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Les richesses négligées
DELLYS
Publié dans L'Expression le 25 - 08 - 2004

La population renoue, depuis quelques années, avec la quiétude, mais elle vit à son propre rythme.
Mer, montagnes, somptueux jardins et sites archéologiques, tout se trouve à Dellys. Située à 100 km à l'est d'Alger, cette municipalité a tout pour devenir une vraie zone d'expansion touristique, mais ses potentialités n'ont pas été exploitées. «La négligence demeure jusqu'à présent son lot», se désolent notamment ceux qui voudraient bien voir le tourisme s'y développer. Ville multiculturelle, la région n'est classée qu'en théorie, comme zone d'expansion touristique. Toujours vierges, ses sites balnéaires n'attirent en cette période de canicule que les vacanciers à la petite semaine. Des milliers d'estivants prennent d'assaut les plages, tôt le matin, et ne les quittent qu'en fin d'après-midi. Le spectacle des centaines de corps dénudés sur le sable, ou qui font trempette, s'offre cet été, là aussi, comme partout ailleurs aux visiteurs. Mais pour les amoureux du dépaysement, Dellys c'est aussi et surtout la Casbah, antérieure à la période turque, les vestiges datant de l'époque punico-romaine, les Turcs de la dynastie hammadide et les bâtisses évoquant l'architecture andalouse.
«Son patrimoine est multi-civilisationnel», ne cessent de claironner les responsables ! Mais aucun d'entre eux n'a fourni jusqu'à l'heure actuelle l'effort nécessaire pour le promouvoir...
Les griffes du GIA
Au début de la décennie précédente, on avait commencé à parler de développement touristique. On prévoyait, rappelle-t-on, la construction d'hôtels et d'autres usines pour faire sortir la ville de sa léthargie. Mais les hordes islamistes armées, qui se lançaient déjà dans une guerre meurtrière contre la société, imposèrent leur diktat aux investisseurs. Sommés de leur payer une forte somme d'argent, ces derniers, notamment à la sortie est de Dellys, non loin d'Oued Tizi, durent abandonner leurs projets. Sur le versant ouest, près du village de Tagdempt, les travaux de réalisation de deux autres infrastructures hôtelières, dont l'une fut fortement détériorée par le séisme du 21 mai 2003, sont à l'arrêt depuis plus de cinq ans.
On évoque aussi le problème du terrorisme quand on parle de l'ancien hôtel «Beau Rivage». Programmée par le GIA, une bombe artisanale a détruit, en 1996, rappelle-t-on encore, une partie de cet établissement hôtelier de trois étages, jouxtant le quartier El Djenina du centre-ville. La population renoue, depuis quelques années, avec la quiétude. Mais elle vit à son propre rythme, dans cette presqu'île, comme abandonnée du monde alors qu'elle n'est située qu'à 55 km du chef-lieu de la wilaya de Boumerdès. La contrée est victime, semble-t-il, de la bureaucratie et de la négligence.
«L'investissement rentable est confronté à moult blocages», se désolent encore de nombreux Dellyssiens, déboussolés par la montée du chômage.
La région affiche ses couleurs, étend ses circuits comme des bras qui étreignent, mais ne fait pas vivre en dépit de multiples atouts, «convenablement ses habitants», pour reprendre une expression locale. Libre donc au visiteur de la découvrir. Une espèce de gaieté vous soulève quand vous pénétrez la cité des Jardins, juste après l'embouchure de l'oued Sébaou jouxtant Tagdempt. On y plante des arbres fruitiers, du basilic et du jasmin. Gestes hérités, dit-on, des Andalous, il y a plus de dix siècles. Pour connaître les moindres recoins de cet endroit, on n'hésite pas à dévaler un escalier ou à emprunter une ruelle carrossable. Sidi El Medjni : jusqu'au début du XVIIIe siècle, une crique servait, là, d'abri pour les embarcations des Ottomans juste en face, le lieu-dit El Kouss où l'on trouve un phare tombé en dé-suétude, comme d'ailleurs une ligne de voie ferrée désaffectée, dit-on depuis 1936.
A qui se plaindre?
Aujourd'hui, quelque 50 jeunes s'adonnent à la pêche à cet endroit. «C'est un métier difficile mais il permet à ma famille de survivre», avoue Sofiane, la trentaine entamée. Un peu plus loin, un groupe d'adolescents mange, ce dimanche matin, des moules (marinières) crues. Drapé dans son ciré, un quinquagénaire décharge sa maigre pêche. «L'administration connaît nos problèmes mais demeure insensible à notre détresse».
Le pêcheur n'en dira pas plus. Sa barque est vétuste. Elle ne répond pas aux normes requises. Avec ses 32.000 habitants, la commune n'arrive plus à vivre de son port. Celui-ci n'a pas encore connu, disons-le tout net, un développement adéquat. Ses activités fonctionnent au ralenti. Et les pêcheurs qui ont pu moderniser leurs équipements se comptent, ici, affirme-t-on, sur les doigts d'une seule main. «Ce n'est pas normal, mais à qui se plaindre?», enchaîne un autre pêcheur, en nous montrant ses filets trop usés qu'il n'a pu remplacer faute l'argent. La même interrogation à quelque nuances près, est émise par d'autres habitants, dès qu'ils parlent de leur Casbah qui se dégrade de plus en plus. Ce site millénaire où les Français détruisirent dès leur arrivée en 1844, plusieurs habitations et qui fut, rappelons-le, fortement ébranlé par le séisme du 21 mai 2003, risque de disparaître si rien n'est fait pour le restaurer.
La Direction locale de la culture a proposé, il y a juste une année, au ministère de tutelle, de classer ce site patrimoine national. Cette Casbah fondée en 1068 par les Fatimides, selon certains historiens, nécessite une prise en charge. La basse et la haute Casbah - il y en a deux, en fait - sont des lieux d'histoire, de civilisation, de mémoire, donc forcément à promouvoir. Pour le bien du pays tout entier. «Ce n'est pas normal que ce lieu chargé d'histoire périclite», clame Smaïl Taleb, un cadre moyen, attablé avec trois amis, sur l'esplanade du café Talaouldoune situé au centre-ville.
Là, sur un promontoire, où l'on a pratiquement une vue sur tous les merveilleux sites de la ville, on parle constamment de culture et de politique. «Mais toute politique visant le progrès doit s'enraciner avant tout, dans l'histoire du pays», enchaîne Smaïl comme pour signifier que Dellys ne mérite pas d'être négligée dans tout programme de développement. Tout doit être entrepris d'urgence pour faire avancer cette ville, fondée il y a 2000 ans par les Romains qui l'avaient bâptisée Russucurus.
Méditerranéenne, donc tournée vers le progrès.


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