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B�char, ville morte
Publié dans Le Soir d'Algérie le 31 - 07 - 2006

Parcourir les rues de B�char vous rend malade et vous donne la naus�e. Des sacs en plastique aux couleurs multiples jonchent le sol ; les cartons d�emballage vides ayant servi la veille comme couchage ou parties de cartes se retrouvent ainsi abandonn�s � la merci du vent et des bambins qui trouvent un malin plaisir � les r�duire en miettes.
Les ordures m�nag�res s�entassent, leur �vacuation a �t� pourtant effectu�e, les camions de l�APC sont pass�s � des heures r�guli�res, mais les habitants des quartiers dont l�unique souci est de s�en d�barrasser, les d�posent h�tivement bien apr�s le passage des �boueurs, contribuant ainsi � la prolif�ration de mouches, moustiques, cafards et d�autres insectes volants et rampants. Partout, le m�me spectacle s�offre au visiteur. Les commer�ants s�empressent de jeter tout ce dont ils n�ont plus besoin � la rue, devenant par la force des choses un vrai d�potoir. Il y a quelques d�cennies, B�char, en �t� se vidait. Tous partaient pour des destinations tr�s pris�es : Oran, Alger, Mosta... Aujourd�hui, on a quasil�impression que personne ne bouge. Le mouvement incessant de voitures, de pi�tons qui arpentent les avenues achaland�es est une jauge indicatrice d�une pr�sence en pleine croissance. Les anciennes b�tisses des quartiers �La Barga et la Selis �taient le jadis prestiges d�une architecture bien �tudi�e, car les b�timents sont dispos�s de telle sorte que le soleil ne p�n�tre que d�un seul c�t�. Toutes les pi�ces sont syst�matiquement a�r�es et ensoleill�es d�une mani�re �quitable. D�autres quartiers populeux : Echa�ba, Gouray, Hay Rhiadi, Debdaba, Meroniger.... n��chappent pas eux non plus au spectacle de d�tritus volants et �parpill�s favorisant la croissance de rongeurs et d�animaux errants (chats et chiens). Auparavant, le rat d��go�t n�existait pas. Aujourd�hui, il est l� et constitue une v�ritable menace. Sans doute ramen� accidentellement du Nord, il prolif�re rapidement et gagne du terrain et le soir, en vraie farandole, il envahit l�oued. L�oued, durant l��poque coloniale servait de petit barrage o� de grandes �tendues d�eau �taient retenues et permettaient � des nostalgiques, � bord de petites embarcations, une promenade qui n�avait rien � envier � Venise. Il faisait bon d�y vivre ! Aujourd�hui, il n�en est rien. Les eaux us�es ont pris le relais et une v�g�tation sauvage a fait surface. Sous les ponts, un spectacle de d�solation. Des �gouts � ciel ouvert. Pardi, on est en 2006 et le probl�me existe depuis plusieurs ann�es et rien n�a �t� entrepris. Si quelques am�nagements timor�s ont vu le jour et ont fini par dispara�tre, le manque d�hygi�ne reprend le dessus. Am�rement, il faut l�avouer. Actuellement, le constat est amer et il suffit de parcourir quelques avenues pour nous rendre � l��vidence que rien n�a chang� et que certaines chauss�es restent malheureusement d�fonc�es et les conducteurs ne sont pas � l�abri de nids-de-poule. Les eaux us�es qui se d�versent dans quelques quartiers rendent la vie impossible et difficile � leurs habitants confront�s � ce fl�au qui perdure. La peinture a depuis longtemps fui les fa�ades des habitations et le manque de cr�pissage nous rappelle certains quartiers de Baghdad. Trois march�s couverts o� sont propos�s fruits et l�gumes constituent l�attraction quotidienne o� chacun s�empresse de faire emplette. Les prix sont en dents de scie, tributaires des camions de Mascara. La production locale �tant infime et n�offre pas une grande vari�t� (salade, carotte, betterave...) Les autres march�s connus sous le nom de �Kandahar�, �trange et �nigmatique par ses toiles tendues afin de faire face aux rayons solaires, attire un bon nombre de clients, sans doute attir�s par des offres all�chantes et des prix raisonnables qui restent pernicieux quant � la qualit�. Ce march� constitu� de baraques et de charpentes m�talliques n�a rien d�un march�. D�ailleurs, son appellation refl�te bien son image. L�eau, source de vie, n�est distribu�e qu�un jour sur trois. Des r�servoirs en t�le galvanis�e, h�riss�s sur les toits et les terrasses, c�toient �trangement les assiettes paraboliques. La plupart des habitants ont recours � ce stratag�ne qui leur permettrait de tenir le coup jusqu�� la prochaine �coul�e�. Les fraudeurs sont pass�s ma�tres en la mati�re. On trouve des r�servoirs cylindriques, carr�s et rectangulaires. Le reboisement dans la ville est absent pour ne pas dire inexistant et les quelques art�res qui bordent la grande rue commencent � rendre leur dernier souffle. Rien n�a �t� pr�vu pour les remplacer. Au Nord, par exemple, les arbres sont taill�s r�guli�rement et d�montrent amplement l�int�r�t et l�importance que l�on accorde � verdure. Ici, ce sont de vieux �casurina� qui risquent � chaque instant de succomber � l�usure du temps. Des arbres tels que le faux poivrier, l�accaci sont � conseiller. L�on pensait que la r�gion : Adrar, Aoulef, In Salah, connue sous le nom de �triangle de feu� �tait vraiment infernale et insupportable. mais on se rend compte que la ville de B�char �touffe. La temp�rature n�est gu�re cl�mente, et le mercure n�h�site pas � gravir et � d�passer les 45 degr�s, pour atteindre au courant de l�apr�s-midi les pics de 47�. Oui. Tenez-vous bien. Passer l��t� � B�char est bien avec boulot-dodo. Dans certaines avenues, des bonbonnes remplies d�eau fra�che avec un gobelet attach� � un fil sont dispos�es et permettent aux passants assoiff�s de se d�salt�rer. Certains habitants du nord se demandent comment les �B�chari� font pour affronter et survivre dans cette chaleur torride. A Oran, le taux d�humidit� en �t� est tr�s �lev� et parfois l�on suffoque. Ici par contre, le climat est sec. Il faut �viter d��tre en contact direct et trop longtemps avec le soleil car on frise l�insolation. Une fois � l�abri de fa�ades et d�arbres ombrag�s, on respire mieux. Les domiciles, magasins et administrations sont �quip�s d�humificateurs et de climatiseurs. Les premiers fonctionnent � l�eau et sont tr�s �conomiques en �lectricit�. Les seconds monoblocs ou split (double corps) rendent l�atmosph�re agr�able et permettent de faire une bonne sieste. Car, ici, elle est sacr�e et personne n�y �chappe. Ceux qui utilisent les ventilateurs ne re�oivent que l�air chaud brass� par des h�lices grin�antes. Les administrations qui, achaland�es dans la matin�e demeurent pratiquement vides l�apr�s-midi et l�on devra penser s�rieusement � revoir les horaires et opter pour des heures plus souples de 7 � 14 heures. La circulation demeure chaotique et il faut user non pas du coude, mais du parechoc pour se faufiler afin d�arriver � destination. Une seule voie bond�e de pi�tons inattentifs et imprudents vous conduit au centre-ville. C�est un ballet de voitures, de motos et de v�los qui animent les art�res de la ville. On se croirait en Inde. Les taxis et les transports urbains font la loi, faisant fi du code de la route, s�arr�tant n�importe o� sans aucune indication. Leur seul souci, c�est la pi�ce jaune. On conduit encore portable coll� � l�oreille, et quand le conducteur est pris en flagrant d�lit, il se confond en excuses et r�torque que c��tait une urgence. Il le remettra tant�t. Les d�bits de boissons existent et nombreux sont ceux qui pr�f�rent aller �s�exiler� loin des regards indiscrets, pour s�adonner � des beuveries qui, souvent, se terminent en rixes. Si dans certaines administrations, l�accueil que l�on vous r�serve est digne de l�institution, dans d�autres c�est le tohu-bohu g�n�ralis� et il faut, parfois, user de la gorge pour se faire entendre et respecter. Alors que nous pouvons �viter cette zizanie et cette cacophonie qui nous sapent le moral. Il y a quelque temps c��tait la ru�e devant la maison de la culture o� l�on distribuait des appareils WLL, gratuitement. Des personnes, sous un soleil de plomb, attendent d��tre servies. Elles sont venues t�t le matin et c�est � travers la grille que des bras vigoureux r�cup�rent le carton. Un spectacle d�cevant et qui nuit � l�image de marque d�Actel. Pourtant, cette campagne dure bien un mois. Mais que voulez-vous, cette s�quence nous renvoie aux anciennes pratiques o� les grandes surfaces d�tenaient le monopole de tous o� les queues interminalbes �taient une l�gende. Heureusement, aujourd�hui, le march� est inond�. Les habitants, pour se rafra�chir pr�f�rent se baigner dans des �tangs et des mares qui souvent font plus de victimes que d�heureux. Certes, les bassins priv�s existent, mais l�entr�e payante rebute les plus d�munis qui se rabattent vers la gratuit� synonyme de danger. Ainsi, des familles se retrouvent endeuill�es, car les bambins n�ont pas mesur� l�ampleur d�un tel acte ; celui de se baigner dans les �tangs qui constituent un v�ritable pi�ge. La radio locale a beau multiplier les recommandations. Les enfants font fi et ne font qu�� leur t�te et le prix � payer est malheureusement lourd de cons�quence : mort par noyade. Des colonies de vacances organis�es par des associations permettraient indubitablement de go�ter � la joie des vacances et de la mer et mieux r�cup�rer apr�s une ann�e scolaire bien charg�e. Le seul endroit qui permet aux citadins, un tant soit peu, de s��vader, de se d�fouler et de tuer le temps est la grande place du centre-ville, jadis appel�e �Place du chameau�. Les joueurs de cartes, de dames en occupent une bonne partie tout l�apr�s-midi, ils sont d�tr�n�s par les revendeurs de portables. La convoitise et la tentation sont trop fortes. Un autre espace : �brarique �, r�serv� � l�achat de confection, de chaussures et d�autres objets h�t�roclites attire bon nombre de visiteurs. Ce sont surtout les femmes, qui d�tr�nent les hommes. Et souvent, accompagn�es de leur prog�niture et de voisines, elles palpent, retournent l�objet en question, marchandent devant le commer�ant qui finit par c�der � la vue d�une escarcelle dont la fermeture �clair craque, mettant en exergue quelques billets. A la sortie de la ville, du c�t� de la route qui m�ne � l�a�roport, ce sont des tonnes de gravas qui s�entassent et une image n�gative de l�environnement ainsi bafou�. C�est une mani�re insipide d�agir ainsi. Il reste beaucoup de choses � faire et � changer. Chassez le naturel, il revient au galop. Chacun est concern�, chacun est responsable et notre devoir est de nous unir afin d�en relever le d�fi et faire de la ville de
B�char une ville propre. A bon entendeur.


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