Comme s�ils n��taient pour rien dans le mis�rable sort r�serv� aux handicap�s, comme s�ils ne pouvaient rien pour changer les choses, les officiels se rappellent une fois par an cette cat�gorie de la population abandonn�e en affichant sans honte aucune leur soi-disant int�r�t pour cette frange de la soci�t� et le peu d�effort d�ploy� en sa faveur. Le 14 mars, Journ�e internationale du handicap�, est c�l�br�e chaque ann�e en grande pompe pour passer l��ponge sur la n�gligence coupable et l�oubli d�lib�r� et durable qui entourent ceux qui, faute d�une dynamique politique de pr�vention et d�une prise en charge pr�coce, souffrent de diff�rents handicaps et restent, leur vie durant, en marge de la soci�t�. Les gestes de charit�, baptis�s solidarit�, qu�accomplissent les pouvoirs publics � cette occasion ne peuvent �tre appr�ci�s, de ce fait, que comme des actes d�humiliation suppl�mentaire � leur �gard et vis-�-vis de leurs parents qui n�ont que faire de ces manifestations ostentatoires d�hypocrisie comparables � des larmes de crocodile vers�es sur le sort des handicap�s. Ces manifestations, au demeurant limit�es aux �chantillons s�lectionn�s, ne font qu�illustrer des campagnes politiques sans rien changer, fondamentalement, aux conditions de vie des int�ress�s ; elles ne peuvent pas d�douaner les pouvoirs publics de leurs responsabilit�s politiques ni occulter le souverain m�pris dont ils font preuve � l��gard de la majorit� des handicap�s r�duits � la mendicit�, quand ils peuvent le faire. C�est dans le but de changer cet �tat des choses que des parents de handicap�s mentaux ont conjugu� leurs efforts pour cr�er un cadre de prise en charge de leurs prog�nitures harcelant, � cet effet, toutes les autorit�s concern�es, bousculant l�ignorance, la sous-estimation et l�indiff�rence qui les entourent. L�association des parents des handicap�s mentaux est n�e au forceps, en 1994, au moment o� il n�y avait absolument rien qui se faisait, localement, dans le domaine de la prise en charge des handicap�s, au moment o� la mode �tait au d�lestage du fardeau social. Elle a pris naissance et a grandi dans les rangs du Croissant-Rouge o� elle a fonctionn� durant un certain temps dans un couloir du comit� de wilaya avant qu�on daigne lui accorder 5 classes vacantes de l��cole Zemirli sise au lotissement Hamout�ne. L�, elle se d�m�ne avec un effectif de 15 personnes dont 9 �ducateurs, en formation continue au sein de la F�d�ration nationale des handicap�s, une psychologue et une orthophoniste, deux agents de cuisine, un polyvalent et une secr�taire pour remplir sa noble mission avec de maigres moyens mat�riels et financiers. 50 enfants de 6 � 20 ans, presque autant que le centre �tatique de Boukhalfa qui renvoie les handicap�s chez eux � l��ge de 14 ans, vivent dans ces classes servant de centre � l�association o� ils re�oivent l��ducation appropri�e au degr� de leur handicap, des cours d��veil, d�autonomie, de sociabilit�, des activit�s p�dagogiques, orientation sp�ciale et temporelle, des notions de base de psychomotricit�... Trois cents enfants et adolescents ont travers� l�association depuis son agr�ment par la DRAG le 2 mai 1994, selon ses responsables. Elle fonctionne gr�ce � une allocation de 313 DA par enfant et par jour allou�e par la Cnas pour une dur�e annuelle limit�e � 190 jours, indiquent encore les m�mes sources souhaitant qu�elle soit r��valu�e et qu�elle s��tende aux 365 jours de l�ann�e d�autant, disent-ils, que les pensionnaires ne sont pas renvoy�s chez eux pendant les vacances b�n�ficiant, au contraire, de colonies organis�es, chaque ann�e, par l�association au niveau de la ville baln�aire de Tigzirt. Hormis cette allocation de la Cnas, qui parvient parfois tardivement, les subventions des autorit�s locales sont plus rares et d�risoires. Cette ann�e, l�APW aurait allou� 100 000 DA et l�APC 150 000 DA, d�clarent nos interlocuteurs ajoutant que le ministre de la Solidarit� ne s�est jamais int�ress� � leur association au cours de ses nombreux d�placements dans la wilaya. L�association qui prend en charge 5 pathologies, � savoir la trisomie 21, l��pilepsie, l�infirmit� motrice c�r�brale, l�autisme et la d�ficience mentale associ�e � des troubles de comportements l�gers moyens et profonds ne s�explique pas l�indiff�rence du minist�re � son �gard. Son aide mat�rielle pourrait �tre d�une utilit� pour la r�alisation des objectifs de l�association � court terme, il s�agit d�am�liorer l�am�nagement et l��quipement du centre actuel et de r�alisation, � moyen terme, d�un centre d�aide au travail avec des ateliers de poterie, de couture et de broderie et autres activit�s appropri�es aux handicap�s, notamment un espace pour une p�pini�re de plants. En effet, il ne suffit pas d�apprendre aux handicap�s de s�autonomiser et de les jeter dans la rue, il faut leur donner les moyens de s�ins�rer dans la vie sociale. Handicape internationale, une organisation non gouvernementale, ainsi que l�Union europ�enne sont dispos�es � financer des projets, tels que les CAT, au profit des handicap�s, indiquent les responsables de l�association.