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Journ�e de terreur � l'h�pital Mustapha-Pacha
Publié dans Le Soir d'Algérie le 12 - 04 - 2007

Une demi-heure apr�s l�attentat ayant vis� le Palais du gouvernement, la foule est nombreuse � la place de 1er-Mai en face de l�entr�e principale du centre hospitalo-universitaire Mustapha- Pacha. Les premiers bless�s commencent � arriver en masse. Les sir�nes des ambulances retentissent.
Les victimes sont orient�es directement vers le centre des urgences pour �tre dispatch�s entre les diff�rents autres services. Aux abords des urgences, une autre foule s�est form�e. M�decins, urgentistes, internes, infirmiers, pompiers, policiers et citoyens sont l� pour aider et avoir des nouvelles. Les �l�ments des services de s�curit� quadrillent le p�rim�tre. La peur d�un autre attentat en plein h�pital est perceptible. Le premier bilan fait �tat d�un mort et d�une quarantaine de bless�s. Il est donn� par le ministre de la Solidarit� nationale et de l�Emploi, venu s�enqu�rir de la situation.
Les anges touch�s
Des bless�s au nombre de 14 sont orient�s vers le service de chirurgie infantile. S�y trouvent parmi eux deux adultes gri�vement bless�s et cinq enfants. Ces enfants sont venus de la cr�che �L�Esplanade africaine� se trouvant en haut du Palais du gouvernement. �La bombe a explos� au moment du go�ter � 10h45. Les enfants jouaient et commen�aient � distribuer les g�teaux�, raconte une jeune pu�ricultrice en charge des b�b�s �g�s de deux ans et demi. �Les choses se sont pr�cipit�es : un bruit de fond strident s�est fait ressentir. Les murs ont trembl� et les vitres ont vol� en �clats. Les �tag�res sont tomb�es, dont quelques-unes sur ces anges�, ajoute-t-elle. �A un moment donn�, j�ai pens� que c��tait un tremblement de terre. Nous n�avons pas pu ouvrir les portes�, confie, les mains tremblantes, cette monitrice qui a remplac� sa coll�gue. Cherchant ses mots, elle poursuit : �Les enfants criaient. Un mouvement de panique s�est empar� de nous, avant de sortir pour se retrouver dans le jardin.� �Nous avions peur qu�il y ait une autre bombe ou bien qu�une personne kidnappe un des enfants�, encha�ne une de ses autres coll�gues. Selon elle, deux enfants ont �t� gravement touch�s au cr�ne. L�une d�elle, Cam�lia, bandeau autour de la t�te ne pleure pas, mais ne l�che pas d�une semelle sa monitrice. Elle ne veut absolument pas s�en �loigner. �Il faut retourner � la cr�che pour voir papa et maman�, tente-t-elle de la rassurer. A quoi, Cam�lia r�pond : �Je ne veux pas y retourner. Non, pas question.� C�est la m�me r�action de Aghil�s, deux ans et demi. Avec des cicatrices dues aux �clats de verre, sa t�te est aussi touch�e. Un autre enfant du m�me �ge ne cesse de pleurer. Il n�est pas bless�, mais il est sous le choc. On tente de le calmer sans succ�s. Il leur faudra beaucoup de temps pour oublier cette sinistre journ�e. Comme pour tous les anges de L��Esplanade africaine � qui abrite quatre classes.
La police paye un lourd tribut
Dans l�enceinte de l�h�pital, les bless�s circulent ensanglant�s accompagn�s d�infirmiers ou de proches. Radios � la main, ils se dirigent dans les diff�rents services. 40 bless�s ont �t� accueillis au niveau du service d�orthop�die Bicha. Quatre sont dans un �tat grave. En fait, ce sont les policiers qui ont �t� les plus touch�s. �Je me suis �vanoui � ce moment-l�. A mon r�veil dans l�ambulance, on m�a dit que c�est un camion�, raconte pour sa part un �l�ment de la Protection civile qui a �t� bless� � l��paule. Il a qualifi� l�explosion de �feu d�artifice �. Un spectacle morbide. Nadia, fonctionnaire � la chefferie du gouvernement, est une des autres bless�s. Elle �tait au quatri�me �tage du Palais du gouvernement: �J��tais � proximit� d�un mur au moment de l�explosion et je me suis retrouv�e de l�autre c�t� de la pi�ce. J�ai �t� carr�ment propuls�e�. Bless�e l�g�rement par les �clats des vitres, elle a pu d�valer les escaliers pour sortir de l��difice. A l�ext�rieur, elle entend parler du camion qui explos�. La jambe dans le pl�tre, une �tudiante de Bouzar�ah est formelle. Elle raconte : �Je me trouvais dans le Cous, (bus des �tudiants, ndlr) au tournant du jet d�eau, j�ai vu un camion percuter une Golf noire. Puis j�ai entendu une forte explosion. Tout le monde a commenc� � crier. Le bus s�est arr�t�, je suis tomb�e � cause de la bousculade. C�est pour �a qu�on m�a mis un pl�tre.� Un autre t�moin indique que c�est un camion de type Hyundai blanc qui a fonc� sur le palais. �En plus, dit-il, il y avait des bouteilles d�eau de marque d�Ifri derri�re�. Aux environs de 13 heures, un deuxi�me bilan tombe. Il fait �tat de huit morts au niveau du Palais du gouvernement auxquels s�ajoutent trois autres d�c�s au sein de l�h�pital. Il s�agit de deux policiers et d�une vieille femme. Ils se trouvent dans la morgue.
Le cri d�une m�re
Un cri indescriptible sorti des entrailles d�une maman, an�antie, retentit aux abords des urgences. Elle vient d�apprendre que son fils, policier, en service lors de l�attentat, est mort. Entour�e de ses enfants, cette maman n�a pu retenir ses cris avant de s��vanouir. Son jeune fils est mort alors qu�il venait de se marier. Apr�s de longues heures d�attente et d�espoir, elle apprend qu�elle ne pourra plus le revoir. D�autres proches vont aux nouvelles. La premi�re direction est la morgue. �Pour ne pas avoir de vains espoirs�, r�pond un papa venu chercher sa fille qui travaille au Palais du gouvernement. Une maman en larmes cherche parmi les bless�s sa fille �tudiante. Elle s�accroche � l�id�e que les passants n�ont pu �tre touch�s. �Je d�ambule depuis tout � l�heure entre les services, mais son nom n�est pas affich�, dit-elle d�sesp�r�e. Elle retient toujours son calme. Ce n�est pas le cas pour d�autres personnes qui perdent patience. Un jeune homme crie : �Je veux voir ma s�ur, je veux entrer au service des urgences. Je ne crois personne�. Il se calme quelques minutes apr�s avoir consult� la liste dans la salle d�accueil. Sa s�ur est saine et sauve. Mais la situation est dramatique pour d�autres familles. Aux environs de 16 heures, le bilan s�alourdit. Il fait �tat de 6 morts et 141 bless�s dont plus de 50 graves. Trois d�entre eux, dont un policier, sont morts des suites de leurs blessures.
Meriem Ouyahia


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