En Egypte, la r�forme constitutionnelle a �t� approuv�e lundi par 75% des �lecteurs mais avec un taux de participation de 27%. Au regard de ces chiffres, il est �vident que l�appel au boycott par l�opposition, dont les Fr�res musulmans, a �t� largement suivi. L�opposition d�mocratique et de gauche (N�o-Wafd, Tagamoue, et Nass�riens) contestait le renforcement du caract�re monarchique et r�pressif de l�Etat, au moyen d�amendements renfor�ant les pouvoirs de police sous pr�texte de lutte antiterroriste, et de ce fait, suspectait le pr�sident Moubarak d�organiser sa propre succession au profit de son fils, Gamal Moubarak, l�un des responsables du PND (Parti national d�mocratique). M�me constat pour la confr�rie des Fr�res musulmans, mouvement tol�r� et non reconnu, qui dispose de 88 d�put�s �lus sous l��tiquette �ind�pendants�, un des amendements constitutionnels les visant en particulier. Cet article contest� stipule l�interdiction de fonder un parti sur des bases religieuses, ce qui les emp�che de se constituer en parti et de pr�senter un candidat � l��lection pr�sidentielle. En revanche, en d�pit des appels �manant des organisations chr�tiennes coptes � pr�s de 20% d�Egyptiens sont de confession chr�tienne � et de personnalit�s de la soci�t� civile, l�article 2 de la Constitution stipulant que la charia est la source principale de la l�gislation �gyptienne n�a pas �t� supprim�. Si le but de cette r�forme constitutionnelle vise les islamistes, il faut bien admettre que le pr�sident Moubarak a rat� son objectif. En effet, on ne peut combattre une id�ologie porteuse d�un syst�me totalitaire, en restreignant les libert�s d�mocratiques et en refusant l��tablissement d�un Etat bas� sur la s�paration du religieux et du politique. Le maintien de la Charia comme source de la l�gislation, adoss� � l�interdiction d�un parti fond� sur le religieux, n�est � vrai dire qu�un palliatif au probl�me de l�islam politique. On ne peut emp�cher l�instrumentalisation de l�Islam � des fins politiques quand, par ailleurs, existe une disposition permettant � l�Etat de s�arroger le droit de le faire. Le mieux dans ce cas-l� � et cela vaut pour l�Alg�rie � est de s�parer constitutionnellement le religieux du politique. Et que la comp�tition politique soit centr�e non pas sur la religion mais sur des programmes pr�sent�s par les partis en lice. En effet, l�exp�rience des pays s��tant dot�s de r�gimes islamiques montre finalement que l�Islam n�a �t� qu�un pr�texte pour les classes r�actionnaires et conservatrices pour parvenir au pouvoir, une source de diversion par rapport � la dure r�alit� socio-�onomique v�cue par les couches pauvres puisque ces r�gimes qui ont promis le paradis sur terre n�ont rien r�gl�. Que ce soit en Iran, en Arabie ou ailleurs, les disparit�s entre classes sociales se sont creus�es : les riches devenant plus riches et les pauvres plus pauvres. Pour toutes ces raisons, il faut laisser la religion aux hommes de religion et la politique aux politiques, et cessez de naviguer entre deux eaux. En Alg�rie, malgr� le net recul, par rapport aux ann�es 90 s�entend, du terrorisme islamiste radical, on observe que l�id�ologie islamiste a encore de beaux jours devant elle. Quand un Soltani d�clare que l�Etat islamique reste l�objectif de son parti, cela veut dire que la politique du pouvoir pour ramener la paix et la r�conciliation a �galement eu pour seul r�sultat un brouillage des rep�res, et ce, disons-le, avec l�appui de certains d�mocrates. Certes, il n�est plus question depuis quelque temps d�appel en direction des ��gar�s�. Mais il faut bien convenir que c�est en partie gr�ce au GSPC ! Depuis que ce dernier a fait all�geance � Ben Laden, se transformant en �Al- Qa�da au Maghreb�, il a de fait enterr� toute possibilit� de r�conciliation. Car, aux yeux de la communaut� internationale, on ne peut se r�concilier avec Al- Qa�da. Il n�en reste pas moins que le pouvoir tarde � d�signer ce �nouvel� adversaire pour ce qu�il est.