Les conditions de vie dans les camps de r�fugi�s sahraouis se sont d�grad�es dangereusement depuis plusieurs mois. Selon le pr�sident du Croissant-Rouge sahraoui, cette situation est � mettre sur le compte du Programme alimentaire mondial (PAM) et du Haut Commissariat aux r�fugi�s (HCR) qui ont d�cid� de r�duire l�aide humanitaire destin�e aux populations sahraouies. Tarek Hafid - Alger (Le Soir) - �Nous sommes � la mi-janvier et les familles de r�fugi�s n�ont toujours pas re�u les vivres qui leur sont destin�s. Habituellement, cette op�ration se d�roule le 1er de chaque mois, mais nous n�avons plus rien � leur offrir depuis plusieurs semaines car le stock de s�curit� est �puis�. L�urgence nous impose de lancer un nouvel appel � l�aide internationale, c�est le troisi�me en l�espace de quelques mois�, expliquera avec d�pit le pr�sident du Croissant-Rouge sahraoui, qui a anim� hier une conf�rence de presse au Centre culturel sahraoui d�Alger. �Nous n�avons, fort heureusement, enregistr� aucun d�c�s � l�heure actuelle mais la situation pourrait se d�grader tr�s rapidement. Les femmes enceintes et les enfants seront les premi�res victimes. Le pire est � craindre dans les prochains jours�, a-t-il ajout�. Pour Yahia Bouhoubini, le Haut Commissariat aux r�fugi�s (HCR) et le Programme alimentaire mondial (PAM) sont seuls responsables de cette situation. �Ces deux agences onusiennes, dont le r�le est de prot�ger et d�assister les r�fugi�s, ont d�cid�, en ao�t 2005, de r�duire l�aide alimentaire de 43%. Le PAM et le HCR consid�rent que les dons de vivres suffisent � 90 000 r�fugi�s, alors que la population des camps est de 158 000�. Bouhoubini a tenu � signaler que cette d�cision de r�duire l�aide humanitaire a surpris le gouvernement sahraoui. �En fait, nous ne nous attendions pas � un tel revirement car ces m�mes agences avaient command�, aupr�s d�un institut italien, une �tude nutritionnelle dans les camps sahraouis. Le rapport, qui a �t� remis en juillet 2005, a d�montr� que 66% des femmes en �ge de procr�er et 68% des enfants de moins de 6 ans sont atteints d�an�mie et que la malnutrition touche 35% des enfants scolaris�s. Il a �galement �t� constat� que le panier alimentaire est tr�s pauvre. Si l�on se r�f�rent aux recommandations de ce rapport, les dons humanitaires auraient d� augmenter pour pallier les carences. Mais les agences, qui ont financ� cette �tude, on pris la d�cision inverse au mois d�ao�t de la m�me ann�e�, a soulign� le pr�sident du CRS en laissant entendre que la r�action inattendue du PAM et du HCR est dict�e par des �raisons autres que techniques�. Il s�av�re en effet que le roi du Maroc avait abord� la question de l�aide humanitaire dans les camps sahraouis � une premi�re depuis le d�but de ce conflit � deux jours seulement avant la d�cision des deux agences. �Je n�ai pas de preuves concr�tes � pr�senter mais je consid�re que c�est plus qu�une simple co�ncidence.� A partir de cette date, la situation sanitaire n�a cess� de se d�t�riorer. Elle a atteint son paroxysme depuis la liquidation du stock de s�curit� de trois mois qui a �t� d�cid�e derni�rement par le PAM dans le but de �renouveler les marchandises � . �Aujourd�hui, ce stock de s�curit� est totalement �puis�. L�Union europ�enne a accord� un don de 3 millions d�euros pour le r�approvisionner mais le PAM, qui est charg� de cette mission, n�a toujours rien fait�, dira Bouhoubini en pr�cisant que les repr�sentants du gouvernement sahraoui � New York et � Bruxelles sont intervenus aupr�s des instances onusiennes et europ�ennes pour tenter de lever ce blocus. Un blocus qui semble �tre provoqu� � dessein afin de mettre � mal la coh�sion sociale dans les camps de r�fugi�s.