La moudjahida Louisa Ighilahriz, qui a intent� en 2003 un proc�s en France contre l'ancien tortionnaire Maurice Schmitt durant la guerre de Lib�ration nationale, a annonc�, hier, que le dossier est actuellement devant la Cour supr�me fran�aise. Lors de son passage sur les ondes de la radio Mitidja, � l'occasion de la Journ�e du moudjahid, Mme Ighilahriz a rappel� que le proc�s en diffamation intent� contre Schmitt en 2003 �tait motiv� par les propos de ce dernier l'accusant de mensonges lorsqu'elle avait t�moign� sur la pratique syst�matique de la torture durant la guerre de Lib�ration nationale. La plaignante avait gagn� en 2005 le proc�s en premi�re instance, jug� par la 11�me chambre du tribunal de Paris, mais le g�n�ral Schmitt, apr�s avoir fait appel, avait �t� innocent�. Le tribunal avait argu�, alors, �le manque de preuves�. D�ores et d�j�, Mme Ighilahriz et son avocate, en l�occurrence Me Fatma Benbraham, ont indiqu� que si la Cour supr�me fran�aise ne rendait pas justice, en se r�f�rant aux lois fran�aises consacrant la prescription des crimes commis durant la guerre d'Alg�rie, elles saisiraient le Tribunal p�nal international (TPI) dont la d�claration portant sa cr�ation (trait� de Rome), rend "imprescriptibles", entre autres, les crimes de guerre, les crimes contre l'humanit� et les viols en temps de guerre. Evoquant les difficult�s rencontr�es durant le proc�s, Mme Ighilahriz a indiqu� que la justice fran�aise s'est montr�e tatillonne exigeant des preuves �crites, dont des documents, pour �tayer la pratique de la torture en Alg�rie durant la guerre de Lib�ration nationale. Mme Ighilahriz a expliqu� que les archives militaires contenant ces preuves ne sont pas accessibles en France. Ceci en soulignant que le proc�s qu'elle a engag� contre l'arm�e fran�aise � travers le g�n�ral Schmitt "met � mal la France officielle qui refuse de reconna�tre les crimes coloniaux commis contre le peuple alg�rien". "Nous sommes en train de collecter des preuves sur la base de t�moignages d'anciens militaires fran�ais qui avaient pris part � la pratique de la torture et qui ont d�cid� de s'exprimer pour laver leur conscience", a dit Me Fatma Benbraham. Cette derni�re a cit� notamment l'ancien tortionnaire Paul Aussaresses, qui avait reconnu les faits sans "pr�senter des excuses" aux victimes, mais aussi, un ancien appel�, Raymond Cloiret, et un autre, Henri Pouillot, qui a revisit� il y a quelque temps l'ancienne villa Susini, de sinistre m�moire. Louisa Ighilahriz, qui avait subi les pires tortures pendant deux mois, d'octobre � d�cembre 1957, par le capitaine Graziani, sous les ordres des sinistres Massu et Bigeard, �tait sortie de son silence, �outr�e par les d�clarations indignes d'anciens tortionnaires, qui nient la pratique de la torture durant la guerre de Lib�ration nationale par l'arm�e coloniale fran�aise �. Enfin, elle a appel� tous les Alg�riens victimes des exactions de l'arm�e coloniale � �sortir de leur r�serve dict�e par la pudeur�, et s'exprimer en d�posant plainte comme elle l'a fait, pour mettre �� nu devant l'opinion internationale les auteurs des s�vices coloniaux commis en Alg�rie�. Synth�se Meriem Ouyahia