Le proc�s de la caisse principale d�El-Khalifa Bank pourrait d�boucher sur l�ouverture de plusieurs autres instructions. C�est le procureur g�n�ral qui l�a d�clar� lors de son r�quisitoire qui a d�but� hier matin. Des t�moins ayant �t� entendus pendant le proc�s vont devoir s�expliquer sur certaines d�clarations faites � l�occasion de leur passage au tribunal criminel de Blida. �A ceux qui se demandaient pourquoi certains t�moins n�avaient pas �t� inqui�t�s, je r�ponds qu�il ne faut surtout pas se pr�cipiter. D�autres affaires vont suivre. Les personnes ayant t�moign� pourraient �tre poursuivies sur la base de leurs d�clarations.� Et d�ajouter que �beaucoup d�affaires vont suivre � l�image de celle de Khalifa Airways, de la FIBA , du transfert vers l�ext�rieur de 45 millions d�euros � travers un acte fait par un notaire fran�ais pour l�achat de villas � Cannes, des unit�s de dessalement d�eau de mer et du transfert de 81 millions de dollars�. Le repr�sentant du minist�re public a estim� n�avoir aucune ligne rouge � respecter. �Mon unique ligne rouge consiste en le strict respect de la loi.� L�intervention de M. Abdelli r�pond � une r�currente interrogation sur le statut de certains t�moins qui avaient fait des aveux tr�s compromettants. On se souvient que Sidi Sa�d avait clairement avou� avoir fait un faux P-V dans une tentative de justifier une d�cision unilat�rale de d�poser les 10 milliards de la Cnas dans les caisses d�El-Khalifa Bank. Apr�s un �j�assume� qui avait �tonn� plus d�un, le SG de l�UGTA avait quitt� le tribunal sans se soucier des r�percussions de ses d�clarations. D�autres, � l�instar de ce policier travaillant au niveau de l�a�roport et qui avait affirm� avoir re�u en guise de �cadeau� un v�hicule de la part de l�ancien patron du groupe Khalifa. Il est vrai que la loi est claire : le tribunal est li� par le strict respect de l�arr�t de renvoi mais le l�gislateur a pr�vu une proc�dure en pareil cas, il s�agit de l�ouverture d�instructions compl�mentaires et c�est visiblement ce qui va se faire puisque le procureur g�n�ral promet que nul n��chappera � la loi. Nawal Im�s SEVERE REQUISITOIRE DU PROCUREUR GENERAL "Khalifa est � l'origine de la cr�ation d'une association de malfaiteurs" La cr�ation d�El-Khalifa Bank est le fruit d�une intention purement criminelle. C�est ce qu�a tent� de d�montrer le procureur g�n�ral dans un dur r�quisitoire contre Abdelmoumen Khalifa et ses associ�s. Les accus�s ont �t� pr�sent�s comme des personnes sans scrupules ayant profit� des r�percussions du terrorisme pour mettre sur pied une association de malfaiteurs ayant saign� particuliers et entreprises publiques, abusant de leur confiance et se rendant coupables de vol qualifi�. Nawal Im�s - Alger (Le Soir) - Dans sa plaidoirie entam�e hier matin, le procureur g�n�ral a fait part d�une de ses convictions : il a l�intime conviction que la cr�ation m�me de la banque a ob�i � la volont� de s�accaparer l�argent des autres dans un contexte marqu� par la recrudescence des actes terroristes. �Ni le terrorisme, ni les s�ismes ne les ont arr�t�s� �Il ne faut pas oublier qu�en 1997 alors que des Alg�riens �taient �gorg�s, Moumen faisait des d�marches pour avoir un cr�dit � la BDL pour mettre sur pied sa banque� et d�ajouter qu�� cette �poque, l�Alg�rie subissait un embargo sans pr�c�dent et que pour encourager l�investissement, elle offrait des facilit�s aux investisseurs potentiels. Une conjoncture dont a profit� l�accus� en fuite. Avec menus d�tails, le repr�sentant du parquet est remont� � la gen�se de cette affaire qui remonte � 1997. �A cette �poque, l�accus� a pris attache avec Issir Mourad qui travaillait � l�agence BDL de Staou�li et qui lui a facilit� la t�che pour l�obtention d�un cr�dit de 95 millions de dinars.� Le directeur de l�agence, une ancienne connaissance de Khalifa, avait � l��poque accept� d�acc�der � sa demande de pr�t sur la base de deux faux contrats d�hypoth�que de la maison familiale sise � Hydra et de la pharmacie qui se trouve � Ch�raga. �Selon l�expertise faite par la police judiciaire, ces deux contrats �tablis dans le bureau du notaire Rahal n�ont pas �t� r�dig�s par ce dernier, mais par Guellimi, son clerc, et c�est le chef d�agence de Staou�li qui lui en a dict� les clauses�, affirme le procureur g�n�ral. Des documents provenant des agences fonci�res attestent que ces deux contrats sont truff�s de fausses d�clarations, notamment au sujet de la superficie. �A l�origine, une intention criminelle� Pour le repr�sentant du minist�re public, ce n�est que le d�but du faux. �Comment expliquer sinon que cette hypoth�que se soit faite sans l�accord des h�ritiers ?� Le procureur g�n�ral ne s�arr�te pas en si bon chemin et revient sur les circonstances de la r�daction de l�acte constitutif d�El-Khalifa Bank. �Ni assembl�e constitutive, ni lib�ration du capital, ni respect des moindres r�gles�, s��tonne- t-il. Ce qui n�a pas emp�ch� la banque de r�cup�rer un registre du commerce en bonne et due forme. M�me lorsque le d�nomm� Kaci Ali, d�sign� officiellement directeur de la banque, c�de ses parts, la Banque d�Alg�rie n�est pas inform�e. �Isser Idir et Djamel Guellimi tombent sous le coup de l�article 116 pour avoir falsifi� et sous l�article 218 qui punit l�utilisation de documents falsifi�s et risquent de 5 � 10 ans de prison. � Pour convaincre davantage le tribunal que les accus�s ont activement particip� � la constitution d�une association de malfaiteurs, le procureur g�n�ral �voquera le fait que Khalifa Abdelmoumen se soit entour� des Chachoua et de Boukadoum pour parfaire leur crime. �Boukadoum �tait membre du CA de l�OPGI et faisait pression pour que ces derniers d�posent leur argent au niveau d�El-Khalifa Bank. Nous sommes en pr�sence de vol qualifi�, d�intention claire de piller et de s�accaparer l�argent des autres.� Tout au long de son r�quisitoire, le PG s�est �vertu� � d�montrer qu�El- Khalifa Bank fonctionnait en totale violation des lois en vigueur. Les cr�dits et les transferts s�y faisaient de mani�re anarchique. Toute la journ�e d�hier ne lui a pas suffi, il reprendra d�s ce matin son r�quisitoire. N. I. L'entretien des stations d'eau de mer plus co�teux que leur valeur ! Le procureur g�n�ral a affirm� que le dossier des fameuses stations de dessalement d�eau de mer �tait ouvert. �Ces deux unit�s achet�es aupr�s d�une entreprise grecque ne co�tent pas plus de 3600 dollars, c�est de la ferraille et leur entretien co�te beaucoup plus que leur vraie valeur. Elles sont vieilles et ont d�j� servi 20 ans.� N. I. L' "apport" des cadres du secteur public Au cours de sa longue plaidoirie, le procureur g�n�ral n�a pas manqu� d�insister sur le r�le jou� par les nombreux cadres issus des banques publiques, surtout de la BDL, dans le �saignement� subi par les entreprises nationales. �Ils ont constitu� le noyau dur d�El-Khalifa Bank. C�est eux qui �tait au courant des avoirs des entreprises. Ils pouvaient avoir acc�s � leurs relev�s bancaires. Ils avaient pour mission d�en r�colter le maximum.� Sans concession, il estime qu�ils ont largement contribu� � la constitution d�une association de malfaiteurs selon les articles 176 et 177 du code p�nal. N. I.