Il s��l�ve contre tous ceux qui le qualifient d� �Arabe de service� et de �caution du gouvernement� mais ne soutient pas �le vote des �trangers�. C�est un ministre apparemment tr�s remont� qui est venu dire sa col�re et son indignation de se voir qualifier d��Arabe de service�. Azzouz Begag, ministre d�l�gu� � la Promotion de l��galit� des chances qui vient de lancer un tour de France de la diversit�, donnait une conf�rence de presse mercredi � Paris pour pr�senter son exp�rience au sein du gouvernement Villepin et sa vision des probl�mes d�immigration, d�islam, d��galit� des chances, de repr�sentativit� des minorit�s dans les institutions fran�aises�Th�mes qui, pour le moins, occupent d�une fa�on r�currente les d�bats en cette p�riode pr��lectorale. D�entr�e de jeu, Azzouz Begag se dit �un ministre en col�re�. Une col�re qui ne l�a pas quitt� depuis sa nomination en juin 2005, parce que, dit-il, �vous ne pouvez imaginer � quel point il est difficile, m�me lorsque l�on est au plus haut point (des institutions) de faire �tat de ses comp�tences�. Rappelant au passage qu�il est chercheur au CNRS depuis 20 ans et qu�il a �crit une quarantaine de livres, Begag regrette que ce bagage et les comp�tences qui vont avec soient souvent occult�s et que le discours le plus r�pandu, notamment dans la presse, est : �Il repr�sente un potentiel �lectoral, c�est une caution.� Et pour prouver qu�il n�est ni un alibi, ni une caution, Azzouz Begag, avec force conviction, estime que malgr� �un monde politique cruel, difficile et herm�tique�, il aura fait progresser l�id�e d���galit� des chances� en faisant installer d�une fa�on d�finitive ce concept qui a remplac� �le concept trompeur d�int�gration � qui a s�vi durant 25 ans et contre lequel il s�est toujours insurg�. A entendre Begag, son bilan se mesure essentiellement au changement de mentalit� qu�il ne cesse d�installer aupr�s de tous les exclus, qu�ils soient issus de l�immigration ou tous autres exclus et notamment les femmes, les handicap�s� Aujourd�hui, pour Begag, un jeune des quartiers difficiles ne doit plus attendre mais se dire �pourquoi pas moi � Sciences politiques, au gouvernement, � l�Assembl�e. Une fois la culture de l��galit� dans la t�te, on ne peut plus l�enlever aux discrimin�s. Parce que la notion d��galit� des chances s�est install�e durablement, le prochain gouvernement, qu�il soit de droite ou de gauche dit-il encore, fera tout pour int�grer en son sein des personnes issues de l�immigration. Le tour de France de la diversit� est pour lui l�occasion de faire engager concr�tement des entreprises sur les probl�mes d�emploi et d�acc�s au logement des populations discrimin�es. Mais, ass�ne-t-il, pas question de discrimination positive, c�est l��galit� des chances � comp�tence �gale qui doit primer et non la politique de quotas que pr�ne son coll�gue de l�Int�rieur, Nicolas Sarkozy. Et � propos de ce dernier, Begag confirme que les liens sont quasi coup�s depuis qu�il a, courageusement il faut le noter, r�agi contre la s�mantique guerri�re de son coll�gue lors des �meutes en banlieues. Paradoxalement, ce jeune ministre qui a toujours revendiqu� son origine alg�rienne, qui s�est toujours �lev� dans ses �crits contre le sort fait aux populations d�sh�rit�es des quartiers difficiles qu�il conna�t parfaitement pour y avoir pass� toute sa jeunesse, pense que les choses ont chang� en France et que la diversit� et l��galit� des chances y ont gagn�. Ses anciens voisins de Lyon, les laiss�s-pour-compte de la R�publique qui, depuis les �meutes d�il y a exactement une ann�e, ont vu leur situation inchang�e, ne sont s�rement pas de son avis. Plus intrigant encore, Azzouz Begag se dit oppos� au vote des �trangers car, dit-il, �il ne faut pas brouiller les choses�. Aujourd�hui, poursuit-il, il faut s�occuper d�abord � faire voter tous les jeunes, le vote de leurs p�res immigr�s n�est pas le probl�me.