Le professeur Bruno Etienne, sociologue et politologue français spécialistes des questions religieuses, est décédé mercredi dernier à l'âge de 71 ans «au terme d'un combat courageux contre la maladie», a indiqué jeudi dernier l'Institut d'études politiques (IEP) d'Aix-en-Provence. Connu pour avoir été l'un des premiers à traiter d l'islam en France, mais aussi comme étant un fervent défenseur de la résistance populaire contre le colonialisme, Bruno Etienne, qui est mort chez lui à Aix-en-Provence où un hommage lui a été rendu hier selon le compte rendu de l'APS, avait fondé en 1992 l'Observatoire du religieux à l'IEP d'Aix pour fédérer les recherches en sciences politiques, sociologie et anthropologie sur le phénomène religieux. Ayant aussi enseigné en Algérie, Tunisie, Egypte, Turquie, Syrie, Israël/Palestine, ainsi qu'aux Etats-Unis et au Japon, il a publié plus de 25 ouvrages notamment l'Islamisme radical (1987), traduit dans de nombreuses langues, dont l'anglais et l'arabe, et la France et l'islam (1989). Retour sur le parcours du défunt. Né le 6 novembre 1937 à La Tronche (Isère), Bruno Etienne était diplômé de l'IEP d'Aix, diplômé d'arabe de l'Institut Bourguiba des Langues (Tunis) et agrégé en sciences politiques (1975). Sa thèse en 1965 était intitulée «les Européens et l'indépendance de l'Algérie». Chercheur au CNRS de 1962 à 1965, il avait été coopérant en Algérie de 1966 à 1974, puis après avoir passé son agrégation en France, maître de conférences à l'université de Marrakech de 1977 à 1979. Rentré en France en 1980, il prend la direction jusqu'en 1985 du Centre de recherche et d'étude des sociétés musulmanes d'Aix puis intègre comme professeur l'IEP d'Aix. Bruno Etienne s'est toujours intéressé aux minorités, notamment les minorités juridiques dans l'Algérie française, l'islam de France, les sectes, le bouddhisme mais il s'est également penché sur les sociétés maghrébines en dirigeant un ouvrage collectif les Problèmes agraires au Maghreb. Sa participation régulière à l'Annuaire d'Afrique du Nord, ouvrage de référence pour tous les chercheurs et universitaires, lui a valu d'être considéré comme un des spécialistes du Maghreb et des questions religieuses, précise la même source. Une partie de ses textes sera rassemblée dans un ouvrage Algérie, 1830-1962. L'apport de cet universitaire a été important en contribuant à faire connaître dans les milieux français la personnalité et l'œuvre de l'Emir Abdelkader à travers plusieurs ouvrages comme l'Emir Abdelkader, isthme des isthmes et Abdelkader le magnanime. Il avait également co-signé avec d'autres chercheurs et personnalités religieuses comme Mgr Henri Teissier et cheikh Khaled Bentounes, l'ouvrage intitulé l'Emir Abdelkader : témoin et visionnaire, paru en 2004. F. B.