Les jours du proc�s Khalifa se suivent mais ne se ressemblent pas. Les aveux des t�moins et des pr�venus qui se succ�dent devant la pr�sidente du tribunal criminel de Blida apportent � chaque fois leurs lots de r�v�lations qui tendent � d�broussailler les fourr�s couvrant jusque-l� les m�andres d�une affaire qui n�a pas l�air de conna�tre son issue de sit�t. Jeudi dernier, la juge a eu � entendre trois t�moins. Il s�agit du DG de la soci�t� des transports des c�r�ales et l�gumes secs qui a d�pos� en 2002 la somme de 400 millions de dinars, du DG de GCB, filiale de Sonatrach qui a fait un d�p�t de 1,5 million de dinars et enfin de l�ex-PDG de l�Entreprise nationale de travaux de forage qui, �galement, a plac� une somme de 204 millions de dinars � El Khalifa Bank. Tous les trois ont justifi� que ces placements ont �t� motiv�s par les gains que g�n�rent les �all�chants� taux d�int�r�t d�autant que leurs entreprises sont � caract�re �conomique. Toutefois, ils d�plorent, en r�pondant � la question du juge si cet argent fut r�cup�r�, l��vaporation des deniers de l�Etat. Mme Brahimi rappellera ensuite Soualmi Hocine, ex-directeur de l�agence El Khalifa Bank des Abattoirs � Hussein Dey et �galement responsable du bureau de repr�sentation � Paris. Poursuivi pour les chefs d�inculpation d�association de malfaiteurs, d�escroquerie et de faux en �critures bancaires, le pr�venu qui a d�j� �t� entendu la veille, devait r�pondre � des questions relatives � la remise d�argent en direction de la caisse principale � un convoyeur de fonds en la personne de Boukadoum Karim et ce, sur simple pr�sentation d�un papillon. �Les petits bouts de papier qui vous sont pr�sent�s par Boukadoum et sur lesquels sont inscrits les montants � remettre sont-ils des pi�ces comptables ?� lui demande la magistrate. �Ce sont des ordres venant de Moum�ne Khalifa et d�ailleurs je m�en suis oppos�. Pour cela, je tiens � vous faire savoir que mon refus d�acquiescer � cette forme de travail m�a valu une suspension�, r�pondra Soualmi. Le bureau de repr�sentation � Paris en guise d�une agence bancaire La juge revient sur l�affaire de Foudad Adda, le commissaire divisionnaire et ex-directeur de l�Ecole de police de A�n- Benian depuis 1991 et qui a sign�, le 1er septembre 2001, une convention avec Moum�ne Khalifa pour le d�p�t de monnaie forte au bureau de repr�sentation d�El Khalifa Bank � Paris. Mme Brahimi s�enquiert d�s lors de la situation juridique de ce bureau. �A Paris, El Khalifa Bank d�tient une agence ?� �Non, plut�t un bureau de repr�sentation dont Moum�ne Khalifa avait donn� son accord afin que les d�p�ts d�argent en devises puissent se faire � Paris�, r�plique Soualmi. En effet, Foudad Adda qui poss�dait un compte courant � la Soci�t� marseillaise du cr�dit en France qu�il a ouvert en 1974 lorsqu�il y �tait en stage et dans lequel il d�posait r�guli�rement de l�argent provenant des rentr�es de loyers que lui faisait b�n�ficier la location de sa villa situ�e � Bouzar�ah pour l�ambassade du Mexique. Le loyer fix� � 7000 dollars US par mois �tait vers� � son compte en France. Ainsi de cette location, Foudad Adda a pu �pargner la somme de 1 350 000 FF, d�pos�e � terme pendant huit ans, de laquelle il a soutir� un int�r�t de 114 600 FF. Pour la location de sa villa d�s 1995 � l�ambassade du Burkina-faso, elle lui procurait des rentr�es mensuelles de 16 500 FF mais qu�il d�posait dans son compte devises � la BNA de Staou�li. C�est le cumul de ses devises qui ont �t� transf�r�es au bureau de repr�sentation d�El Khalifa Bank � Paris � la suite de la signature d�une convention avec Moum�ne Khalifa par le truchement de Soualmi Hocine. �Foudad Adda poss�dait deux milliards de centimes et 609 000 euros dans sa banque pour lesquels vous aviez �tabli des �critures quant � leur transfert � l�agence des Abattoirs que vous dirigiez alors que vous �tiez persuad� que l�argent n�a jamais �t� transf�r�, ass�ne la juge � Soualmi mais que celui-ci nie cat�goriquement. Il faut savoir que Foudad Adda avait demand� en date du 22 mai 2002 le rapatriement de son argent d�pos� en France et ce, � travers une correspondance adress�e � Soualmi Hocine. L�objet de sa demande consistait en l�ouverture d�un compte aupr�s de l�agence des Abattoirs avec un d�p�t de 609 000 euros qui lui a �t� accord� le 1er ao�t 2002. Mais juste apr�s, il a eu vent de rumeurs faisant �tat de dysfonctionnement � El Khalifa Bank, ce qui l�a contraint � vouloir retirer son argent. Cependant, il n�a pu le r�aliser en raison de l�inexistence de liquidit�s. Sur ce, Soualmi lui proposa une solution � ce d�ficit, � savoir qu�il �tait en mesure de lui faire r�cup�rer son argent par le biais d�une soci�t� alg�ro-espagnole implant�e � Oran et qui �tait endett�e vis-�-vis d�El Khalifa Bank. Cette soci�t� avait, en effet, b�n�fici� d�un cr�dit sur la base de l�hypoth�que de son usine. L�id�e consistait � ce que Foudad Adda hypoth�que son argent d�pos� � El Khalifa Bank contre une reconnaissance de dettes que lui �tablira la soci�t� alg�ro-espagnole qui conditionne la r�cup�ration de son argent plus tard. L�acte d�hypoth�que ainsi que la reconnaissance de dettes accord�e par la soci�t� seront ainsi sign�s le 23 f�vrier 2003. Les accords ainsi r�alis�s, Soualmi r�dige l�attestation de mainlev�e sur l�hypoth�que de l�usine de la soci�t� alg�roespagnole. Mais contre toute attente, Soualmi n�a pu proc�der au transfert de l�argent du compte de Foudad vers celui de la soci�t� en question du fait qu�en cette p�riode pr�cise il a �t� d�sign� un administrateur provisoire qui a gel� toutes les op�rations bancaires dEl Khalifa Bank. Notons que les associ�s et gestionnaires de la soci�t� alg�ro-espagnole que sont Benhadi Mustapha et Bourayou Nadjib sont inculp�s dans l�affaire Khalifa et seront entendus demain par la juge.