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TENDANCE
SOUK-EL-TENINE Sidi-Ali-Moussa, la c�l�brissime zaou�a, convoit�e
Publié dans Le Soir d'Algérie le 14 - 11 - 2006

Un joyau culturel et un t�moin de notre histoire est aujourd�hui sujet � convoitise de la part de deux factions qui semblaient ne constituer qu�une m�me communaut� auparavant. Squattage pour les uns, h�ritage naturel pour les autres. Le conflit est n� du projet de classification des lieux comme patrimoine national, qui est, par ailleurs, accept� par les deux parties.
Vell�it�s de r�cup�rations politiques ou autre chose ? Apr�s avoir publi� la version �des opposants�, nous nous sommes d�plac�s � la zaou�a pour un reportage et surtout pour conna�tre les arguments de l�autre partie, ses gestionnaires actuels, d�cri�s � travers des d�clarations dans la presse nationale. Devenue tr�s c�l�bre � travers les �ges et les contr�es les plus �loign�es gr�ce � des pratiques, des traditions hautement humanitaires et bienfaisantes et le statut qu�elle occupait comme un haut lieu du savoir th�ologique, avec un rayonnement dans l�enseignement des pr�ceptes et des valeurs de la religion musulmane, avec la formation de talebs venus de diverses r�gions d�Alg�rie, la zaou�a de Sidi-Ali-Moussa se trouve, ces derniers temps, confront�e � un vent de discorde entre membres de ce qui semblait, il n�y a pas si longtemps, une m�me communaut� qui contraste avec sa sage r�putation qui d�passe les limites territoriales alg�riennes et l�aura qu�elle s�est faite au point de susciter l�int�r�t de chercheurs, autant nationaux qu��trangers, et constituer un sujet de pr�dilection pour diverses �tudes et th�ses de haut niveau, soutient-on. Des cadres, qui exerceraient de nos jours au niveau hi�rarchique le plus �lev� de l�Etat, de m�me que des imams d�une �rudition reconnue, qui officieraient aussi dans les mosqu�es les plus prestigieuses � travers le territoire national, auraient eu leur formation de base sur place. On parle m�me de l�un des disciples, cheikh Ahmed El- Badaoui, qui aurait fini son cursus dans les tr�s renomm�es universit�s El Azhar et Zaytouna, et qui serait devenu, � son �poque, une r�f�rence dans le domaine.
Izaouiyen, village actuellement d�positaire et gestionnaire de la zaou�a, par le biais d�une association religieuse fait face depuis un certain moment � une campagne hostile, �uvre du restant des villages formant l�arch de Sidi-Ali-Moussa, abstraction faite du leur.
Cet �tat de fait qui est subs�quent directement du projet initi�, tout r�cemment, par le minist�re de la Culture et qui vise la classification des lieux comme patrimoine national, a fait ressortir au grand jour un conflit avec un ensemble de griefs �num�r�s par la partie frondeuse, dont les plus importants sont relatifs � l�historique, l�origine de la propri�t�, la d�viation de la vocation originelle et la mani�re de g�rer la zaou�a qui �doit �tre coll�giale et �choir � un comit� repr�sentant toutes les parties du arch�, a pr�cis� cette derni�re dans une d�claration qui a nous a �t� remise et qui a sign� l�acte de naissance du conflit. La visite que nous avons effectu�e sur les lieux et o� nous avons pu rencontrer les membres de l�actuelle association, et dont le dossier de renouvellement est en ce moment au niveau des services de la DRAG de Tizi-Ouzou, nous a fait d�couvrir un tout autre son de cloche, compl�tement aux antipodes des arguments avanc�s par la partie adverse. Touati Mohamed, un des membres, nous a introduit dans l�enceinte de la zaou�a o� on peut se rendre en bifurquant � droite � partir du chef-lieu de commune de Souk-El-Tenine et en grimpant une pente abrupte. Cette derni�re est form�e d�une courette inf�rieure o� sont implant�s des logements de fonction, trois classes et une biblioth�que non encore op�rationnelle et d�une courette sup�rieure o� s��rigent deux mausol�es, ceux de Sidi-M�hamed-ben-Youcef et Sidi-Ali-Moussa, une mosqu�e, un dortoir ainsi qu'un cimeti�re o� sont exclusivement enterr�s des villageois d�Izaouiyen, comme le montre si bien les �pitaphes sur les tombes. Pour lui, ce n�cropole et l�implantation de la zaou�a au beau milieu du village sont � eux seuls des preuves irr�futables de l�appartenance historique logique, naturelle et exclusive de cette derni�re � leur village. Du haut de ses 65 ans, il nous parle avec nostalgie et une pointe d�amertume de �la d�bandade architecturale� et la tentative d�extension op�r�es lors de la p�riode de �la gestion coll�giale�, o� auraient si�g� des membres de tous les villages du arch (� l�exception de celui d�Izaouiyen qui en aurait eu deux), impos�e par le wali de des ann�es 1960. �Ils ont entam� un travail de destruction et de d�gradation � grande �chelle. M�me les tombes de nombreux de nos anc�tres ont �t� ensevelies sous le b�ton. Des objets et des constructions d�une valeur culturelle inestimable ont �t� intentionnellement d�truits. C�est comme si on cherchait � effacer toute trace authentique et falsifier notre histoire. Le peu de patrimoine et les rares vestiges que nous avons pu sauver l�ont �t� au prix d�une gu�guerre qui a failli d�boucher sur l�irr�parable�, dira-t-il, en parlant des d�tracteurs, des siens et de leur association. Il n�a pas manqu� d�exprimer sa d�solation sur le triste sort, qu�il met bien s�r le dos des adversaires, r�serv� � des lieux multis�culaires, t�moins de p�riodes importantes de notre histoire commune et de notre m�moire collective. Il nous apprendra � cet effet, en se basant sur des �crits parus dans des revues sp�cialis�es que la zaou�a a servi de quartier g�n�ral � Boubaghla, lieutenant de Lala Fadhma N�soumer, lors de sa c�l�bre insurrection et que c�est dans l�enceinte de celle-ci que se serait produite l�all�gance de la Kabylie � l�Emir Abdelkader, qui aurait lui-m�me s�journ� sur place.
Lui embo�tant le pas, Taleb M. Arezki, un autre membre de la m�me association, plaidera dans le m�me sens et tentera une r�trospective historique de la zaou�a, qui �a toujours appartenu, comme son nom l�indique, aux Izouiyen�, dira-t-il sur un ton s�r et dans laquelle il battra en br�che tous les arguments avanc�s par la partie adverse � laquelle il pr�te des intentions �r�visionnistes�.
Il remontera jusqu�au 15e si�cle (9e si�cle de l�H�gire) avec la venue de Sidi M�hamed Ben Youcef du Sahara occidental (il serait, comme le mentionne le fronton sculpt� � l�entr�e de son mausol�e, un descendant de l�un des compagnons du Proph�te, Ali Ben Ali Taleb, et de Fatma Zohra, fille du Proph�te) et la fondation par ses soins d�une confr�rie religieuse sur place. Celui-ci aurait donn� naissance, selon toujours lui et contrairement � la version apport�e par la partie oppos�e, qui parle, elle, de quatre descendants directs, � un seul h�ritier, Tsoumi en l�occurrence, qui, par ailleurs aurait repris les commandes apr�s la mort de son p�re aux c�t�s de Sidi Ali Moussa, un taleb brillant et v�n�r� par tous. Ce membre mentionne que la tombe de celui-ci et celle de sa m�re, qui se trouvaient � c�t� de celle du p�re dans son mausol�e, ont �t� dans un pass� r�cent d�truites � des fins falsificatrices, �par ces gens qui se proclament de m�me origine que nous�, a-t-il tenu � pr�ciser. �Tsoumi, ajoute-t-il, a donn� naissance � quatre fils, qui forment les quatre lign�es existantes de nos jours, � savoir : les Ath Oulkadi, les Ath Ouahc�ne, les Ath Tsouathi et les A�t Oua�ssa qui englobent l�ensemble des familles, les Toumi, les Touati, les Ch�rief, les A�ssat, les Taleb, les Kadi, les Sadoudi et les Yahi formant le village Izaouiyen d�aujourd�hui�. Notre interlocuteur soutient que la zaou�a a �t� g�r�e depuis sa cr�ation par les vrais descendants du cheikh fondateur et ce, pendant quatre si�cles, c�est-�-dire jusqu�au s�questre de 1870 o� ses biens et ses terres ont �t� confisqu�s par l�administration coloniale. �Cela est venu en repr�sailles apr�s les lourdes pertes occasionn�es aux troupes du g�n�ral P�celier lors de deux batailles qui ont eu pour th��tre les villages de Souk El Khemis et Tighilt Mahmoud orchestr�es et command�es � partir de la zaou�a. C��tait �galement en repr�sailles � la position prise par celle-ci contre l�invasion de l�Alg�rie en 1830�, ajoute notre interlocuteur, qui pr�cise n�anmoins que les habitations ont �t� rachet�es et les terres reprises quelques temps apr�s par un imam, du nom de Mechouet Mohamed Ch�rif avec promesse de les restituer � la zaou�a par la suite.
Les a�eux auraient �t� oblig�s d�intenter une action en justice contre le pr�fet d�Alger et un autre imam, Regreg Hamlat Abdelkader qui a r�ussi � avoir un bail sur les biens de la zaou�a gr�ce � ses accointances avec l�administration coloniale, action qui n�a pu aller loin du fait de l��clatement de la guerre de Lib�ration nationale.
�Mais apr�s l�Ind�pendance, nous avons repris notre bien le plus naturellement du monde, et personne n�est venu manifester son opposition�. Vint alors la gestion coll�giale, que notre interlocuteur n�explique que par la volont� du pouvoir � l��poque de �collectivisation des moyens de production�, du fait de l�id�ologie socialiste et de l�exploitation par le reste des villages d�un conflit entre deux factions d�Izouiayen pour refaire surface. Encore une fois, vers 1996, ces derniers reprirent la gestion de la zaou�a octroy�e par une commission du minist�re des Affaires religieuses � la suite de t�moignages des descendants des imams cit�s plus haut, � savoir Regreg et Mechouet. D�ailleurs, c�est � la fin de la r�cup�ration des terres de la zaou�a que le petit-fils de ce dernier aurait �t� inclu dans la toute pr�c�dente association. Mais ce dernier aurait reni� les engagements de son a�eul. Quant � l�apparition de la ministre de la Culture, Khalida Toumi, dans la nouvelle association d�nonc�e par la partie adverse, notre interlocuteur se demande �d�ou tient-on cette information, et dans le cas de sa v�racit�, qu�est-ce qui emp�cherait cette fille, native du village, de le faire� ? Pour preuve, on nous montre la r�cente tombe de son p�re, Zine (dit si Tayeb) et la maison ancestrale, mitoyenne de la zaou�a. Et le squatage et la r�cup�ration politique dont elle est accus�e ? avons-nous demand�. �Plus d�une quarantaine de parcelles de terre que nous avons offertes par la pass� � nos d�tracteurs d�aujourd�hui, pour les cultiver moyennant un pourcentage, afin de financer la zaou�a, sont ind�ment occup�es jusqu�� nos jours. Justement, leur affolement n�est-il pas la r�sultante d�une peur qu�on d�terre le dossier du foncier�, rench�rit M. Taleb. Quant � la r�cup�ration politique, l�approche des �lections locales serait, pour lui, la source de toute l�agitation m�diatique et autres de leurs adversaires, �dont les seuls documents qu�ils font valoir sont un arbre g�n�alogique aucunement cr�dible et un acte de propri�t� qui n�a d�autre valeur qu�une autorisation de construction, datant du comit� coll�gial dont la gestion restera le point noir de l�histoire de la zaou�a�, a-t-il ajout�. Nos interlocuteurs, qui se disent victimes d�une injustice qui remonterait � tr�s longtemps, pr�cisent que la r�serve observ�e jusqu�� pr�sent est due � leur souci de ne pas entrer dans une pol�mique o� on veut les entra�ner. �Une action en justice aurait tout r�gl� si nos d�tracteurs, qui ont attendu cinq si�cles pour se manifester du reste, se disent en possession d�une panoplie de documents justifiant leurs dires�, disent-ils en ch�ur. ils avancent d�autres arguments comme le seul enterrement de leur anc�tre, Tsoumi aupr�s de son p�re. �Et puis, si nous sommes descendants d�une m�me origine, tous les biens y compris les leurs, reviennent � tous les pr�tendants � l�h�ritage, ce qui revient � revoir le partage de tout le arch de Sidi-Ali-Moussa�, ont-ils conclu. R. A.


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