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INTERTVIEW-RENCONTRE AVEC LE CHANTEUR CHERIF HAMANI
"L'artiste est oblig� de sortir du pays pour faire conna�tre son oeuvre"
Publié dans Le Soir d'Algérie le 19 - 08 - 2006

Il a une voix envo�tante et chaleureuse, une profonde connaissance de la musique qu�il a apprise au conservatoire d�Alger aupr�s de grands ma�tres. Adepte de l�acoustique, ses chansons s��coutent religieusement, et il fredonne et joue avec la plus grande facilit� les achewwiq les plus durs et les touchias les plus compliqu�es.
Pour �tre au rendez-vous de son fid�le public, il lui est arriv� de traverser trois continents en 48 h. Afin de faire conna�tre la musique kabyle aux �trangers, il a anim� des ateliers musicaux en France. Ami d�enfance de Matoub, un de ses confidents raconte qu�il a compos� une chanson, � para�tre dans son prochain album, au pied de la tombe du d�funt qu�il a rejointe � pied et de nuit emmitoufl� dans son burnous. Lui, c�est Ch�rif Hamani que d�aucuns comparent � Dahmane El Harrachi de la chanson cha�bi kabyle. Sans la moindre h�sitation, il s�est confi� aux lecteurs du �Soir d�Alg�rie�.
�Le Soir d�Alg�rie� : Quel regard porte Ch�rif Hamani sur la chanson kabyle actuelle ?
Ch�rif Hamani : Comme toute chanson elle est en pleine effervescence. Elle a sa propre diversit�. Il y avait les anciens qui se sont inspir�s de nos traditions et les nouveaux qui sont oblig�s de conjuguer avec le temps, de faire dans la chanson festive. Il ne faut pas oublier que la chanson kabyle n�a pas une histoire lointaine. Elle remonte � Chikh Nordine et Chikh El Hasnaoui qui ont travaill� beaucoup avec le folklore qui est le vrai rythme de la chanson kabyle.
Une chanson qui doit �voluer. Mais comment ?
Les chanteurs ont tous travaill�, notamment depuis ce ph�nom�ne de la world music. Mais le probl�me de la ghetto�sation de la chanson kabyle se situe au niveau de sa promotion. Des chanteurs comme Idir et Takfarinas, qui ont tout de m�me une ind�niable qualit�, ont eu l�opportunit� de tomber sur des producteurs qui ont boost� leurs produits. Il y a eu aussi par la suite feu Brahim Izri. C�est tant mieux pour eux et la chanson kabyle. Une �vidence s�impose n�anmoins : pour sortir la chanson kabyle, il faut d�abord que le chanteur sorte du pays. Notre chanson a sa particularit�, mais il faut tomber sur des producteurs �trangers pour la faire conna�tre � travers le monde. C�est un miracle si un producteur �tranger daigne �couter ne serait-ce qu�une minute un produit. Et s�il la fait, c�est fantastique, Cela voudrait dire que le produit est accept�. Mais le chanteur doit sortir pour se faire conna�tre.
Existe-t-il une r�elle rel�ve dans la chanson kabyle ? Que pensez-vous du ph�nom�ne du non-stop ?
La rel�ve est salutaire. Moi-m�me, la cinquantaine pass�e, je me consid�re �relevable�. Mais il faut une rel�ve de qualit� qui tombe entre les mains de bons producteurs pour la prendre en main. S�agissant du non-stop, il y a � boire et � manger dans ce ph�nom�ne. C�est une chanson festive qui r�pond aux exigences des f�tes familiales, �v�nement central dans la vie du Kabyle compte tenu de notre sociologie qui fait la part belle � ces moments. Ne pouvant pas faire danser les gens en trois minutes, on encha�ne les tubes folkloriques pour faire vibrer les gens toute la nuit .
D�aucuns accusent le public d�encourager la noncr�ation. Qui du public ou du chanteur doit ��duquer� l�autre ?
Avec la mondialisation et l�in�vitable invasion culturelle, il est normal qu�on veuille �tre dans l�air du temps. Dommage que notre public n�ait pas compris �a. Il faut que la chanson soit quelque chose de bougeant, dansant pour taper dans l��il des producteurs qui �vitent la monotonie. Cela �tant, la chanson, ne l�oublions pas, est le rep�re de la soci�t�. Le chanteur doit travailler, cr�er et, partant, entra�ner avec lui le public dans sa qu�te constante de la perfection. Il y a des chanteurs qui cr�ent des modes et drainent avec eux des foules. Mais le dernier mot revient toujours au public car c�est lui qui choisit les chanteurs et non l�inverse. Le chanteur devra � son tour tenir compte des go�ts de celui-ci.
Selon un membre fondateur d�une c�l�bre troupe de ra� dont les propos ont �t� recueillis dans ces m�mes colonnes derni�rement, ce genre vit actuellement la m�me gal�re que la chanson kabyle. Votre avis ?
Le ra�, b�douin modernis� et harmonis�, est un style de chanson qui fait partie du patrimoine alg�rien. Des gens ont beaucoup travaill� dans ce domaine pour en faire ce qu�il est actuellement. Personnellement, le seul inconv�nient que je trouve � ce style que je respecte, ce sont les textes o� l�on trouve des paroles os�es. Pour le reste je ne suis pas d�accord. C�est encore une fois un probl�me de producteurs. Un chanteur aussi talentueux soit-il, s�il ne tombe pas sur un producteur finira par abdiquer t�t ou tard. De plus, beaucoup de producteurs ne sont mus que par des objectifs commerciaux, pas culturels. Il est de ce fait normal que la chanson vraie p�tisse de ces choix commerciaux.
Avec la voix robotique et les instruments synth�tiques, la machine est en train de prendre la place du chanteur ?
Dans les pays qui ont des traditions musicales, la voix est primordiale et la tendance est au retour aux racines. Les textes et la musique ne posent pas probl�me, l�essentiel c�est la voix. Sinon on a de bons techniciens, de bons studios, des musiciens devenus techniciens. Le probl�me est ailleurs. Il faut des gens capables de porter les produits et de sortir de l�anonymat les nombreux jeunes qui viennent � la chanson.
Ch�rif Hamani a-t-il une pr�f�rence pour un artiste, un genre musical ?
Non. Je respecte tous les genres et tous les artistes qui ne se complaisent pas dans la m�diocrit�. En clair, j�aime tout travail bien fait quel qu�en soit l�auteur.
Parlons un peu de vous, de votre itin�raire artistique, de vos projets, de Matoub que vous avez c�toy� ?
Je ne me suis jamais pr�destin� � la chanson publique � laquelle je suis venu en 1979 avec mon premier album. J��tais musicien. Je jouais du banjo avec beaucoup d�artistes. Chanter n�a jamais �t� dans mes intentions jusqu�au jour o� Sa�d Azwaw s�est int�ress� � moi et m�a encourag� apr�s m�avoir �cout� chanter Cheikh El Hasnaoui � une f�te de Matoub. J�ai sign� un contrat � mon retour de France o� j�ai accompagn� un chanteur en tant que musicien. Avant je chantais pour mon plaisir. Quant � Matoub, il �tait de ma g�n�ration, on a �t� �lev�s ensemble car nous �tions voisins.
Matoub s��tait impos� � la chanson kabyle sans passer par les cheminements classiques. Aujourd�hui encore, mort, ses produits se vendent mieux que ceux de beaucoup de certains chanteurs qui ne ratent aucune occasion pour le critiquer sournoisement. Quelle fut, selon vous, la cl� de sa r�ussite ?
Matoub �tait tr�s conscient de son talent. Quand il s��tait d�cid� � chanter, il avait frapp� � beaucoup de portes qui lui furent d�sesp�r�ment ferm�es. Loin de le d�courager, cela l�avait galvanis� car il �tait confiant quant � son talent. Ceux qui l�avaient d�courag� s��taient tromp�s sur sa valeur. On ne peut d�courager un connaisseur. On ne peut leurrer le public. Loun�s avait innov� la chanson kabyle � laquelle il a apport� une nouvelle touche. Incontestablement, il a apport� du renouveau � cette chanson kabyle qu�il a sortie des sentiers battus. Me concernant, j�avance doucement. J�ai un nouvel album en pr�paration. En 27 ans de carri�re, j�ai une quinzaine d�albums�
Les Kabyles sont trait�s de f�tards avec cet engouement excessif pour les f�tes qui sont pratiquement le seul cadre o� s�exprime avec r�gularit� le chanteur qui s�oublie le reste de l�ann�e ?
C�est une question pertinente. Les Occidentaux se produisent toute l�ann�e dans les petites municipalit�s suivant un programme trac� � l�avance. Car c�est plus facile pour eux qui effectuent un retour aux sources de se produire avec un petit orchestre acoustique dans des pays disposant d�infrastructures. C�est un retour � l�originalit� dans des soci�t�s organis�es et traditionnellement �veill�s � la chose artistique. Ce qui n�est pas le cas chez nous o� nos tourn�es � nous, ce sont les f�tes familiales estivales avec un programme d�mentiel.
La mode actuellement est aux hommages. Quel est votre avis ?
Un hommage bien rendu � un artiste vivant ou mort ne peut qu��tre le bienvenu car il permet une halte, des analyses et des r�ponses � la situation de la chanson en g�n�ral. Mais il faut se m�fier des hommages �combin�s� aux objectifs inavou�s. Eviter de d�truire un monument sous pr�texte de le r�nover.
Pour conclure...
La chanson est une locomotive, un rep�re pour la soci�t�. On se doit de la pr�server et encourager. De sa bonne sant�, d�pend la bonne sant� de cette soci�t�.


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