Attaf plaide pour un partenariat qui valorise l'action diplomatique arabe et onusienne en faveur de la paix et de la sécurité dans la région arabe    APN: la commission de l'éducation écoute les préoccupations de représentants d'associations de parents d'élèves    L'Algérie veillera à assurer une prise en charge optimale aux pèlerins durant la saison du hadj 1446/2025    Le secteur de la Poste et des Télécommunications œuvre sans relâche à améliorer les services d'Algérie Poste    ONU: Attaf s'entretient à New York avec son homologue colombien    Belmehdi préside l'ouverture d'une conférence scientifique sur le Coran et les récitateurs    Conseil de la nation: adoption du texte de loi relatif à la gestion, au contrôle et à l'élimination des déchets    Renouvellement par moitié des membres du Conseil de la nation: retrait des formulaires de déclaration de candidature    Musée "Ahmed Zabana" d'Oran: une visite virtuelle pour découvrir l'art plastique algérien    Alger: installation du wali délégué de la circonscription administrative de Bab El Oued    Arkab reçoit l'ambassadeur du Sultanat d'Oman et un représentant du groupe Suhail Bahwan Holding    Ghaza: le bilan s'élève à 47.283 martyrs et 111.472 blessés    Lancement prochain de la 1ère coupe d'Algérie inter-lycées, CEM et primaires    Natation: début des épreuves du championnat national hivernal des benjamins à Oran    CNDH : l'Algérie a placé le secteur de l'éducation en tête de ses priorités    Energie: la 12e édition des JST de Sonatrach en juin à Oran    Ballalou: renforcer davantage la coopération culturelle entre l'Algérie et l'Italie    Mise en service d'un tronçon de 14 km de la pénétrante autoroutière Djen Djen-El Eulma    Signature d'une déclaration commune pour lancer le projet ''SoutH2 Corridor''    JSK : L'Allemand Josef Zinnbauer, nouvel entraîneur    La JSK sauve sa place de leader face au CRB    Le tirage au sort le 27 janvier    Le Président Tebboune salue l'opération de libération du ressortissant espagnol    Le président de la République reçoit le Commandant d'Africom    Le nouvel appareil de jardinage d'intérieur de LG dévoile un désigne raffiné    Deux personnes échappent de justesse à la mort    Le wali gèle les activités de l'APC de Béni-Dergoune    Préparation de la saison estivale : le littoral dans le collimateur du wali    Le rôle du Président Tebboune salué    S'agit-il d'un véritable cessez-le-feu ou d'une escroquerie ?    Les premières décisions du Président Donald Trump tombent    Une délégation parlementaire inspecte des sites à Timimoun    Plus de 25 heures de témoignages vivants collectées à Tlemcen    ''Le Pays de Peter Pan'' de J.M. Barrie et ''La Terre du Milieu'' de J.R.R. Tolkien    Le président Tebboune salue l'opération de libération du ressortissant espagnol    Skikda: 162 millions de dinars pour la réhabilitation des infrastructures devant accueillir une partie des Jeux scolaires africains        L'Algérie happée par le maelström malien    Un jour ou l'autre.    En Algérie, la Cour constitutionnelle double, sans convaincre, le nombre de votants à la présidentielle    Algérie : l'inquiétant fossé entre le régime et la population    Tunisie. Une élection sans opposition pour Kaïs Saïed    BOUSBAA بوصبع : VICTIME OU COUPABLE ?    Des casernes au parlement : Naviguer les difficiles chemins de la gouvernance civile en Algérie    Les larmes de Imane    Algérie assoiffée : Une nation riche en pétrole, perdue dans le désert de ses priorités    Prise de Position : Solidarité avec l'entraîneur Belmadi malgré l'échec    Suite à la rumeur faisant état de 5 décès pour manque d'oxygène: L'EHU dément et installe une cellule de crise    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



BRUNO ETIENNE A CONSTANTINE
�L�Emir Abdelkader El-Djaza�ri est le p�re de la renaissance arabe�
Publié dans Le Soir d'Algérie le 06 - 11 - 2006

�L�Emir Abdelkader El- Djaza�ri est le p�re de la renaissance arabe�, c�est � cette conclusion qu�est parvenu Etienne Bruno, politologue sp�cialiste du monde arabe, professeur de sciences politiques � HEP d�Aix-en-Provence, universit� d�Aix-Marseille III et directeur de l�observatoire religieux, � l�issue de son �tude biographique portant sur cette �minence spirituelle et politique alg�rienne du XIXe si�cle.
Une �tude qui �tait, en fait, au centre de la conf�renced�bat tenue samedi dernier � la salle de conf�rences de l�universit� Emir- Abdelkader des sciences islamiques sous le th�me �L�Emir Abdelkader et le refus du clash des civilisations � travers sa personnalit�. �La renaissance des ann�es 1860-1870 avait pour berceau Damas et non pas Le Caire � partir des ann�es 1900, comme il est r�pandu.� M. Bruno a pr�cis� que c�est le disciple de l�Emir Abdelkader et son meilleur �l�ve �cheikh Illich�, fils du ma�tre de son p�re Mehieddine, qui a brill� dans le salon litt�raire institu� dans sa r�sidence. Lequel fut la source d�inspiration des Kaouakibi, Mohamed Abdou, Djamel Eddine El Afghani, Rachid Ridha et d�autres philosophes fondateurs des courants politiques et sociaux de la renaissance. A Damas, au moment o� l�empire ottoman agonisait et les puissances coloniales de l��poque se disputaient son h�ritage, quand tous les espaces de discussion, caf�s, �nadis� (clubs) ont �t� interdits, les assoiff�s du savoir se rassemblaient chez les notables et la famille de l�Emir et celle des �Assim� ont �t� les leaders par excellence de ses salons de culture priv�s. L�Emir, lors de son exil � Damas, a r��dit� les �uvres d�Ibn Arabi qui constituent l�ossature de ses travaux de recherche. �Et il va tr�s loin qu�Ibn Arabi sur certains points, notamment dans le d�bat portant sur la tol�rance�, affirme Etienne Bruno. En plus de l�activit� de recherche, l��mir enseignait �galement dans ce salon, qui a servi d�espace de d�bat o� il a anim� un grand nombre de controverses avec des philosophes de l�Occident et des chefs religieux juifs et chr�tiens, et autres imams des diff�rentes confr�ries musulmanes et arabes, chiites, maronites, druzes� Sur ce m�me chapitre, le conf�rencier relate que l�Emir dialoguait avec tous ceux qui lui rendaient visite dans sa prison d�Amboise. Des controverses qui constituent, selon l�orateur, �les premiers dialogues interreligieux y compris politiques au point o� l�Acad�mie fran�aise lui a demand� l��criture des livres pour leur expliquer l�Islam�. Il a sign� deux textes Dicra El A�kil oua Tanbih El Ghafil et Ba�na El Batil Oua El Ilhad exprimant ses pens�es notamment autour de la port�e d��Errahma� (l�indulgence). A la t�te se son arm�e, il a d�cr�t� �Ouichah El Kata�b� (la ceinture des bataillons) qui est un code de conduite pour les soldats. Un texte imm�diatement traduit en fran�ais par les chefs militaires. Ce texte explique � ses soldats comment ils doivent se comporter, notamment vis-�-vis des prisonniers, et cela 100 ans avant les conventions de Gen�ve dont ce �Ouichah� a servi de r�f�rence aux statuts des prisonniers d�finis par ce trait�. Etienne Bruno s�est �tal� sur la position de l�Emir sur l�ouverture en relatant l�histoire de la construction du canal de Suez, �c�est lui qui va, alors qu�il vient de passer une ann�e � La Mecque et � M�dine, autoriser Ferdinand Delessert � construire le canal du Suez parce qu�il travaillait sur un th�me qui s�appelle �Barzakh El Barazikh� (l�isthme des isthmes), cit� dans l�une des sourates du Saint Coran dont sa projection a fait enseigner que ce canal peut servir d�isthme entre l�Orient et l�Occident�. Aujourd�hui, les d�bats, a expliqu� Etienne Bruno, sont � peu pr�s les m�mes, �voqu�s par les �lites arabes de l��poque de l�Emir � celle de Zaghloul et Ali Abderrazak qui a d�fendu le principe de la s�paration du religieux et du politique en passant par El Kaouakibi et Mohamed Abdou, tourn�s essentiellement sur l�identit�, la civilisation, la r�volution, le nationalisme� Il affirme que �dans ce d�bat constant, la pens�e islamique aujourd�hui n�a pas r�solu les probl�mes que ces personnages ont pos�s il y a plus d�un si�cle�. L�Emir Abdelkader, ajoute le conf�rencier, �tait pour le nationalisme arabe et contre la Turquie, et �la porte sublime�, mais aussi, n��tait pas antagoniste au concept de la nation musulmane. Il a organis� la r�sistance ind�pendamment des ottomans contrairement � Ahmed Bey de Constantine, et il a demand� la fetwa des oul�mas de F�s lorsqu�il a abandonn� la guerre contre l�arm�e fran�aise, � savoir si sa capitulation relevait de l�apostasie. Dans le jeu des questions r�ponses, le conf�rencier a d�fendu le pape Beno�t XVI en soutenant que ceux qui ont protest� contre lui n�ont pas lu le texte en question, qui est destin� aux chr�tiens pour qu�ils deviennent chr�tiens, et il est plus grave pour la communaut� chr�tienne que pour les musulmans. Le pape, ajoute Etienne Bruno, les a incit�s � faire comme les musulmans qui sont plus religieux et pratiquent strictement les imp�ratifs de leur religion. Il a, cependant, avou� que cette autorit� catholique a commis une b�tise qui se r�duit, selon ses termes, � une erreur de �casting� dans ses propos lorsqu�il a ni� le r�le des savants musulmans dans le transfert du savoir grec par la traduction des �uvres des philosophes de l��poque. Etienne Bruno a aussi soulign� que la stabilit� du Proche- Orient n�a rien � voir avec la religion, et que l�enjeu majeur est bien le p�trole. �Les Am�ricains ne veulent pas qu�une autre puissance se m�le du contr�le de la r�gion�, a-t-il dit. Et � propos du trait� de la Tafna, sign� par l�Emir et l�arm�e fran�aise, il a reconnu que l�honn�tet� �tait plut�t du c�t� de l�Emir que de la France, et qui est en un mot l�ambigu�t� autour du mot �faouka el oued� (au-del� de la rivi�re) mal interpr�t� par les Fran�ais. Concernant le refus de l�adh�sion de la Turquie � l�UE, Bruno a �voqu� trois arguments pour synth�tiser sa r�ponse, les Fran�ais n�ont pas lu la Constitution europ�enne, et qu�ils ont vot� pour des raisons de campagne �lectorale au moment o� 17% des Fran�ais passent leurs vacances en Turquie. A la question d�exprimer son opinion sur la possibilit� de comparer l�Etat fond� par l�Emir en le situant par rapport au syst�me politique adopt� par les d�cideurs de l�Alg�rie ind�pendante, il a r�pondu ainsi : �L�Etat de l�Emir �tait autoritaire, mais il est autorit� ! Il appliquait la "choura" (la consultation), mais il consultait ses lieutenants, et non pas l�ensemble de son peuple. Le mod�le adopt� par l�Alg�rie d�aujourd�hui ressemble au mod�le r�publicain r�pandu un peu partout dans le monde, mais trancher sur la r�alit� sociale de ce pays et des enjeux d�alternance du pouvoir�. En conclusion, Etienne Bruno a insist� sur la valeur de cette personnalit� comme r�f�rence aux jeunes qui cherchent une image d�un �h�ros positif� pour se projeter vers l�avenir. M�me en France, l�Emir est glorifi� dans les manuels scolaires pour amplifier la grandeur de cette puissance coloniale en combattant un chef militaire de son envergure.

Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.