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OUBLIEE DEPUIS DES ANNEES, ELLE RETROUVE SES VACANCIERS
Dellys, la fin de l�isolement ? Reportage de Meriem Ouyahia et Djallal B.
Publié dans Le Soir d'Algérie le 19 - 08 - 2006

Cap sur Dellys. Le seul nom de cette ville �voque des craintes et des frayeurs. Un sentiment d�anxi�t� et d�effroi prend � la gorge. Et pour cause, � 110 km d�Alger, dans la wilaya de Boumerd�s, Dellys est devenue pour beaucoup synonyme de ville interdite. Les actes de terrorisme perp�tr�s dans cette r�gion, les kidnappings ayant eu lieu notamment sur les routes qui y conduisent, l�ont rendue presque imp�n�trable et oubli�e. Pourtant, les connaisseurs et les amoureux de l�ancienne Russucurus ne reculent pas pour y retourner chaque �t�.
Cap sur Dellys. Le seul nom de cette ville �voque des craintes et des frayeurs. Un sentiment d�anxi�t� et d�effroi prend � la gorge. Et pour cause, � 110 km d�Alger, dans la wilaya de Boumerd�s, Dellys est devenue pour beaucoup synonyme de ville interdite. Les actes de terrorisme perp�tr�s dans cette r�gion, les kidnappings ayant eu lieu notamment sur les routes qui y conduisent, l�ont rendue presque imp�n�trable et oubli�e. Pourtant, les connaisseurs et les amoureux de l�ancienne Russucurus ne reculent pas pour y retourner chaque �t�. Dellys est la sir�ne du Djurdjura. Qui l�a approch�e ne peut y �chapper. Paradoxalement, l�ambiance qui nous y attend est des plus attrayantes.
��Un �t� calme !�
Mi-ao�t, sous un soleil de plomb, nous empruntons l�autoroute pour nous rendre � Dellys. Pr�s d�une heure et demie plus tard, et moult d�tours du fait que nous nous sommes perdus, nous approchons de notre but. Bordj Mena�el, Naciria, Baghlia et enfin Ben Choud. Cette localit� est la porte de l�ancienne Russucurus. La route y menant, vide et presque d�serte, est bord�e de part et d�autre par de superbes for�ts. L�existence de maisons en cours de construction et de champs de vignes est s�curisant. Puis, Takdempt, pr�s de l�embouchure de l�oued Sebaou, d�o� la route tourne vers l�est pour suivre le littoral. Nous sommes � Dellys. Une mer limpide surprend le regard qui s�est habitu� � la verdure. Pour ceux ayant connu la ville baln�aire, �ce qui est bien � Dellys, c�est que ses plages sont rest�es intactes. Ses eaux sont �carlates�. Et c�est vrai ! Une c�te vierge o� aucune trace humaine ne laisse penser au passage de plusieurs civilisations. Des Romains et des Ottomans ont jet� leur ancre dans ses ports. Les livres d�histoire rappellent que sur les ruines de la ville romaine de Dellys la ville arabe qui fit partie du royaume de B�ja�a a �t� construite. Elle fut disput�e entre les Hafsides de Tunis et les Zianides de Tlemcen et devint durant quelques ann�es tributaire de l�Espagne. Enfin, elle appartint aux Turcs d�Alger avant d��tre occup�e par les Fran�ais. A l�entr�e de la ville, la premi�re impression est saisissante : toutes les routes m�nent vers la mer. Dellys est r�solument tourn�e vers la grande bleue. �Nous ne sommes pas les meilleurs p�cheurs pour rien�, nous dit un �pur� Dellyssois, non sans une pointe de fiert� dans la voix. �Nous avons pass� un �t� calme cette ann�e�, confie un vieux propri�taire d�une cr�merie en plein centre-ville. �Il y a eu beaucoup de monde durant cette saison estivale. Dommage, que vous arriv�s en cette fin d�ao�t�, a-t-il ajout�. �Il n�y a pas eu de probl�me durant les trois mois. Nous avons re�u des amis et de la famille�, encha�ne un des consommateurs sur place.
Pas d�h�tels � Dellys
Se rendant � la basse Casbah, ou ce qu�il en reste, nous rencontrons un vieil habitant jouant avec ses petits enfants. A notre question si des vacanciers viennent � Dellys, il r�pond : �Oui, il y en a de plus en plus. Surtout les �migr�s qui restent plusieurs semaines.� C�est la m�me r�ponse que nous donneront d�autres Dellyssois. �Mais o� sont-ils h�berg�s ?� Une question qui en a surpris plus d�un. �Mais chez leurs familles !�, s�exclame-t-on. Une �vidence pour eux. Lors de notre promenade, nous rencontrons plusieurs papas les bras charg�s de tout l�attirail : bou�es, seaux d�eau, serviettes et tapis de plage, accompagn�s de leurs enfants remontant vers leurs maisons. �Eux, ce sont ouled el-houma (les enfants du quartier, ndlr) qui nagent du c�t� du port�, susurre le vieil homme. �N�allez pas imaginer que ce sont des �trangers !�En effet, � la mairie, on apprend qu�aucun h�tel n�existe � Dellys malgr� les �normes potentialit�s touristiques de cette petite localit�. Et pour cause : les groupes terroristes ayant s�vi durant plusieurs ann�es ont emp�ch� son d�veloppement. Benhabia Allal, charg� du service technique � l�APC de Dellys, pr�cise : �Une zone touristique a �t� auparavant d�limit�e � l�entr�e de la ville, plus pr�cis�ment � Takdempt. La construction de deux h�tels y �tait pr�vue, les travaux sont � l�arr�t. L�un des propri�taires a re�u des menaces des terroristes. � Aussi, ils ont vit fait de d�camper. Ainsi, ceux qui y s�journent sont pour la plupart des habitu�s. Et tous se connaissent. Les propri�taires de maisons n�ont pas la culture de louer leurs b�tisses comme cela se fait � quelques kilom�tres de l�, notamment � Tigzirt. �Les gens font moins confiance. Il faut quand m�me un certain temps pour s�adapter � ces nouvelles r�gles de vie�, ajoute une jeune femme rencontr�e dans une mercerie au centre-ville. �C�est dommage, mais c�est ainsi !� ajoute-t-elle.
Des chalets � 8 000 DA la semaine
En nous rendant aux �salines�, une plage familiale, nous empruntons une route c�toyant de magnifiques plages pleines de rochers. La route s�arr�te subitement au lieudit Dar-el- Aadja. Une piste sinueuse continue. Plus tard, nous apprendrons qu�une autre grande route pourrait �tre emprunt�e de l�autre c�t�. Arriv�s, � la plage, des familles enti�res se pr�lassent et profitent de la mer. Des enfants jouent. Des ma�tres nageurs de la Protection civile veillent au grain. �Nos parents ont achet� un bungalow � Kimia, il y a de cela 20 ans. Nous venons ici chaque �t�, nous confie Baya, une �tudiante en deuxi�me ann�e de droit � la facult� de Ben Aknoun. Sa s�ur ajoute : �Vers la fin des ann�es 90, nous �tions seuls dans cette plage. Elle �tait d�serte. Alors que maintenant, des familles louent et passent des week-ends entiers ici.� Des sessions de colonies de vacances sont �galement organis�es dans cette localit�. Un propri�taire de gargote nous apostrophe : �Si vous �tes venus pour louer les chalets, c�est trop tard. Mais nous pourrons essayer de voir pour vous.� Les chalets des sinistr�s du s�isme du 21 mai 2003 sont, en effet, lou�s par les estivants. Install�s � quelques m�tres de la plage, ce sont des abris idoines pour passer des vacances agr�ables. �Avec deux pi�ces, un salon et une cuisine, ils sont lou�s � 8000 DA la semaine�, a-t-il ajout�. �Vous savez, les familles de sinistr�s passent toute l�ann�e ici. Alors, pour eux, la mer est leur quotidien. Pour se faire un peu d�argent, ils profitent et louent leurs chalets. D�autres pr�f�rent les pr�ter � leurs proches.� Des habitu�s de la plage, pour leur part, attirent l�attention sur l�inexistence d��clairage. �Ce qui est bien dommage, en fin d�apr�s-midi nous sommes oblig�s de plier bagages. Nous aimerions passer plus de temps ici mais c�est impossible�, nous confie un jeune p�re de famille. Un campement de l�arm�e se trouve � quelques kilom�tres de l�, assurant la s�curit� des visiteurs. �Il y a de plus en plus d��migr�s qui viennent passer leurs vacances sur le site. C�est calme et ils ne sont pas emb�t�s�, dira une jeune fille en compagnie de sa maman et de ses copines. �Il y a la s�curit�, ce n�est plus comme avant. Nous pouvons maintenant profiter tranquillement des plages de Dellys�, ajoute sa maman. �Il faut ramener une cam�ra pour nous filmer et dire aux gens que nous sommes en paix�, crie un jeune vendeur. �Les affaires marchent bien. Il faut dire la v�rit�, ajoute-t-il en riant. Des propos rassurants allant � contresens de beaucoup de pr�jug�s laiss�s � la capitale. Cependant, la belle corniche, elle, ne semble pas s��tre d�barrass�e des anciennes frayeurs. Malgr� les promesses de s�curit�, les vieux r�flexes persistent : ne pas reprendre la route en soir�e mais en fin d�apr�s-midi. Des r�flexes qui ont la peau dure et qui risquent de mettre beaucoup plus de temps � dispara�tre.
M. O.
Une casbah � Dellys dites-vous ?
En ruines, compl�tement d�truite, La Casbah de Dellys n�est pas belle � voir. Une ville fant�me. En d�but d�apr�s-midi, pas �me qui vive. Voulant conna�tre leur quotidien, nous avons frapp� � plusieurs portes de maisons sans succ�s. A travers ses d�dales, nous apercevons au loin un sexag�naire prenant un bain de soleil. Il s�agit de Rouibah Hamoud. Se pr�sentant, il r�sume l��tat d�esprit des Dellyssois : �Nous sommes oubli�s par les autorit�s. Rien n�est fait pour prot�ger ce patrimoine class� national.� Pis, nous avons appris qu�une partie de ce monument sera ras�e pour la construction d�un� parking !
M. O.
La plus belle vue pour les morts
Le cimeti�re de Dellys, sans vouloir choquer, devrait �tre un lieu de tourisme ! Avec celui des chr�tiens laiss� � l�abandon, celui des musulmans, bien entretenu, donne directement sur la mer. Il s�agit de Ras-Ettarf. Du haut d�une colline surplombant les rochers, une vue imprenable sur le golfe de Dellys et son port attend. En contrebas, se trouve une plage vierge. C�est Tala-Oualdoun, une des deux plages r�serv�es aux hommes avec celle de Mayouya.


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