L�ancien ministre de l�Habitat a cat�goriquement ni� avoir donn� des instructions aux OPGI afin qu�elles d�posent leurs avoirs dans les caisses de Khalifa Bank. Abdelmadjid Tebboune estime faire l�objet d�un v�ritable lynchage m�diatique et s�est pr�sent� hier comme un ministre donnant de simples orientations et ne pouvant s�ing�rer dans la gestion des OPGI. Tebboune a voulu convaincre le tribunal que ses instructions avaient �t� mal comprises par les DG des offices auxquels il avait demand� d� �investir� leur argent. Pourtant, c�est durant la p�riode o� il �tait ministre (juin 2001 - juin 2002) que pas moins de 42 OPGI ont d�pos� leur argent � Khalifa Bank. Tebboune a insist� sur l�autonomie de gestion des OPGI, affirmant que c��tait au minist�re des Finances de tirer la sonnette d�alarme au sujet de la viabilit� de Khalifa Bank. Nawal Im�s - Alger (Le Soir) - Entendu hier en qualit� de t�moin dans l�affaire de la caisse principale d�El-Khalifa Bank, l�ex-ministre a commenc� par dire que les d�p�ts en question se sont faits avant, pendant et apr�s son passage au minist�re. Une remarque � laquelle la pr�sidente du tribunal a r�pondu en exhibant des statistiques. �En 99, seuls 3 OPGI avaient d�pos� leur argent ; en 2000, le chiffre �tait de 15 alors qu�entre 2001 et 2002, ils sont 42�, lui a-t- elle rappel�. Une constatation loin de le d�stabiliser puisqu�il a continu� � adopter la m�me strat�gie : tout nier en bloc. Tebboune a commenc� par expliquer que ses pr�rogatives ne se limitent pas � surveiller le travail des OPGI mais � veiller � l�application du programme du gouvernement en mati�re d�habitat. �Les OPGI ne sont qu�une partie de mon travail. Le minist�re est certes la tutelle mais ils sont dot�s d�un conseil d�administration souverain.� Entrant dans le vif du sujet, la pr�sidente lui demande des explications au sujet de l�instruction donn�e aux diff�rents DG des OPGI pour d�poser leur argent � El- Khalifa Bank. L�Ex-ministre a �t� cat�gorique. �Jamais, au grand jamais ! � dit-il. Il explique qu�� l�occasion d�une r�union d��valuation ayant regroup� tous les cadres des OPGI, il leur avait expliqu� qu�il �tait �impossible qu�ils vivent comme des retrait�s et qu�ils laissent dormir leur argent au moment o� l�Alg�rie faisait appel aux investisseurs �trangers. Je leur ai dit qu�ils n�avaient pas construit plus de 3000 logements et que �a ne pouvait pas durer�. Pour �tayer ses propos, Tebboune a affirm� qu�il �tait en phase de cr�er une banque sp�cialis�e dans le financement du logement pour profiter de l�argent dormant au niveau des OPGi mais que son passage � la0 t�te du minist�re �tait trop court pour la concr�tisation d�un tel projet. �Les OPGI sont libres et n�ont pas attendu mes instructions � Pourtant, l�ensemble des DG qui se sont succ�d� � la barre ont �t� unanimes quant � l�existence d�une directive en faveur des placements dans les banques en vue de profiter des taux d�int�r�ts attractifs. Ce que n�a pas manqu� de relever la pr�sidente du tribunal � plusieurs reprises. Ces m�mes DG ont affirm� que, r�guli�rement, ils envoyaient des fiches descriptives � la tutelle, dans lesquelles ils notaient avec d�tail les placements effectu�s, y compris ceux faits au niveau d�El-Khalifa Bank. M�me s�il ne le nie pas, Tebboune affirme que ces documents n�arrivaient jamais � son niveau mais atterrissaient au niveau d�une direction g�n�rale. �C�est une direction qui re�oit ces fiches et rien n�est signal� au ministre sauf s�il est constat� de graves manquements ou des comportements de nature � mettre en danger les OPGI.� A une question relative � la viabilit� d�El-Khalifa Bank, Tebboune a r�pondu �non, je n�ai pas � m�informer de la bonne sant� d�une banque. C�est au minist�re des Finances de s�en inqui�ter�. �Moumen n�est pas mon ami� Tout au long de son t�moignage, le ministre de l�Habitat a fait r�f�rence au texte r�gissant les OPGI et leur conf�rant l�autonomie. �Les OPGI sont libres de mettre leur argent o� ils veulent. Leur CA est compos� de repr�sentants des minist�res des Collectivit�s locales, de l�Habitat et des Finances auxquels s�ajoutent un repr�sentant des travailleurs et un commissaire aux comptes.� Le procureur g�n�ral saisit la perche et lui demande alors qu�il n��tait pas en la mesure du repr�sentant du minist�re de s�opposer aux d�p�ts puisqu�ils �taient en contradiction avec les orientations du ministre. �Non�, r�pond l�ex-ministre. Revenant � la charge, le procurer g�n�ral lui demande des explications sur ses rapports avec Moumen Khalifa. R�ponse de Tebboune : �J�ai rencontr� Moumen lors d�une occasion officielle, c��tait � El-Aurassi. Il en a profit� pour me parler de la possibilit� de lui octroyer un agr�ment pour Khalifa Construction. Je lui ai demand� quels �taient les moyens dont il disposait, il m�a parl� d�une grue et de quelques engins qui ne suffisaient pas pour l�obtention d�un agr�ment� et d�ajouter : �Khalifa n�est pas mon ami. Je l�ai rencontr� 5 ou 6 fois, dont deux dans un cadre non professionnel.� Au procureur g�n�ral qui a beaucoup insist� sur les rencontres non officielles, Tebboune a refus� de r�pondre. Ultime question du PG : �Est-ce que c�est d� � votre relation personnelle avec Moumen que les OPGI ont d�pos� de l�argent ?� Tebboune a r�pondu �Non, pas du tout, les OPGI ont d�pos� avant, pendant et apr�s moi et n�ont pas attendu mes directives pour le faire�. Il quitte le tribunal sans avoir r�ellement convaincu.