L'ancien chef d'état-major des armées françaises, de 1987 à 1991, aujourd'hui âgé de 75 ans, est encore une fois mis en cause dans la pratique de la torture pendant la Bataille d'Alger par d'anciens militants du FLN. Dans des témoignages rapportés hier par notre confrère Le Monde, dont celui de la nièce du commandant Azzedine, le général Schmitt, qui était à l'époque lieutenant au 3e régiment de paras, a “dirigé lui-même les opérations”. Deux parmi les témoins avaient même affirmé que la célèbre martyre Ourida Meddad est morte après qu'elle se soit “défenestrée”, selon le mot entendu chez les tortionnaires par l'un des témoins. Mais il faut dire que ce n'est pas la première fois que ce responsable militaire est mis en cause. En 2001, il avait été accusé d'avoir ordonné et dirigé des tortures, des accusations qualifiées par lui de “tissu d'affabulations et de contrevérités”. En 2003, Henri Pouillot, un ancien appelé, avait affirmé avoir assisté à des séances de torture. Des accusations qui lui vaudront d'être condamné pour “diffamation” après une plainte du général Schmitt qui l'avait accusé de son côté de “menteur” et de “criminel”. Auteur de deux livres, le général Schmitt est engagé dans deux procédures judicaires dont l'une avec Louisette Ighilahriz, et dont le dossier sera réexaminé par la justice à l'automne prochain. R. N.