La r�vision constitutionnelle, d�abord perspective sollicit�e par le Front de lib�ration nationale (FLN) avant de devenir officiellement projection pr�sidentielle, ne cimente pas, loin s�en faut, une synergie au sein de l�alliance pr�sidentielle. Du moins pour l�instant. Avant-hier, les trois partis coalis�s, le FLN, le RND et le MSP, qui ont observ� au si�ge du parti islamiste le traditionnel c�r�monial de passation de relais et qui a vu Aboudjerra Soltani h�riter de la pr�sidence de l�alliance pour un trimestre, se sont retenus, certainement faute de consensus, d��voquer la question dans le communiqu� conjointement paraph�. Sofiane A�t Iflis - Alger (Le Soir) - L�avant-propos qui a poursuivi, chez chacun des leaders des trois partis politiques, de battre en br�che l�appr�ciation, n�gative, il faut le dire, jusque-l� faite de l�alliance pr�sidentielle, aura �t�, en d�finitive, vain. Les trois coalis�s ne sont pas parvenus, en effet, � faire cas de communion s�agissant d�une aussi d�terminante projection que celle ayant trait � la r�vision constitutionnelle. Le communiqu� final ayant sanctionn� les travaux de ce trimestriel ne mentionne gu�re une commune position relativement � la question. Tout juste s�il est rappel� la n�cessit� de se concerter et d�acc�l�rer la mise en application des dispositions de la charte pour la paix et la r�conciliation nationale, afin de combler les retards enregistr�s avant la date de leur forclusion. Les trois chefs de parti ont appel� au �r�glement des dossiers non encore r�solus pour tourner la page de la trag�die nationale et se lib�rer pour r�soudre les probl�mes des citoyens et contribuer � la construction du pays�. Le ralliement du Rassemblement national d�mocratique au cort�ge de tous ceux qui d�j� applaudissent la d�cision du pr�sident Bouteflika de revoir la loi fondamentale du pays n�aura donc pas �t� suffisant pour �largir le champ des d�nominateurs communs � l�alliance. Le parti islamiste, le MSP, demeure r�serv�, et c�est assur�ment cette ind�termination de Soltani qui a dict� la substance du communiqu� de l�alliance. D�avoir ainsi pes� sur le contenu de la d�claration finale de l�alliance, la position du MSP se lit �galement comme la r�ponse la plus intelligente qui soit au secr�taire g�n�ral du FLN, Abdelaziz Belkhadem qui, exposant le bilan de sa pr�sidence de l�alliance, comptabilisera comme effort conjugu� le projet de r�vision constitutionnelle. Ceci alors que d�aucuns savent que le parti de Belkhadem a plaid� l�option en solo mais a en plus contrari� ses partenaires de l�alliance. Le secr�taire g�n�ral du RND, Ahmed Ouyahia, tout comme le pr�sident du MSP, Aboudjerra Soltani, n�ont pas fait myst�re de leur irritation, pour ne pas dire opposition. D�ailleurs Ouyahia, dans un effort d�explication de la mutation de la position de son parti, a fait le rappel de ce qu�a �t� la relation entre les alli�s au moment o� le FLN s��chinait en solo � vendre son projet de r�vision constitutionnelle : �Ce n�est pas une question de r�serve, mais une question de m�thode politique. Nous nous accordons que nous sommes dans un multipartisme, et cela est un acquis pour le pays. Nous devons pr�server les fondements de l�Etat, et � la t�te de ces fondements le texte constitutionnel. La Constitution en elle-m�me a balis� son mode de r�vision. Cet amendement n�est pas l�affaire d�un parti, mais d�une nation tout enti�re. Ce qui explique la position du RND.� D�autre part, ce n�est pas fortuit si Ouyahia faisait, pronon�ant son court la�us, part du manque de concertation entre les trois alli�s. Le discours a pr�c�d� celui de Belkhadem qui, prenant la parole, ramassera des pans entiers de la vie politique nationale pour les appr�cier, � tort, comme r�alisations de l�alliance. D�entre ces morceaux choisis, Belkhadem a �voqu� la coh�sion entre les parlementaires des trois alli�s. Or, d�aucuns se rem�morent la lev�e de boucliers orchestr�e par les parlementaires FLN sous la f�rule du pr�sident de l�APN pour forcer le d�part de Ouyahia de la chefferie du gouvernement. Mais comme le credo reste de maintenir l�alliance en attendant de lui trouver commune besogne, Belkhadem, tout comme Soltani dans trois mois, dressera le bilan qu�il souhaite.