Trois millions de handicap�s �galent trois millions de familles. Les chiffres sont muets et silencieux devant leurs difficult�s et obstacles, mais aident � concevoir leur taille ou leur place au sein de la soci�t�. Une place qu�il faut, jour apr�s jour, arracher, gagner et garder par les personnes invalides physiquement et leur entourage. Hier, � l�Institut national de la sant� publique, � l�initiative de la F�d�ration des associations des handicap�s moteurs (FAHM), regroupant une soixantaine d�associations, handicap�s et parents ont pris la parole. Des t�moignages bouleversants et �mouvants loin de refl�ter la r�alit� au quotidien, ont �t� relat�s. La relation entre famille et handicap� a �t� mise de ce fait en relief. �Le handicap est per�u diff�remment par la famille et l�invalide lui-m�me. Celui-ci consid�re ses capacit�s � �voluer alors que ses proches veulent le couver et le prot�ger�, explique Mme Guidoum Zineb, psychologue clinicienne. �La sensibilisation � l'importance de la place du handicap� dans son environnement familial et du r�le de la famille dans la promotion du membre handicap� est primordiale. La famille constitue la premi�re �tape dans la promotion des personnes handicap�es�, a expliqu� Mme Atika Ma�meri, pr�sidente de la FAHM. Une relation importante qui d�finit la future situation du handicap� et sa volont�, voire sa d�termination, � s�int�grer dans la soci�t�. L�histoire d�une jeune m�decin g�n�raliste, Souad, handicap�e suite � des s�quelles de la polio, est un exemple. Apr�s avoir �t� prise en charge en France jusqu�� l��ge de 13 ans, elle est de retour au pays pour suivre une formation universitaire en m�decine. �Par les encouragements de mes parents et ma foi, j�ai pu atteindre mes objectifs malgr� tous les obstacles que je devais affronter avec mes seules b�quilles. Sauf que le jour du recrutement, apr�s deux ans de travail dans le cadre du pr�-emploi, des responsables ont voulu m��vincer�, a-t-elle racont�. Souhila a �t� accus�e d�avoir trafiqu� son certificat m�dical en notant qu�elle n�avait pas de maladies contagieuses. �Eh, oui, certaines personnes pensent qu��tre handicap� est contagieux�, s�est exclam�e Mme Atika Ma�meri. Il aura fallu l�intervention du p�re, pr�sent dans toutes les �tapes de sa vie, affrontant les responsables, pour que Souhila occupe son poste d�emploi. Lors de cette rencontre, un v�ritable cri de d�tresse a �t� lanc� par les parents de l�enfance infirme moteur d�origine c�r�brale (IMC). �Il n�est pas normal qu�il n�y ait pas de pension pour les IMC alors qu�ils sont dans le besoin pour leur prise en charge hygi�nique, alimentaire et les soins � prodiguer�, d�plore une maman d�un gar�on �g� de 14 ans, un IMC. �J�en veux au monde entier, surtout aux pouvoirs publics. Mon fils n�a pu voir le soleil depuis tr�s longtemps, car il ne peut pas sortir. Pourtant, le mat�riel ad�quat existe, il suffit de nous aider�, ajoute-t-elle. Un sentiment de �hogra� que cette m�re d�un enfant handicap� partage avec beaucoup d�autres vu le manque de consid�ration ou plut�t le manque de prise en charge. Le directeur de Handicap International, Laurent Cabourg, a soulign� la n�cessit� de mettre l'accent sur les diff�rents moyens d'aide et d'accompagnement psychologique permettant � la personne handicap�e de trouver sa place dans son environnement familial. La probl�matique qui se pose � l'�chelle mondiale est li�e � la pr�occupation de la famille quant aux moyens de prise en charge du handicap�. Il a �galement relev� l'importance de la formation au profit des sp�cialistes en mati�re d'accompagnement psychologique pour permettre au handicap� de trouver sa place dans son environnement familial et d'exprimer ses pr�occupations. A noter que la FAHM cr�era prochainement quatre comit�s de r�flexion sur des programmes de prise en charge des diff�rents handicaps. Meriem Ouyahia