Pot de terre contre pot de fer, c�est ainsi que l�on pourrait intituler le chapitre des relations tendues � l�extr�me des riverains du S�baou avec les pilleurs de sable de cet oued qui traverse la wilaya au nord et en parall�le de la RN 12. Les pots de terre sont �videmment les agriculteurs riverains qui, de part et d�autre de l�oued, exploitent leurs terres d�o� ils tirent les moyens de leur subsistance et qui, ce faisant, sont en butte aux gros extracteurs d�agr�gats, autoris�s ou non, qui massacrent tout sur leur passage, berges, plantations, r�coltes, puits, forages et autres installations d�irrigation, poteaux d��lectricit�, conduites d�eau potable, ouvrages des travaux publics et nappes d�eau souterraine� Comme on le voit � l��num�ration ci-dessus, le massacre, qui se poursuit depuis des ann�es au vu et au su de tous et qui ne cesse d��tre d�nonc� par les victimes, ne se limite pas aux atteintes aux biens d�autrui � travers surfaces agricoles cultiv�es et installations d�irrigation, il s��tend aux biens de la collectivit�, conduites d�eau potable, lignes �lectriques, forages, nappes d�eau, principale source d�alimentation du chef-lieu de wilaya, ouvrage d�art. C'est tout un ensemble d��l�ments strat�giques de la vie de la soci�t� au niveau local qui est quotidiennement mis en danger et dont la remise en l��tat, suite aux d�gradations, co�te d��normes sommes d�argent � l�Etat qui pourraient �tre investies ailleurs pour rattraper le retard �conomique et social de la wilaya. Contre ces pots de fer, ces gros extracteurs d�agr�gats autoris�s pistonn�s, soutenus, prot�g�s quoi qu�ils fassent et les clandestins qui paient la d�me sur les lieux et sur leur passage, les fellahs, ces pots de terre fragiles, ne peuvent rien hors des voies de recours l�gales, us�es et �puis�es depuis des ann�es. Ils sont d�sarm�s, impuissants devant les complicit�s, les complaisances, les laisser-faire dont b�n�ficient leurs terrifiants adversaires usant au-del� de moyens � fa�ade l�gale de menace avec arme � feu. Il ne faut donc pas s��tonner que la plupart de ces agriculteurs rongent leur frein en silence contrairement au plus audacieux d�entre eux, Ali Sadaoui, qui vient, par une lettre destin�e � la presse, de relancer son combat contre la mafia du sable, d�non�ant le massacre �cologique caus� par les pilleurs de sable sur le lit du S�baou du lieudit Ma�za jusqu�au pont de Sidi-Namane avec la destruction, � 80%, de la nappe de Boua�d entre les localit�s de Litama et de Boukhalfa� Cet agriculteur, fils de chahid, moudjahid et d�tenu, ose braver ses adversaires par les voies l�gales, il d�fend sans crainte son verger en adressant des plaintes � toutes les autorit�s concern�es ainsi qu�une lettre ouverte au ministre de l�Agriculture le 17 f�vrier 2004. Pour toute r�ponse, il s�est vu tra�ner en justice et, comble de tout, menac� par arme � feu, mais il ne baisse pas les bras�