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LA GRANDE-BRETAGNE �CLABOUSS�E PAR LES AFFAIRES (1re PARTIE) Corruption dans les ventes d'armes, fraudes � grande �chelle, paradis fiscaux et non-respect des engagements internationaux
Dans le �Soir corruption� des 25 d�cembre 2006 et 22 janvier 2007, nous avions publi� des articles faisant �tat de d�cisions particuli�rement graves prises par le gouvernement britannique visant � suspendre l�enqu�te d�une institution officielle charg�e de la lutte contre les affaires de corruption � le SFO (Serious Fraud Office) � , enqu�te qui �tait en voie de confirmer le versement de pots-de-vin dans une transaction commerciale de ventes d�armes entre une firme du Royaume-Uni et l�Arabie Saoudite. Cette d�cision de Tony Blair, le Premier ministre de Grande-Bretagne, annonc�e le 14 d�cembre 2006, a provoqu�e un v�ritable toll� d�un peu partout dans le monde, �manant principalement de grandes ONG dont Transparency International. L�OCDE, Organisation pour la coop�ration et le d�veloppement �conomiques, a d�nonc� plus r�cemment, le 17 janvier 2007, le comportement des autorit�s britanniques, consid�rant que c��tait l� une atteinte contre la Convention de l�OCDE de 1997 de lutte contre la corruption de fonctionnaires �trangers dans les transactions commerciales internationales. Pour rappel, le gouvernement de Tony Blair a �chou� en 2005 � l�examen d��valuation de la mise en application de cette convention, les �contr�leurs� de l�OCDE ayant consid�r� que le Royaume-Uni tra�nait la patte pour la mise en chantier de cette convention (aspect qui sera trait� dans �Le Soir corruption� du 26 f�vrier 2007, deuxi�me partie de cette enqu�te). Le prochain examen qu�effectuera l�OCDE au Royaume-Uni est pr�vu en mars 2007 : avec ce nouveau scandale, un deuxi�me �chec est attendu. Par ailleurs, en mati�re de grandes fraudes en tout genre, l�ann�e 2006 a �t� un tr�s mauvais cru pour le gouvernement de Tony Blair (voir encadr� ci-dessous). Ce qui est peut- �tre moins connu, c�est que le Royaume- Uni continue d�abriter des paradis fiscaux, malgr� tous les appels internationaux pour les fermer. Les scandales se suivent et se ressemblent en Grande-Bretagne, en toute impunit� et en violation des engagements internationaux du gouvernement de Tony Blair. Djilali Hadjadj La r�v�lation, le 15 janvier 2007, de versements de pots-de-vin visant � nouveau BAE System fragilise un peu plus le groupe d'a�ronautique et de d�fense britannique. La compagnie est sur la sellette depuis d�cembre 2006, et l'abandon de l'enqu�te du bureau de d�tection des fraudes graves (Serious Fraud Office) portant sur une affaire de corruption visant des membres de la famille royale saoudienne. Au c�ur du nouveau scandale, l'octroi, via des comptes en Suisse, de douze millions de livres (18 millions d'euros) de commissions � deux interm�diaires locaux pour conclure la vente � la Tanzanie, en 2002, d'un syst�me de radars antia�riens d'une valeur de 40 millions de livres. La remise de pots-de-vin (30% de la valeur totale de la livraison au lieu des 1% normalement en vigueur) a r�vuls� les organisations non gouvernementales (ONG), d�j� critiques sur l'utilit� d'une commande pass�e par l'un des pays les plus pauvres de la plan�te. Une centaine d'ONG dont Amnesty International, Christian Aid ou Oxfam ont �crit au Premier ministre, Tony Blair, pour lui demander de rouvrir le dossier de la corruption saoudienne. L'enqu�te du SFO portait sur le fabuleux contrat de livraison des avions Tornado � l'Arabie Saoudite, � partir de 1985, et la vente r�cente de 72 chasseurs Eurofighter. Depuis l'arr�t des investigations d�cid� par M. Blair, l'Organisation pour la coop�ration et le d�veloppement �conomiques (OCDE) a accus� le Royaume-Uni de saper la lutte contre la corruption � l'�chelon international. �On ne peut s'emp�cher de penser que les Fran�ais adoptent une attitude plus ferme (...) envers leurs entreprises dans les affaires de corruption�, affirme m�me le quotidien le Financial Times. Ces scandales sapent l'image de BAE et risquent de rebuter Boeing ou General Dynamics, qui avaient des vues sur le groupe. Les deux pr�dateurs am�ricains ont besoin d'une base au Royaume-Uni pour participer aux programmes militaires locaux. Le contrat tanzanien avait �t� pouss� par Downing Street, alors proche du pr�sident de BAE, Dick Evans, un supporter du parti de M. Blair. Le ministre des Finances, Gordon Brown, tr�s impliqu� dans l'aide � l'Afrique, y �tait, lui, oppos�. Or, ce dernier doit succ�der � M. Blair avant l'�t� 2007...