Le CHU de Tizi-Ouzou est pris d�assaut par les citoyens de Tala-Athmane paniqu�s par l�apparition d�autres cas de leptospirose dont le nombre ne cesse de cro�tre au fil des jours, et ce, depuis le 2 d�cembre o� l�on avait enregistr� le d�c�s de 6 personnes hospitalis�es. Aujourd�hui, on en est � 19 admis au sein du service des maladies infectieuses, selon des m�decins trouv�s sur place, qui n��cartent pas l�admission d�autres cas � tout moment. Les citoyens alarm�s parlent, eux, d�une trentaine entre les admis au service infectieux et ceux qui se trouvent aux urgences. 6 malades ont �t� achemin�s hier, au CHU par les propres moyens des citoyens du village sans assistance des autorit�s compl�tement absentes sur le terrain, selon eux. M�me le centre de sant�, d�sert� par l��quipe d�p�ch�e sur les lieux les premiers jours, n�est plus d�aucun secours, pas de m�decin ni m�me d�ambulance pour �vacuer les malades, d�apr�s toujours les nombreux citoyens qui ont envahi le CHU. Les balcons tout autour du service infectieux, deux �tages, �taient pleins de monde et des groupes de dizaines d�hommes faisaient le va-et-vient entre les diff�rents services ayant accueilli leurs malades. L�un d�eux s�en est pris au maire et � un de ses adjoints venus � l�h�pital sur l�intervention d�un �lu communal de Tala-Athmane. A l�h�pital, ces citoyens l�gitimement inquiets se plaignent d�avoir �t� mal accueillis en arrivant avec des malades qui vomissaient du sang et d�autres incapables de se tenir sur les jambes. Ils n�auraient pas trouv� une seule personne dispos�e � les aider ne serait-ce qu�en mettant un chariot � leur disposition. D�brouillezvous leur a-t-on dit, � chaque fois, selon le r�cit qui nous a �t� fait et r�p�t� devant nous aux �lus communaux venus s�enqu�rir de la situation � l�int�rieur de l�h�pital. Les nouveaux malades n�habitent pas tous dans le voisinage de la fontaine et n�auraient jamais bu de l�eau de cette fontaine, les d�chets de rats, notamment les urines � l�origine de la maladie sont mis en doute par les citoyens qui n�ont pas pris connaissance de l�officialisation du diagnostic de la leptospirose par l�Institut Pasteur. Leurs doutes s�appuient sur les soup�ons qu�auraient d�clar�s les enqu�teurs du minist�re et de l�Institut Pasteur intervenus sur place et d�autres constatations empiriques, tous les malades ne travaillent pas la terre, expliquent-ils, pour �carter d�un revers de la main la th�se officielle de la leptospirose. Pour eux, il y a abandon d�une population en danger de mort par les autorit�s. L�affolement prend le pas sur la raison et les explications scientifiques n�ont pas de prise sur les esprits excit�s par l�ampleur que prend la maladie et le manque de prise en charge du ph�nom�ne par les autorit�s concern�es, la commune et les services sanitaires. B. T.