�le en cela aux id�aux du 1er Novembre 1954.