Avec six des meilleures �quipes europ�ennes, le champion olympique et le grand favori du tournoi, les quarts de finale du Mondial-2006 de basket-ball offrent quatre chocs de titan, aujourd�hui et demain � Saitama. Apr�s des huiti�mes de finale sans surprise, il ne reste plus que des habitu�s des podiums puisque les �quipes restantes ont toutes d�croch�, ses cinq derni�res ann�es, au moins une m�daille dans une des trois grandes comp�titions (Mondial, JO, Euro). Seule la Serbie-Mont�n�gro, double tenant du titre, manque � l'appel, sans que ce soit cependant une surprise, tant la s�lection "plavi" (bleue) est arriv�e d�membr�e au Japon. Pour le reste, on retrouve notamment les deux derniers champions olympiques (Etats-Unis 1994, 1996, 2000, Argentine 2004) et les deux derniers champions d'Europe (Lituanie 2003, Gr�ce 2005). Jamais, un Mondial, d'habitude friand de surprises, n'a r�ussi � proposer un tel plateau royal. ARGENTINE - TURQUIE La mission continue Apr�s avoir �chou� d'un rien en finale du Mondial- 2002, l'Argentine n'a qu'un seul but en t�te : ramener enfin au pays un deuxi�me titre de champion du monde apr�s celui de 1950. A priori, la Turquie ne devrait pas l'en emp�cher, m�me si elle a fait forte impression jusque-l�. "L'Argentine poss�de du talent partout, souligne le joueur turc Ermal Kurtoglu. Ils sont plus forts que les Etats-Unis. Nous, on nous pr�disait � peine une victoire contre le Qatar. Mais on est toujours l� et on le sera jusqu'au bout." Les Argentins pourront compter sur Luis Scola qui a perdu deux dents contre la Nouvelle- Z�lande en huiti�mes. ESPAGNE - LITUANIE L'ambition espagnole Avec sans doute la meilleure �quipe de son histoire, l'Espagne vise au minimum une m�daille. Alors s'arr�ter d�s les quarts, comme en 2002, ferait forc�ment tache. "On a �t� tr�s forts jusque-l� mais cela ne veut plus rien dire � ce stade, pr�vient la star espagnole Pau Gasol. Car tous les matches � venir vont �tre compliqu�s." La s�lection ib�re part n�anmoins grande favorite face � la Lituanie, o� Arvydas Macijauskas est le seul survivant de la grande �poque. Mais l'entra�neur des Baltes, Antanas Sireika, est lui aussi ambitieux : "On n'atteindra notre vrai niveau que si on arrive jusqu'au 3 septembre", le jour de la finale. GR�CE - FRANCE La revanche de Belgrade La France a rempli son contrat en se hissant jusqu'en quarts de finale, mais une revanche face aux Grecs, qui l'avaient battue en demi-finale de l'Euro- 2005, ne serait pas pour lui d�plaire. "On est outsiders et c'est ce qu'on pr�f�re, annonce l'ailier fran�ais Mamoutou Diarra. �a peut �tre un avantage." Oblig�e de compenser le forfait de Tony Parker, la France va continuer � s'appuyer sur sa d�fense, la meilleure de la comp�tition. Absente du Mondial-2002, la Gr�ce ne veut pas laisser �chapper la perspective d'un rendezvous de gala avec les Etats- Unis. Si le champion d'Europe, un des quatre invaincus dans le tournoi, continue � perdre aussi peu de ballons (3 contre la Chine !), il aura toutes les cartes en main. ETATS-UNIS - ALLEMAGNE Le pari impossible Sauf miracle, l'Allemagne ne passera pas ce tour contre des Etats-Unis impressionnants en huiti�mes face � l'Australie (+40). "Qui sait, si on est dans un bon jour ?", se persuade le capitaine Ademola Okulaja, mais la Mannschaft semble trop d�pendante de Dirk Nowitzki. "Dirk est important mais nous ne sommes pas seulement l'�quipe d'un seul joueur", tonne le s�lectionneur Dirk Bauermann. Mais face aux LeBron James, Dwayne Wade et Carmelo Anthony, cela risque d'�tre un peu juste, d'autant que les Am�ricains semblent vraiment motiv�s cette fois. "Ce qui s'est pass� en 2004 (3e aux JO) nous motive, souligne Anthony. Et on veut le montrer � tout le monde." L'Afrique pointe son bout du nez Avec les beaux parcours du Nigeria et de l'Angola au Mondial-2006, l'Afrique a montr� qu'elle pouvait d�sormais lutter avec les meilleures �quipes de basket-ball de la plan�te. Jusque-l�, le continent noir avait surtout offert quelques grands basketteurs � la NBA et aux championnats europ�ennes, sans arriver � monter une �quipe nationale capable de rivaliser avec les meilleurs. Seul l'Angola, qui a remport� les quatre derniers titres de champion d'Afrique, a commenc� � enregistrer quelques succ�s d'estime sur la sc�ne internationale en terminant � la 11e place du Mondial-2002 et la 12e des JO- 2004. Ce dimanche, ce sont deux �quipes africaines - la troisi�me, le S�n�gal, n'a pas franchi le premier tour - qui sont pass�es � deux doigts de se glisser dans le gotha mondial. D'abord le Nigeria, �chouant d'un panier face � l'Allemagne (78-77), puis l'Angola, battu sur le fil par la France (68-62). Un succ�s de l'un ou de l'autre et pour la premi�re fois une �quipe africaine serait parvenue � se hisser dans un quart de finale du Championnat du monde. Car si l'Egypte a termin� cinqui�me du premier Mondial organis� en 1950, c'�tait � une �poque o� seulement dix �quipes �taient au d�part. Fiert� Cette �mergence du continent africain n'est amen�e qu'� se poursuivre, notamment au Nigeria qui poss�de un r�servoir �norme avec une population de 120 millions. "Je pense qu'un jour une �quipe africaine va surprendre, estime le s�lectionneur de la France, Claude Bergeaud. Leur probl�me sera d'avoir une continuit� dans les r�sultats, ce qui est pour l'instant difficile � cause de leur probl�mes structurels." Cela n'enl�ve cependant rien aux performances du Nigeria et de l'Angola au Mondial japonais, et les deux huiti�mes de finalistes jetaient un regard plein de fiert� sur leur parcours. "C'est un grand r�sultat pour le basket- ball nig�rian. Nous avons fait un grand pas en poussant des �quipes du Top 10 mondial, se r�jouit l'int�rieur nig�rian Ekene Ibekwe. Cette exp�rience va nous permettre d'aller dans la bonne direction pour ce sport au Nigeria." "�a �t� comme dans un r�ve, car souvent les �quipes africaines ne sont pas prises au s�rieux, explique l'ailier-fort angolais Joaquim Gomes. Pour le peuple angolais c'est tr�s fort, apr�s tout ce qui y arriv� dans le pass�. C'est une grande fiert� pour nous."
SENEGAL (DAMES) Astou Ndiaye, la lionne de la Terre Globe-trotteuse infatigable et star de la s�lection s�n�galaise de basket-ball, Astou Ndiaye, la lionne de la Terre, esp�re faire profiter les vice-championnes d'Afrique de son savoir-faire lors du Mondial-2006 de basket-ball, du 12 au 23 septembre au Br�sil. De la France � la Russie, en passant par les Etats-Unis ou la Hongrie, Astou Ndiaye a promen� son 1,91 m dans les raquettes du monde entier, o� elle a accumul� les r�compenses individuelles. Sa prochaine escale apr�s le Championnat du monde, l'Italie et le club de Naples. Ag�e aujourd'hui de 32 ans, la jeune femme originaire de Fatick, au sud du S�n�gal, a appris le basket � l'adolescence dans son pays natal, avant de conclure rapidement "qu'il fallait changer d'endroit" pour r�aliser ses projets. Avec une id�e fixe en t�te : jouer et �tudier aux Etats-Unis. "Beaucoup de sueur, de travail, de nuits blanches et de volont�" ont �t� n�cessaires pour assouvir son d�sir d'�voluer au plus haut niveau, se rappelle-t-elle, soulignant qu'il est difficile pour une jeune basketteuse s�n�galaise de s'imaginer un avenir dor� dans cette discipline. "C'est tr�s frustrant. Le basket est cens� �tre le deuxi�me ou troisi�me sport du pays mais les moyens ne suivent pas comme il le faudrait pour que l'on progresse sur l'�chiquier mondial", regrette-t-elle. Sport- �tudes au S�n�gal "Pour jouer, il faut des infrastructures modernes, alors qu'on joue dans la m�me salle � Dakar que ceux qui ont instaur� le basket il y a trente ou quarante ans. Elle doit �tre restaur�e en 2007, qui vivra verra", lance-t-elle d'un air d�sabus�. "Les dirigeants essaient de valoriser le basket mais �a reste toujours tr�s amateur. Apr�s le basket, beaucoup de filles ne voient rien d'autre � faire que se marier et avoir des gosses. Pour ma part je suis mari�e � un basketteur, son soutien m'est n�cessaire dans ma carri�re", confie-t-elle. Outre la promotion de son sport, un des chevaux de bataille d'Astou Ndiaye est d'encourager les joueuses � assurer leur avenir professionnel, elle-m�me poursuit encore actuellement des �tudes en management. Ce credo lui a inspir� l'id�e d'une organisation non-gouvernementale, l'Organisation africaine pour le d�veloppement acad�mique et sportif (AOAAD en anglais) qui pourrait notamment aider � "promouvoir le syst�me de sport-�tudes au S�n�gal", explique-t-elle � propos de son projet. Sacrifices En attendant de s'occuper des autres, Astou Ndiaye essaie de concilier carri�re, famille -elle est m�re de tripl�s depuis trois ans et demiet �tudes. Une �quation complexe qui entra�ne "beaucoup de sacrifices" admetelle. Mais rien pour l'instant, ni sa situation familiale, ni le niveau de la s�lection s�n�galaise encore loin de celui des meilleures �quipes internationales, ne lui �terait l'envie de d�fendre les couleurs du S�n�gal. "Je suis professionnelle. Quand je m'engage dans quelque chose, je vais jusqu'au bout, affirme-t-elle. Il n'y a pas de mauvaise exp�rience. Il faut toujours tirer le meilleur de toute situation. Tant que je suis en bonne sant�, je continuerai. Ce sport m'a permis de tout avoir dans la vie". Un peu parce qu'elle est heureuse de jouer les "role model" pour les jeunes sportives et beaucoup en hommage au d�funt Ibrahama Diagne, ancien pr�sident de la F�d�ration s�n�galaise de basket-ball, qu'elle consid�rait comme un "oncle" et un "mentor", Astou Ndiaye la Lionne esp�re agiter sa longue crini�re de tresses encore deux saisons sous les panneaux. De quoi faire rugir de plaisir la famille du sport africain.