Tarabustant sans rel�che le t�moin Agouaou Madjid, membre de la commission d�enqu�te install�e en mars 2003 par l�administrateur provisoire, Djellab Mohamed, Me Khaled Bourayou insista sur les onze fameuses �critures entre si�ges pr�cisant qu�elles n�ont pas �t� �tablies du temps o� Khalifa Abdelmoumen se trouvait � la t�te d�El Khalifa Bank. �Si Moumen Khalifa �tait l� aujourd�hui on aurait connu les vrais coupables�, l�chera-t-il. Comme � l�accoutum�e, les pr�venus et les t�moins continuaient � d�filer tour � tour � la barre. La journ�e du proc�s d�hier a consacr� l�audition � l�accus� Toudjane Mouloud qui a occup� le poste de directeur g�n�ral de la comptabilit� � El Khalifa Bank. La juge a voulu savoir de sa bouche que les documents appel�s mod�le 10 et qui sortaient de son service �taient du coup erron�s. Ce que lui a confirm� le pr�venu tout en pr�cisant que l��cart avait atteint la somme de 200 milliards de centimes. �Ma foi !� s�exclama la juge avant de demander de savoir si Akli Youcef lui transmettait les �critures entre si�ges. �Jamais�, lui r�pondit-il. �Alors donc vous remarquiez que l�argent qui entrait � la caisse principale, lequel provenait des agences, �tait bien sup�rieur � celui qui sortait, je suppose�, interrogea la juge. Le pr�venu restera �vasif quant � cette id�e. L�, intervient le repr�sentant du minist�re public : �Est-ce qu�en tant que directeur g�n�ral vous saviez que les dirigeants d�El Khalifa Bank �taient interdits de b�n�ficier de cr�dit ou de prendre de l�argent.� La r�ponse sera de toute �vidence n�gative. Dans le sillage du procureur g�n�ral, un avocat de la partie civile le relaie et demande � l�accus� si Khalifa Abdelmoumen poss�dait un compte � la banque El Khalifa. �Je ne saurai vous r�pondre, car je ne peux me rappeler tous les comptes qui d�filaient sous mes yeux. Je n�en ai aucune souvenance. Je mentirais si je vous r�pondai oui�, r�pond simplement Toudjane Mouloud. Alors la juge l�interroge : �Et vous, vous aviez un compte.� �Bien s�r ! Je m�en servais pour ma paie. �Me Khaled Bourayou a �mis le v�u de conna�tre les salaires des joueurs des clubs de football alg�rois � l�exemple du CRB, de l�USMA et du MCA ainsi que le montant ayant servi au sponsoring de ces clubs. H�sitant, l�accus� finira par dire : �40 millions de centimes par joueur et d�autres moins. Me Bourayou encha�nera ensuite pour savoir le montant des int�r�ts des bons de caisse qui arrivaient � terme. A ce propos, la juge, dans une r�flexion � peine voil�e, laissera entendre que pour 100 millions de centimes, on fait entrer un milliard. Et c�est le montant du sponsoring de l�Olympique de Marseille, OM, qui sera demand� par la suite par Me Bourayou. Ayant re�u une r�ponse n�gative quant au chiffre exact, l�avocat poursuivra : �Est-ce que vous pouvez me confirmer si l�argent ayant servi au sponsoring de l�OM a �t� vers� par El Khalifa Bank ou Khalifa Airways ?� L�on saura du coup que l�argent sortait d�El Khalifa Bank pour atterrir sur l�autre rive de la M�diterran�e et en devises de surcro�t. Pour le montant des d�penses ayant �t� utilis� pour financer la �grande f�te du match amical ayant mis aux prises l�OM avec la s�lection nationale�, lequel d�tail a �t� demand� par Me Bourayou, Toudjane Mouloud persistera qu�il n�avait aucune id�e sur ce montant. �Je n�ai rien vu�, soutiendrat- il. Me Bourayou revient � la charge par une autre question : �Est-ce la banque El Khalifa devait se soumettre � la r�glementation r�gissant les banques en g�n�ral ?� Laconiquement, l�accus� lui r�pondra : �Oui�, Cette question sera suivie par une autre � l�exemple de : �Est-ce les comptes sont publi�s tous les six mois apr�s la fin de l�exercice ?� Pas de r�ponse. Ne voulant pas le l�cher, Me Bourayou persiste : �Dites-nous quel est le salaire de Moumen Khalifa ?� �Sa paie s�il en avait, ne passe pas par moi�, r�pond l�accus�. Me Bourayou s�adresse � la juge pour lui dire que la question qu�il va poser sera la derni�re : �Comment Moumen Khalifa �tait pay� ?� �Aucune id�e�, dira-t-il. �M�me � travers les �tats de paies qui vous parvenaient ?� relayera la juge. Cette question sera effectivement la derni�re. Le pr�venu Toudjane Mouloud sera pri� de rejoindre sa place au box des accus�s. La pr�sidente du tribunal fait appel � un t�moin. Il r�pondra au nom de Agouaou Madjid. Les 62 ans r�volus, il fera savoir qu�il est retrait� de la banque du Cr�dit populaire alg�rien depuis 1999 et qu�il a rejoint El Khalifa Bank en 2000 pour occuper le poste d�inspecteur. �Dites-nous ce que vous savez de cette affaire�, lui r�clame la juge. Sans �mettre un tra�tre mot sur la p�riode de son passage � El Khalifa Bank et o� le r�le y aff�rent, il passera directement � la phase de sa d�signation � la t�te de la commission de contr�le install�e par l�administrateur Djellab Mohamed. �Quelle a �t� votre mission ?� lui demande Mme Brahimi. �Contr�ler minutieusement la caisse�, r�pliquerat- il. Et de continuer : �C�est feu Alloui Lazhar qui nous a sign�, en date du 12 mars 2003, les ordres de mission pour la v�rification des caisses. Mais quand nous nous sommes pr�sent�s � la caisse principale nous n�avions pas trouv� Akli Youcef du fait qu�il se trouvait � l�agence de Hussein-Dey pour des transferts de fonds.� Ce � quoi la juge lui demande l�objet du d�placement d�Akli. Le t�moin Agouaou Madjid l��claira � ce sujet : �La salle des coffres de la caisse principale ne peut pas contenir tous les fonds �manant des agences d�o� le transfert d�une partie des fonds � l�agence de Hussein-Dey.� �Donc, si je comprends bien, la salle des coffres de la caisse principale ne r�pond pas aux normes exig�es�, lui dira la juge. �Tout � fait. L�agence de Hussein-Dey en est une annexe�, r�pondra le t�moin Agouaou. La pr�sidente du tribunal l�invite � poursuivre son t�moignage. �Lorsque le directeur g�n�ral adjoint, Akli Youcef, est arriv�, il nous a bien fait savoir qu�il est bien � notre disposition. Etant donn� que notre mission est la v�rification de la balance journali�re, � savoir les soldes des comptes en dinars et en devises, nous avions constat� qu�il y avait conformit� mis � part une irr�gularit� pour ce qui est des francs suisses o� nous avions constat� un exc�dent�, affirmera-t-il. �Vous aviez quelle qualit� dans cette commission ?� l�interrogera la juge. �J��tais chef de mission.� �Pourquoi sp�cialement vous ?� �C�est Djellab Mohamed qui m�a choisi parce que nous avions travaill� ensemble au CPA et me faisait confiance quand bien m�me la mission je l�ai accomplie � contrec�ur�, l�informera-t-il. �Et feu Alloui en quelle qualit� vous at- il demand� le travail de v�rification. Son statut lui permettait-il de vous donner de telles instructions ?� �Je pense que c�est Djellab qui lui a donn� les pouvoirs � cet effet�, dira-t-il. Feu Alloui ordonne l�arr�t de l�enqu�te Le t�moin poursuivra sa d�position d�clarant que lorsque Djellab lui a fait part des onze �critures entre si�ges et qu�il a constat� qu�il y avait d�ficit de 3,2 milliards de dinars, il avisa Alloui. Contre toute attente, Agouaou sera rappel� au si�ge par Alloui qui le sommera de cesser toute enqu�te. Sur ce, la juge lui demande s�il avait fait �tat de cette interdiction � Djellab. �Donc, on comprend bien qu�il n��tait dans l�int�r�t de Alloui de fouiner dans les documents, n�est-ce pas ?�, dira la juge. A 16 heures, la juge appelle Mir Ahmed � la barre. Il vient du box des accus�s. Cet ex-inspecteur g�n�ral adjoint qui �tait install� auparavant au Canada a reconnu qu�il avait constat� des �carts mais qu�il ne pouvait r�gulariser. Il d�clare m�me � la juge qu�il a �t� charg� par Khalifa Abdelmoumen de lui ramener 700 millions de centimes. �Je les lui ai fait parvenir � sa villa � Hydra�, soutiendra-t-il. �Est-ce qu�il vous a �t� demand� des justifications ?� �Non aucune. D�ailleurs, c�est moi qui ai exig� de laisser un �crit mais c��tait sur un bout de papier.�