Une ann�e apr�s son pl�biscite par les urnes, l�APC d�Iferhoun�ne, chef-lieu de commune et de da�ra, a pr�sent� mercredi dernier son bilan de gestion devant les comit�s de 18 villages sur 23 convoqu�s et, une premi�re dans les annales des collectivit�s locales, en pr�sence du chef de da�ra en sa qualit� de repr�sentant de l�administration. Un pari r�ussi pour le maire qui a d�fendu bec et ongles le bilan de son �quipe de l�ex�cutif communal devant la population et dans un cadre o� le d�bat d�mocratique, couvert par la presse et retransmis par Berb�re TV dans le cadre d�une �mission sur la vie des communes de la Kabylie profonde, a pr�valu. Iferhoun�ne, �lev� au rang de da�ra durant le dernier d�coupage administratif, enclav� de fait de par sa situation g�ographique dans le Haut- Djurdjura et consid�r�e comme l�une des r�gions les plus d�sh�rit�es de Kabylie et d�Alg�rie, s�appr�te � faire sa mue � la faveur d�un ambitieux programme sectoriel qui fait la part belle au d�veloppement � travers une quinzaine de projets qui mettront assur�ment le chef-lieu au diapason des zones urbaines de la plaine. Une normalisation que permettront l�extension de l�actuel si�ge de l�APC qui b�n�ficiera �galement de deux antennes administratives de proximit�, l�installation d�une unit� de la Protection civile, l�implantation d�une d�chetterie, la construction d�une biblioth�que municipale, la r�alisation d�un complexe sportif de proximit�, d�une gare routi�re et d�un march� couvert qui se tient dans les art�res de la ville, l��quipement du parc communal, le rev�tement du chemin communal Tizi-El- Djema� vers le chef-lieu et le lancement du projet de 128 locaux. Au chapitre social, la localit� qui a re�u la visite du chef du gouvernement l��t� dernier, vir�e non d�nu�e d�arri�re- pens�es politiques selon l�opinion dans la mesure o� la commune est g�r�e par un �lu FLN, a eu la main heureuse puisque les principales dol�ances du maire ont �t� satisfaites par le wali apr�s que le cabinet Belkhadem les lui eut transmises � son tour pour �tude dans le cadre du plan de d�veloppement de la wilaya. Cela a permis � la commune de b�n�ficier notamment d�un programme de construction de 500 logements sociaux et la r�alisation de deux forages (travaux en cours apr�s �tude d�un bureau sp�cialis�) en sus de l��quipement du parc communal. Toujours dans le cadre des projets sectoriels, la commune connue pour ses rigueurs hivernales b�n�ficiera d�un projet d�alimentation en gaz naturel (�tudes pr�liminaires achev�es). Au chapitre jeunesse, la commune, sevr�e de sport faute d�infrastructures, aura donc enfin son complexe sportif de proximit� dont les terrassements sont en voie d�ach�vement. Par village, les projets retenus dans le cadre des PCD sont ceux propos�s prioritairement par les assembl�es villageoises, selon le maire qui a indiqu� que seuls 3 villages sur 23 n�ont pas �t� touch�s par les projets communaux en 2006. Ils seront prioris�s en 2007, note le premier magistrat de la commune qui presse les villages de demander d�abord les projets les plus importants. Destin�s � am�liorer le cadre de vie des citoyens, les projets inscrits, dont certains sont achev�s, concernent essentiellement la construction de salles de soins, le captage de sources, la r�fection des conduites d�AEP, l�assainissement, l�aide en mat�riaux de construction, l��clairage public, l�extension de l��lectrification... Pour 2007, le maire invite les villages � demander les projets qui � leur tiennent � c�ur�. Ils sont toutefois invit�s � pr�senter une fiche technique � l�appui de tout projet d�passant 100 000 DA. Une aberration, consid�rent les villages qui soutiennent que certaines �tudes, tr�s co�teuses, ne doivent pas �tre support�es par les villages mais par les pouvoirs publics. �num�r�es publiquement � la faveur de d�bats empreints d�une grande transparence, les demandes villageoises concernent essentiellement l�AEP, l�assainissement, l�ouverture de pistes et le rev�tement de celles existantes, l�extension du r�seau �lectrique, la sant� (construction de salles de soins), ainsi que la construction d�infrastructures de jeunes qui rasent les murs faute de cadre ad�quat. Mais avant cela, les comit�s de village qui se sont relay�s au micro ont donn� leur appr�ciation du bilan. Et si beaucoup ont applaudi les r�alisations, lou� et encourag� le travail accompli par l�APC, d�autres ont cri� � la marginalisation, ne se g�nant pas pour fustiger la gestion de l�ex�cutif accus� de favoritisme. C�est le cas du village Boua�del dont le d�l�gu� a martel� : �Vous n�avez rien fait. Notre village n�a pas b�n�fici� du moindre projet depuis l�ind�pendance. On est aussi �loign� de la nature que du d�veloppement.� �On ne doit notre survie qu�au volontariat et aux cotisations�, conclut le d�l�gu� qui sugg�re la d�localisation du projet des 500 logements sociaux du chef-lieu au profit d�assiettes communes aux villages afin de leur donner un cachet urbain. M�me constat au village Ikdache abandonn� pas le d�veloppement depuis 1992, selon son d�l�gu� qui affirme que hormis un r�servoir d�eau datant de 2004, les citoyens vivent de promesses jamais tenues. Ath Enzar d�nonce le favoritisme et l�instrumentation politique. �M�me pour prendre la parole on est les derniers�, fulmine son d�l�gu� qui soutient que quand bien m�me un maire est m� par la volont� de bien faire, son action d�pend � bien des �gards de son entourage. Selon lui, �si des villages de la commune sont aliment�s en eau H24, les r�servoirs d�eau de certains sont remplis d�air�. Idem pour le village Ahdouche dont le repr�sentant a affirm� :�On n�a rien par rapport aux autres villages, on veut une route, un ch�teau d�eau et un foyer pour les jeunes. � Le village A�t-Saci conteste quant � lui le bilan et soutient que ses fiches techniques sont remises aux calendes grecques : �On n�a pas vu de captage et le ch�teau date de 2004. � Le repr�sentant du village Iferhoun�ne dira, quant � lui, que ce village vit les inconv�nients du chef-lieu sans les avantages : �Quand on demande un projet d�envergure au nous dit que vous �tes un village et que cela rel�ve de la ville et pour d�autres projets on nous signifie qu�on n�est pas un village comme les autres. � Beaucoup de remarques seront �galement port�es sur la situation du chef-lieu, d�pourvu de plan de circulation de la ville avec comme cons�quence un danger qui plane sur les pi�tons comme au niveau de l�aire de stationnement des fourgons de transport, dont le collectif est en qu�te d�un site ad�quat, lequel est s�par� par une ligne continue ne laissant qu�une seule voie aux usagers de la route. Prenant � son tour la parole, le chef de da�ra qui ne d�rogera pas � la r�gle qui veut que tous les repr�sentants de l�Etat ne manquent aucune occasion pour culpabiliser la Kabylie d�avoir accus� un retard de cinq ans dans le d�veloppement local par rapport aux autres r�gions d�Alg�rie, allusion aux �v�nements de 2001, indiquera, persuad� de l�adh�sion de la population, que les priorit�s se d�finissent en fonction de la demande sociale. �On est l� pour aider l�APC en tant que cellule de base�, soutient- il en substance, justifiant le retard pris dans la r�alisation de certains projets par le fait que les entreprises performantes rechignent � travailler dans les zones montagneuses. Persuad� de rattraper le retard, le repr�sentant de l�administration dira toute la disponibilit� de l�Etat � prendre en charge les pr�occupations de la jeunesse qui bute ici sur les probl�mes de si�ges pour la cr�ation d�associations r�duites � leur simple expression, selon des jeunes de la commune. En guise de cl�ture de la rencontre avec les citoyens, le maire r�affirmera la volont� de son �quipe de tout mettre en �uvre pour r�pondre aux demandes citoyennes, notamment ceux n�ayant pas b�n�fici� des PCD 2006. L�eau coulera � flots, selon lui, dans tous les villages car outre l�enveloppe ouverte pour les forages, la commune est assur�e de b�n�ficier de la conduite de A�n-Hammam qui est prise � 70% et les rejets des 17 villages vers l�oued seront pris en charge par une �tude afin de pr�munir l�environnement. Avant de conclure son intervention en affirmant que l�APC m�nera � bon port tous les projets prioritaires des villages, le maire exhortera les citoyens � faire �uvre de citoyennet� en s�acquittant des factures de l�ADE afin de maintenir l�antenne locale et de permettre une bonne gestion de cette ressource. Instruite de l�exp�rience de l�hiver 2004 qui a valu bien des d�boires � la population bloqu�e durant plusieurs jours par la neige, la commune a acquis deux tracteurs de d�neigement am�nag�s en sus d�un chasse-neige c�d� par la DTP, r�par� et am�nag� par l�APC. Au chapitre du transport scolaire, les enfants de certains villages sont, vu la situation en pente des routes, achemin�s � bord de camions am�nag�s jusqu�au r�seau communal o� ils sont relay�s par des bus, le tout moyennant une participation symbolique de l�ordre de 250 DA par mois. Le maire qui a fait la promesse solennelle de mener � bon port tous les projets consign�s dans son bilan et de r�aliser au moins un projet prioritaire par village en 2007 n�a pas manqu� de dire que le budget communal n�arrive m�me pas � couvrir les d�penses obligatoires telles que la masse salariale, imputant les retards aux entreprises qui boudent la r�gion de par sa situation � flanc de montagne. Tombant dans le p�ch� mignon, des repr�sentants de l�Etat dont il a arbor� subrepticement pendant un moment la tenue et la casquette en d�clarant :�Il y a un retard de cinq ans dans la wilaya de Tizi-Ouzou, mais il y a aussi l�argent pour le combler. � Il d�plorera le manque d�assiettes fonci�res dans la commune avec comme cons�quence des oppositions de citoyens � la r�alisation de projets sur leurs terres dont ils tirent leur maigre subsistance. Une gigantesque statue � l�effigie de l�h�ro�ne de l�insurrection arm�e Lalla Fathma N�soumeur, �uvre du sculpteur Hammache Ba�ziz, sera r�ceptionn�e dans les jours qui viennent. Une initiative du maire qui veut rendre de cette fa�on un vibrant hommage � cette figure embl�matique de l�insurrection nationale, une fille de la localit�. Salem Hammoum