C �est � l��conomie d�alimenter le Tr�sor public et non l�inverse, d�clare Abdelkrim Harchaoui, membre du bureau national du RND et d�put� � l�Assembl�e nationale, au cours d�une conf�rence- d�bat qu�il a anim�e � l�ITHT de Tizi Ouzou intitul�e �Le financement budg�taire et l�efficacit� des politiques publiques�. Bien que programm�e loin du centre-ville et n�ayant de surcro�t fait l�objet d�aucun affichage public, la conf�rence a attir� beaucoup de monde. La salle de conf�rences de l�ITHT �tait quasiment pleine, les voies de mobilisation internes au parti d�Ahmed Ouyahia semblent avoir bien fonctionn�es et la r�putation du personnage n�y �tait pour rien loin de l�. Le d�gagement d�Ahmed Ouyahia des lourdes charges de l�Etat qui �taient les siennes avant son remplacement par Belkhadem et l�approche de plusieurs �ch�ances �lectorale et les r�criminations officielles sur la l�thargie de la classe politique sont probablement pour quelque chose dans le d�ploiement du RND ces derni�res semaines � travers le pays. Une belle occasion, par ailleurs, de faire des mises au point qui s�imposent � l�adversaire et n�anmoins partenaire dans l�alliance pr�sidentielle. C�est par l� que l�ancien ministre a choisi d�introduire son sujet en soulignant d�une mani�re extr�mement intelligente qu�� travers le temps et l�espace ceux qui engagent les r�formes indispensables pour l�avenir du pays et de la soci�t� r�coltent rarement, voire presque jamais les fruits de leurs efforts. L�allusion au travail accompli sous la direction du leader du RND et aux b�n�fices qu�en tire actuellement le chef du FLN est assez claire en d�pit de l�ambigu�t� du propos valable �galement pour une p�riode et une g�n�ration d�termin�es. En effet, avant de noter que les clignotants sont maintenant au vert, le conf�rencier a replong� l�assistance dans les origines et les cons�quences de la crise �conomique non sans situer les responsabilit�s. Le train de vie de l�Etat d�pendant � 97% des ressources p�troli�res, la chute vertigineuse des cours des hydrocarbures, l�indiscipline budg�taire, le fonctionnement � perte des entreprises, le recours aux cr�dits � court terme pour faire face aux d�penses de l�Etat en comptant sur la remont�e des prix du p�trole qui non seulement pas eu lieu mais s�est aggrav�e, le refus et l�ajournement des r�formes sont, d�apr�s le conf�rencier, � l�origine de l�impasse financi�re et de la tr�s grave crise �conomique du pays dont personne n�avait pr�vu l�ampleur et la dur�e, ajoute encore l�ancien ministre qui �voque, par ailleurs, les dures conditions du r�ajustement structurel impos� par le FMI et la Banque mondiale. Comment peut rester tranquille lorsqu�on sait que l�avenir du pays d�pend d�un seul produit lorsque tout ce que nous produisons y compris la pomme de terre a un co�t en devises ? Comment faire face aux d�fis, s�interroge encore le repr�sentant du RND qui passe en revue quelques recettes, notamment la coh�sion nationale, la stabilit� politique, des choix �conomiques et budg�taires, une forte croissance, la comp�titivit� des entreprises, l�ouverture sur l�ext�rieur, la Bourse et le march� financier en substitution au Tr�sor public. Analysant la situation actuelle, il signale que tous les clignotants sont au vert, le fonds de r�gulation des recettes s��l�ve � 3 000 milliards, les r�serves de change � 80 milliards, la croissance a repris, il est pr�vu qu�elle atteigne 8% au lieu de 6% actuels, l�inflation n�est plus que de 3%, mais il reste beaucoup � faire, indique tout de m�me le conf�rencier qui critique en passant les r�actions du gouvernement, des partenaires sociaux et de la classe politique face � cette embellie financi�re due � la remont�e des cour du p�trole, redoutant, pour sa part, la r��dition des comportements ayant conduit le pays � la crise des ann�es 1980/90. La demande d�augmentation des salaires et de r�duction d�imp�ts formul�e par les partenaires sociaux n�est ni d�nonc�e ni explicitement approuv�e, la position du conf�rencier appara�tra plus nettement en �voquant l�exploitation politicienne et la surench�re de la classe politique sur la question. Le gouvernement est �corch� � propos de l�augmentation des salaires, au sein des entreprises d�structur�es d�j� maintes fois refinanc�es, � propos �galement des insuffisances du contrat social salu� dans son esprit. Les ressources actuelles ne doivent pas �tre consomm�es mais investies, souligne M. Harchaoui qui semble pr�occup� par l�avenir �conomique, le p�trole n��tant pas renouvelable et des �nergies de substitution sont en pr�paration chez nos clients actuels, souligne le conf�rencier qui ne rejette pas la n�cessit� d�une d�tente au niveau des sacrifices sociaux consentis par le peuple mettant, par ailleurs, l�accent sur les programmes de relance et de soutien � l��conomie insistant sur la poursuite des r�formes. La privatisation n�est pas un choix doctrinal mais un mode de gestion qui doit conduire � une plus grande production de richesse, � la cr�ation d�emploi et au d�veloppement �conomique et social, devaitil indiquer. Dressant un bilan des efforts du gouvernement visant le redressement �conomique, le repr�sentant du RND signale que les d�penses publiques sont pass�es de 1200 milliards de dinars en 2 000 � 3 550 en 2006. Elle atteindront 3 624 milliards de dinars en 2007. Le budget d��quipement est pass� de 320 milliards de dinars en 2000 � 2100 milliards en 2006, celui de fonctionnement qui �tait de 880 milliards en 2000 est de 1 440 milliards en 2006 pour atteindre 1574 milliards de dinars en 2007. Evoquant la marche, il d�conseille vivement le d�ficit budg�taire affirmant que le budget n�est pas seulement une question �conomique et technique mais aussi un choix politique, recommande le d�veloppement des capacit�s d�expertise afin de permettre aux parlementaires, comme aux USA, de contr�ler les d�penses de l�Etat ainsi que l�observation de la r�gle des 3 E (�conomique, efficacit� et efficience). Au terme de sa conf�rence trop longue et parfois technique bien que tr�s p�dagogique, le responsable national du RND accompagne par ailleurs un autre ministre, Mohamed Tahar Bouzghoud, a ouvert les d�bats en souhaitant la contribution de tous les pr�sents � la discussion en tentant d�orienter les interventions sur les syst�mes de sant�, l��ducation et le commerce dirig�s par les 3 partis de l�alliance pr�sidentielle.