Qu�attend le minist�re de la Sant� pour interdire formellement les circoncisions collectives ? Faudra-t- il des drames similaires � celui v�cu par les enfants d�El-Khroub pour qu�une d�cision soit enfin prise ? Certes, d�sormais seuls les chirurgiens sont habilit�s � pratiquer cet acte mais une telle mesure ne met pas � l�abri les enfants d��ventuelles mutilations. Une ann�e apr�s le scandale qui avait secou� la localit� d�El-Khroub, la vigilance devrait �tre de mise. Les parents, d�munis ou pas, n�ont aucune raison de conduire leurs enfants vers les lieux de circoncision collective. La circoncision est un acte chirurgical, loin d��tre banal qui doit se pratiquer dans un environnement ad�quat. Rien ne justifie que des enfants soient expos�s � des risques �normes. L�argument financier souvent invoqu� par les familles dites n�cessiteuses n�est pas valable : la circoncision se pratique gratuitement dans les h�pitaux. Autant d�arguments qui devraient faire r�fl�chir les familles. Celles qui avaient l�ann�e derni�re conduit leurs enfants � l��cole d�El-Khroub doivent certainement regretter leur d�cision. Dans la nuit du 30 octobre dernier, qui co�ncidait avec la 27e nuit du mois de Ramadhan, quelque 80 enfants devaient �tre circoncis. La �c�r�monie� organis�e � l�initiative de la commune a rapidement tourn� � la boucherie. Les chirurgiens de l�h�pital Mohamed-Boudiaf d�El- Khroub, charg�s d�effectuer les op�rations, ont rapidement �t� d�bord�s. Dix jours plus tard, les parents ne peuvent que constater les d�g�ts irr�parables. Dans un premier temps, c�est un seul enfant qui est concern� mais rapidement, sept autres enfants circoncis ce soir-l� viennent allonger la liste des victimes. Les familles alertent l�opinion publique et l�affaire prend l�allure d�un scandale. Le minist�re de la Sant� est oblig� de r�agir. Amar Tou d�p�che une commission d�enqu�te. Le ministre de la Sant� promet aux parents une prise en charge rapide de leurs enfants mais l�irr�parable est commis. Quelques jours plus tard, une note minist�rielle interdit la pratique de la circoncision � toute personne �trang�re au corps des chirurgiens. Seuls ces derniers sont d�sormais habilit�s � pratiquer la circoncision. Ni les m�decins g�n�ralistes ni encore moins les apprentis barbiers ne devraient d�sormais avoir le droit de le faire. Les parents doivent y veiller. C�est l�essence m�me du message du Dr Oulmane, pr�sident de l�association Primage. Chaque ann�e, ils sont quelque 300 000 enfants � �tre concern�s. Les familles choisissent en g�n�ral la date du 27 �me jour du Ramadhan pour le faire par respect � une ancestrale tradition. �Ce qui peut par contre g�ner les chirurgiens, c�est le nombre important des demandes de circoncision. En effet, en une seule journ�e, plusieurs dizaines de milliers d�enfants sont dirig�s par leurs parents et surtout par les institutions vers les structures de sant� pour des circoncisions de groupes. Cette pression du nombre �lev� de la demande en un laps de temps court peut poser probl�me et faire courir un risque aux enfants (complication, mutilations et accidents irr�versibles), car un v�ritable travail � la cha�ne est impos� au chirurgien� explique le Dr Oulmane qui lance un appel �dans l�int�r�t des enfants � circoncire et invite les parents � r�fl�chir et � faire en sorte qu�il n�y ait pas autant de demandes en une seule journ�e. Il serait judicieux et moins risqu� d��taler le nombre des circoncisions tout le long de l�ann�e pour permettre � nos chirurgiens de travailler � l�aise dans le temps et faire en sorte que ce petit geste chirurgical ne se transforme en drame familial�. En d�autres termes, les parents ne devraient pas hypoth�quer l�avenir de leurs enfants pour des consid�rations bassement mat�rielles. Il faut dire que beaucoup d�entre eux privil�gient les circoncisions collectives pour b�n�ficier des tenues vestimentaires distribu�es � cette occasion. Une attitude des plus irresponsables.