Deux anciens ministres, Abdeslam Bouchouareb et Abdelmadjid Tebboune, respectivement de l�Industrie et de l�Habitat, ont �t� auditionn�s avant-hier par un magistrat instructeur au niveau de la Cour supr�me en leur qualit� non pas de t�moins mais d�accus�s dans l�affaire Khalifa, en cours de jugement au tribunal criminel de Blida. C�est du moins ce qu�a rapport� hier le journal El Chourouk , affirmant d�tenir l�information de �sources s�res�. Le journal a annonc� par ailleurs les auditions prochaines de huit autres anciens ministres. Sofiane A�t Iflis - Alger (Le Soir) - Ces instructions font suite ou reposent, explique le journal, sur les r�sultats de celles men�es auparavant au niveau du tribunal criminel de Cheraga. La brochette d�anciens ministres devant subir l�interrogatoire du magistrat instructeur au niveau de la Cour supr�me s�expliquera, pr�cise le journal, sur �des d�passements� qu�elle aurait commis dans ses relations avec le groupe Khalifa. Entendus avant-hier comme accus�s, Bouchouareb et Tebboune b�n�ficieraient � tout comme le reste des anciens ministres qui le seront prochainement � du privil�ge de juridiction, car sinon comment expliquer leur audition au niveau de la Cour supr�me pendant que le proc�s Khalifa se d�roule quinze jours depuis au tribunal criminel de Blida. El Chourouk, qui si, l�on veut, a livr� le �scoop� de ces instructions assez particuli�res, n�est pas parvenu � percer le secret quant � ce qu�auraient bien pu d�clarer les deux accus�s mais aussi � l�objet pr�cis de l�accusation. En revanche, le journal pense savoir qu�ils seraient accus�s de s��tre rendus coupables de d�passements dans des relations entretenus avec le groupe Khalifa. Ces instructions ouvertes au niveau de la Cour supr�me, outre la dizaine d�anciens ministres, concernent �galement, note le journal, une cinquantaine d�autres personnes entre directeurs et cadres sup�rieurs de l�administration et d�entreprises publiques. Ceci alors que, rapporte toujours El Chourouk, d�autres ministres anciens et en exercice pourraient �tre entendus par le tribunal criminel de Blida. Cela pour avoir entendu leurs noms cit�s au cours du proc�s. D�entre ces ministres, souligne le journal, Mourad Medelci, le ministre actuel des Finances, Mohamed Terbeche, son pr�d�cesseur, Aboudjerra Soltani, en sa qualit� d�ancien ministre du Travail et de la Protection sociale. Il est fort probable, par ailleurs, r�v�le le journal, citant des sources concordantes, que le tribunal criminel de Blida convoque prochainement � la barre des ministres � l�instar de Djamel Ould Abbas, ministre de l�Emploi et de la Solidarit� nationale, et ce pour un t�moignage. Il en serait, poursuit le journal, de m�me pour l�ancien chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia. Ce dernier s�est d�clar�, il y a lieu de le rappeler, toute disponibilit� � r�pondre � une convocation de la justice. Il a d�j� t�moign� dans la fameuse affaire Sider, � Annaba, en 1996. Faudra-t-il s�attendre, s�il advient que des ministres d�filent � la barre, en qualit� de t�moins ou d�accus�s, � de fracassantes r�v�lations ? Devant le magistrat instructeur en 2004, nombre de ministres, auditionn�s alors comme t�moins, avaient tr�s peu dit. El Chourouk fait le rappel de certaines d�positions. Ainsi, l�ancien ministre de l�Habitat, Abdelmadjid Tebboune, entendu en date du 8 d�cembre 2004, avait soutenu que les OPGI jouissaient d�une autonomie de gestion, conform�ment au d�cret du 12 mai 1992. Et, concernant les d�p�ts au niveau de Khalifa Bank, l�ancien ministre a affirm� que cela a �t� fait du temps de son pr�d�cesseur, Bounekraf, et se sont poursuivis durant son exercice et celui de son successeur, Nadir H�mimid. Tebboune a toutefois reconnu conna�tre Abdelmoumen Khalifa, du temps qu�il �tait ministre d�l�gu� aux Collectivit�s locales, et qu�un jour il lui a rendu visite � son bureau et lui a remis 20 000 DA en liquides et s�est vu remettre une carte bancaire magn�tique. Pour sa part, Mohamed Terbeche, l�ancien ministre des Finances, a �t� entendu en date du 11 d�cembre 2004. Il a d�clar�, rapporte le journal, qu�une commission avait �tudi� le rapport de la Banque d�Alg�rie relatif � Khalifa Bank et a statu� qu�il ne comportait que des g�n�ralit�s. Il a r�v�l� aussi que le chef du gouvernement de l��poque, Ali Benflis, avait mis sur pied une commission interminist�rielle, dans laquelle figurent le ministre de la Justice, Mohamed Chorfi, le ministre des Transports, Abdelmalek Sellal, et le ministre d�l�gu� � la R�forme financi�re, Fatiha Mentouri, ainsi que le ministre des Finances, Mohamed Terbeche, et le gouverneur de la Banque d�Alg�rie, Abdelouahab Keramane. De son c�t�, Mourad Medelci, entendu lui aussi en qualit� de t�moin le 26 octobre 2004, a affirm� ne pas conna�tre Abdelmoumen Khalifa, mais surtout qu�il n�a jamais �t� saisi par le gouverneur de la Banque d�Alg�rie � propos d�irr�gularit�s ou ill�galit� en mati�re de mouvements de capitaux. Enfin, Aboudjerra Soltani, entendu lui en date du 23 octobre 2004, a soutenu ne pas savoir comment s�est effectu� le transfert de l�argent des caisses de S�curit� sociale vers Khalifa Bank.