C�est un sort des plus tragiques que l�Association d�aide aux inadapt�s vient de r�server aux handicap�s, particuli�rement � la cat�gorie des trisomiques. Sur d�cision sign�e le 5 novembre, cette association vient de notifier aux parents des adultes inadapt�s, la fermeture du centre de Beaulieu, sis � El Harrach, emp�chant depuis hier les 85 personnes handicap�es, demi-pensionnaires, de retrouver leur place au sein de cet �tablissement. R�unis hier devant le portail du centre, rest� ferm� toute la journ�e, les parents ont manifest� leur col�re et indignation face � cette d�cision arbitraire. �Nous sommes scandalis�s. C�est inadmissible de voir l�Etat recourir � ce genre de pratiques. Fermer la porte aux handicap�s est une chose insens�e, voire inhumaine�, crie un parent d�une jeune handicap�e, inscrite dans ce centre depuis deux ans. R�clamant la r�ouverture imm�diate du centre, les parents exigent par ailleurs des explications rationnelles et convaincantes sur les raisons d�une telle d�cision, qu�ils consid�rent incompr�hensible. �Il y a une opacit� dans la gestion de cette structure. D�ailleurs les probl�mes ont commenc� d�s lors que nous, les parents, avions propos� d�apporter notre aide et soutien pour une meilleure gestion du centre�, a soulign� notre interlocuteur, insistant sur la �d�gradation depuis quelques mois des conditions d�accueil et de prise en charge psychologique et p�dagogique des adultes inadapt�s�. Soucieux effectivement de l�avenir de leur prog�niture, les parents se sont r�unis le 27 septembre dernier avec les responsables de l�administration du centre pour discuter des perspectives d�insertion de leurs enfants dans la vie active, en leur assurant une formation de qualit� en mesure de leur permettre une int�gration dans le monde du travail. Cependant les retomb�es de cette r�union qui a permis aux parents de s�exprimer et de faire part de leurs dol�ances, se sont vite exprim�es par l�Association d�aide aux inadapt�s, qui a adopt�, comme premi�re mesure de sanction, le licenciement de la directrice du centre, apr�s vingt-deux ans de service. Abattue par la d�cision de licenciement qui lui a �t� adress�e en date du 21 octobre, la d�sormais exdirectrice du centre de Beaulieu refuse de se soumettre � cette d�cision qu�elle estime �ill�gale et injuste�. �Je ne partirai pas. Je veux conna�tre les motifs de cette d�cision et je me r�serve le droit de m�exprimer.� Evoquant le r�glement int�rieur inscrit dans le motif de licenciement, l�ex-directrice fait savoir que le centre n�a jamais eu acc�s � une copie de ce document et que le conseil d�administration ne s�est jamais r�uni et n�a jamais pris aucune d�cision dans l�int�r�t du centre. �En dehors des repas qu�elle continue � assurer dans des conditions tr�s inadapt�es, l�association n�a jamais d�bours� un centime pour le centre�, se confie l�ex-directrice, qui l�ve le voile sur la mauvaise gestion de l�association dont les implications sont souvent d�sastreuses sur les 11 centres qui sont sous sa tutelle. �Le harc�lement contre ma personne a commenc� au moment o� les travailleurs du centre ont d�cid� de cr�er une section syndicale, pour exprimer leurs revendications socioprofessionnelles.� Les travailleurs, effectivement, lass�s de la situation d�gradante du centre, ont m�me adress� une correspondance au minist�re de la Solidarit� nationale le sollicitant pour une m�diation. Contact� � cet effet, le charg� de communication du minist�re a affirm� n�avoir pas pris connaissance de cette d�cision de fermeture du centre, qui est, du point de vue r�glementaire, ill�gale. La loi est d�ailleurs claire sur ce point. Aucune d�cision de ce genre ne doit �tre prise sans avertissement, ni un rapport adress� au minist�re de la Solidarit� nationale. Aussi, l�article 40 du d�cret ex�cutif n� 2000-09 d�finissant le statut et les modalit�s de cr�ation, d�organisation et de fonctionnement des �tablissements et �uvres priv�s de bienfaisance, stipule que �les repr�sentants des pouvoirs publics au conseil d�administration ont toute latitude d�appr�cier le bienfond� des raisons invoqu�es par le ou les auteurs de la d�cision de fermeture et adressent un rapport � leur tutelle�. Hors, dans ce cas pr�cis, le conseil d�administration ne s�est jamais r�uni et la tutelle est encore moins inform�e. Alors, la question que se posent les parents. Qui est � l�origine de cette fermeture et quels sont les motifs invoqu�s ?