Les proc�s des avocats Hassiba Boumerdassi et Amine Sidhoum, qui sont accus�s d�avoir remis des �objets prohib�s� � leurs clients emprisonn�s � Serkadji, ont �t� renvoy�s au 25 avril par le tribunal de Bab-el-Oued. Pour sa part, le pr�sident de l�Union des barreaux a saisi la chancellerie pour d�noncer les d�passements subis par les avocats. Tarek Hafid - Alger (Le Soir) - Des dizaines de robes noires se sont, une nouvelle fois, r�unies au tribunal de Babel- Oued o� se d�roulaient, hier, les proc�s de leurs confr�res Boumerdassi et Sidhoum. Des proc�s qui n�ont dur� que quelques minutes puisque la pr�sidente a r�pondu favorablement � la demande de report exprim�e par le collectif de la d�fense. Les deux affaires ont donc �t� renvoy�es, pour la troisi�me fois cons�cutive, au 25 avril prochain. La pr�sidente a �galement donn� son accord pour la convocation, lors de la prochaine audience, d�un agent de l�administration p�nitentiaire (dans le cadre de l�affaire Sidhoum) ainsi que le client de Me Boumerdassi, mais elle ne s�est toujours pas prononc�e sur la pr�sence du directeur de Serkadji. �Nous exigeons que le premier responsable de cet �tablissement soit convoqu� le 25 avril. Mais il semble qu�il y ait une volont� de le pr�server�, ont affirm� des avocats au sortir de l�audience. Rappelons que ces deux avocats sont accus�s d�avoir remis des �objets prohib�s � � leurs clients respectifs. Les �objets prohib�s� en question sont en fait des cartes de visite, dans le cas de Me Sidhoum, et un proc�s-verbal de premi�re audition concernant son client pour Me Boumerdassi. Le pr�sident de l�Union des barreaux saisit la chancellerie Pour le pr�sident de l�Union nationale des barreaux, les deux avocats �sont poursuivis pour des faits infond�s�. �Nous avons adress� une correspondance � la tutelle pour demander qu�une rencontre soit organis�e dans le but de mettre de l�ordre dans les relations entre les magistrats et les avocats. Cette correspondance ne concerne pas uniquement les proc�s Sidhoum et Boumerdassi, qui sont poursuivis pour des faits qui ne sont pas fond�s, mais aussi une multitude d�autres affaires. Toutes ces affaires ont �t� engag�es du temps de l�ancien procureur g�n�ral de la cour d�Alger (Kadour Berradja) lorsque le climat �tait � la confrontation. Ces affaires �taient utilis�es comme moyens de pression, mais les repr�sentants de la d�fense ne courberont pas l��chine. La chancellerie se doit de mettre le hol� � ce genre de comportements. Sinon nous serions oblig�s de saisir l�opinion publique et de r�agir de mani�re brutale�, a soulign� Abdelmadjid Sellini. Selon lui, la confrontation entre les professionnels du droit que sont les magistrats et les avocats est � mettre sur le compte de �certains esprits r�trogrades�. �Certains au sein de la magistrature pr�sentent les avocats comme �tant les ennemis des magistrats. Le plus grave est que cette vision est d�fendue au niveau de l�Institut national de la magistrature�. Me Sellini consid�re par ailleurs que les magistrats sont eux aussi victimes de pression. �Les magistrats subissent eux aussi beaucoup de pressions, ils agissent sur instructions politiques.� Dans ce cadre, le pr�sident de l�Union nationale des barreaux a d�clar� s�opposer au fait que la justice alg�rienne favorise �le quantitatif� sur le �qualitatif�. �Les magistrats travaillent au nombre, cela se fait au d�triment du bon droit et de la justice�, a-t-il d�clar� tout en d�non�ant le fait que des �voleurs de portables soient punis plus s�v�rement que des voleurs de milliards�. De telles pratiques risquent, d�apr�s lui, �de d�stabiliser la soci�t� et de donner lieu � des �v�nements comme Octobre (88) ou des r�flexes de maquis�. T. H.