90�, A�n Fouara savoure son bonheur En parvenant mercredi � battre l��quipe saoudienne d�El Ahly Djeddah, l�Entente de S�tif a acc�d� pour la premi�re fois de son histoire, et de celle du football alg�rien, � la finale de la Champions League arabe. Comme on s�y attendait, le match retour des demi-finales ESS- Ahly Djeddah a �t� grandement disput�, de bout en bout, sans concession aucune, avec pour trait d�union un suspense � couper le souffle et une ind�cision qui a marqu� et les acteurs des deux bords et le public record qui garnissait les trav�es du 8-Mai-45. Pour un match de coupe, � ce stade bien avanc� de la comp�tition, c�en fut bien un. Certes, l�Entente a r�ussi � prendre l�avantage � la marque en d�but de seconde p�riode, pr�cis�ment � la 50�. Mais, cette avance n��tait point satisfaisante, ni rassurante pour se qualifier, puisqu�une �galisation de l��quipe adverse � n�importe quel moment du jeu compromettrait son passage au tour final de l��preuve. Il a fallu attendre le d�but du temps additionnel pour voir les S�tifiens enfin lib�r�s par un magnifique but d�Adico. La bataille s�est faite au niveau tactique. Elle a �t� tr�s dure durant le match. Mais, si au d�part Rabah Sa�dane a opt� pour une attaque � deux t�tes avec Bourahli, et Ziaya, il a d�, au fil du match, r�viser ce choix tactique, bas� sur l�offensive � outrance, puisque Ziaya n��tait pas dans son jour, et le remplacer par Touil d�s l�entame de la deuxi�me mi-temps. Puis, il a d� opter carr�ment pour une strat�gie � consonance d�fensive, en ajoutant un autre �l�ment r�cup�rateur au niveau de la ligne m�diane aux d�pens du travail offensif � quelques minutes de la fin du match (Lemouada� a pris la rel�ve de Derradj). Aux yeux de certains, cette approche ne manquait pas de risque, en ce sens que la voie �tait devenue grandement ouverte pour un adversaire qui ne demandait pas tant pour venir peser de tout son poids sur la d�fense s�tifienne, surtout apr�s l�ouverture du score par l�Entente. Rabah Sa�dane, auquel la tournure du jeu a donn� raison, s�est expliqu� en fin de match : �Il fallait bien assurer une bonne couverture, par la mise en place d��crans d�fensifs, susceptibles de bloquer le jeu d�un adversaire qui, en conc�dant le premier but, a opt� pour l�offensive � outrance, en faisant avancer deux joueurs aux c�t�s de ses deux attaquants. Face � une ligne avant � trois et parfois � quatre t�tes, le danger commen�ait � se faire pressant sur notre arri�re-garde. Nous avons souffert. C�est ce qui nous a contraints � remodeler nos choix�. Le r�ve se r�alise Le r�ve vient d��tre exauc� pour les Noir et Blanc en cette belle soir�e en assurant leur accession en finale de la Champions League arabe, en alliant la mani�re au r�sultat. Pour un exploit, c�en fut donc bien un lorsqu�on conna�t la valeur intrins�que de l�adversaire et la pression qui pesait sur les jambes des joueurs s�tifiens. Ceux-ci n�y sont pas all�s par quatre chemins pour atteindre cet objectif en optant d�entr�e pour l�attaque, avec notamment deux avants nominaux, � savoir Bourahli et Ziaya, �paul�s par Derradj et Adico, dans l�espoir de cueillir � froid leurs adversaires directs. Mais c��tait les Saoudiens qui ouvraient les hostilit�s � la 2� par le Tunisien Guemamdia qui, seul sur le c�t� gauche, suite � une h�sitation de la d�fense s�tifienne, verra sa frappe sauv�e par Hadjaoui. L�orage pass�, les S�tifiens vont diriger les d�bats � leurs mani�res. La bonne moisson d�occasions de scorer qui se sont pr�sent�es � Derradj (7�) et Ziaya (5� et 9�), a mis d�finitivement l��quipe s�tifienne sur orbite. Plus jamais on ne pouvait l�emp�cher de r�aliser un objectif pieux, � savoir la qualification. Pouss�e par un merveilleux public, la bande � Sa�dane va rallumer le chaudron par une belle combinaison entre Bourahli et Ziaya. Ce dernier profitant de la sortie de Mousseylem essayera le lob. Le ballon filait directement dans les filets quand surgit le d�fenseur Abdelghani qui sauvera sur sa ligne (18�). Sur le corner qui va suivre, Adico ne parvient pas � ajuster sa t�te. Les occasions vont se succ�der pour les locaux mais la pr�cipitation et le poids du match ont fait rater la concr�tisation. Le stade s�impatiente, et les minutes s��gr�nent au fur et � mesure. La pression du match se fait ressentir chez les S�tifiens qui vont commettre des maladresses lesquelles ont failli leur co�ter tr�s cher. Ainsi sur un flottement dans la d�fense s�tifienne, Ca�o d�un tir puissant va obliger Hadjaoui � sortir le cuir en corner (41�), ou encore la frappe de Guemamdia qui ne passe pas loin du cadre (44�). La derni�re occasion du premier half sera s�tifienne. Derradj sur son c�t� gauche s�essaya par une belle frappe � ras-de-terre qui fr�lera le poteau de Mousseylem (44�). Les Ententistes vont d�buter la seconde p�riode avec plus de d�termination et une grande envie de vaincre. Ce qui devait arriver arriva � la 50� de jeu. Sur un joli travail du duo Touil, Derradj, ce dernier va se retrouver seul devant le gardien et n�aura alors aucune peine pour catapulter le ballon d�un tir rageur au fond des filets. Cet avantage alluma la passion aussi bien sur le terrain que sur les gradins. Et c�est sur le m�me rythme et avec la m�me application que les S�tifiens iront chercher le second but qualificatif. Les Saoudiens, quant � eux, ne vont pas rester les bras crois�s et essayent tant bien que mal de revenir � la marque ou du moins pr�server le score jusqu�au coup de sifflet final pour tenter les tirs au but. De part et d�autre, les attaques vont s�encha�ner avec un net avantage pour les Noir et Blanc, mais ni les S�tifiens, ni les Saoudiens ne purent exploiter � bon escient les occasions qui leur ont �t� offertes. Puis, alors que la fin du match s�annon�ait sur un score bloqu� � 1-0, S�tif est sortie de sa bo�te. Deux minutes apr�s que Abdelghani, sur balle arr�t�e, eut adress� un tir fulgurant que d�gagera Hadjaoui en corner � l�aide d�une claquette, Raho d�boule sur le c�t� droit et remet dans la surface de r�paration pour Adico qui d�une superbe demi-vol�e aggrave la marque apr�s que le ballon ait heurt� l�int�rieur du poteau (90�). L�ESS, ma�tre de son sujet, termina en vainqueur cet important rendez-vous, r�ussissant pour la premi�re fois � aborder une finale de Coupe arabe. Imed Sellami FICHE TECHNIQUE Stade 8-Mai-45 - affluence record - temps frais - pelouse en bon �tat - arbitrage de M. La�rdjoun assist� de MM. Adam et Karkouri (Maroc) Buts : Derradj (50�) Adico (90�+1�) ESS Averts. : Ca�o (64�) Ahly Djeddah ESS : Hadjaoui- Raho- Yekhlef- Benchadi puis Delhoum (81�)- Ma�za- Keita- Lemouchia- Adico- Ziaya puis Touil (46�)- Derradj puis Lemouada� (88�)- Bourahli. Entr. : Sa�dane Ahly : Mousseylem- Badra- Djaber- Moadh- Abdelhak- Derouiche- Abderabou- Abdelghani- Guemamdia- Tayeb puis Takfir (76�)- Ca�o. Entr. : Niboucha Un parcours de champion Pour acc�der en finale de la Champions League arabe, l�Entente de S�tif a montr�, tout au long de sa campagne, une grande d�termination pour honorer ses couleurs. Les victoires qu�il avait r�ussi � ramener de Riyad et du Kowe�t, des fiefs o� g�n�ralement les �quipes visiteuses ne pouvaient �viter la poisse, en sont des exemples �difiants. Mieux, les Noir et Blanc ont r�ussi � �carter toutes les �quipes saoudiennes engag�es dans cette coupe. De l�Ittihad en passant par Ennasr et enfin El Ahly, toutes sont pass�es dans la casserole des gars de A�n El-Fouara. Toutes ces performances ont hiss� l��quipe s�tifienne au premier rang de l��preuve. La belle aventure des Noir et Blanc a d�but� � S�tif le 21 octobre 2006 en �crasant au stade du 8-Mai-45 la solide formation soudanaise d�El Merrikh par 3-0 apr�s qu�elle s��tait inclin�e quinze jours plus t�t � Khartoum par 2-0. Au deuxi�me tour, apr�s avoir inflig� un cinglant 4-1 � l��quipe saoudienne d�El Ittihad le 20 novembre 2006, les S�tifiens vont devoir perdre la manche retour � Djeddah le 28 novembre par 3-1. Score qui leur permet de se qualifier pour le tour des poules. Le tour des poules va se solder pour l�Entente par trois victoires, contre les Saoudiens d�Ennasr en aller retour, et El- Kowe�ty � Kowe�t city. Deux matchs nuls face aux Kowe�tiens � S�tif et aux Jordaniens d�El Fai�aly �galement � S�tif. L�Entente ne perdra qu�une seule rencontre en six matchs. D�faite conc�d�e � Amman face aux Jordaniens d�El Fai�aly, leur prochain adversaire en finale de la Champions League arabe. Gr�ce � cette belle s�rie de r�sultats probants, elle a termin�e cette troisi�me phase de l��preuve arabe en t�te de son groupe, tout en se qualifiant aux demi-finales. Le match aller de cette avant-derni�re phase s�est d�roul� � Djeddah o� l�Entente s�est inclin�e par un 1-0 face au Ahly, avant de s�imposer mercredi en match retour 2-0 � S�tif. I.S ECHOS DE SETIF... � Cinq heures avant le coup d�envoi, le stade du 8- Mai-45 �tait plein � craquer. Des centaines de supporters m�me munis de leurs tickets n�ont pu acc�der � l�enceinte du chaudron. Apr�s des heures d�attente inutile, les malheureux ont d� se rabattre sur les �crans g�ants plac�s dans diff�rents points de la ville de S�tif. � Apr�s un suspense de plusieurs heures, et qui avait tenu en haleine des milliers de fans de l�Entente, l�entra�neur des Noir et Blanc a finalement mis l�impasse sur la participation de son meneur de jeu, Hadj A�ssa, pas totalement r�tabli de sa blessure, au grand dam des supporters s�tifiens qui esp�raient le voir dans ses �uvres. � A quelques heures du d�but de la rencontre, toutes les art�res de la ville ont �t� d�sert�es. S�tif ressemblait � une ville morte. Magasins ferm�s, administrations et �coles abandonn�es. La circulation �tait plus fluide contrairement aux autres journ�es. � Des dizaines de banderoles de diff�rents clubs alg�riens, MCA, JSK, ASO, USMB, USM Alger, USM Annaba, NAHD, Entente de Souk-Ahras, CSC, MOC, US Biskra et MC Oran ont �t� accroch�es autour de la pelouse du stade par des centaines de supporters venus des quatre coins du pays encourager le repr�sentant alg�rien. M�me les Tunisiens de l�Etoile du Sahel ont tenu � �tre pr�sents au stade. � Comme � l�accoutum�e, c�est le gardien s�tifien Hadjaoui, sous les applaudissements du public, qui p�n�tre le premier sur la pelouse en vue de la s�ance d��chauffement, suivi quelques minutes plus tard par le reste de la bande. � A trente minutes du coup d�envoi, une panne de courant va plonger durant une dizaine de minutes le stade du 8-Mai- 45 dans une totale obscurit�. Les deux �quipes ont d� continuer leur s�ance d��chauffement uniquement � la clart� de la lune. � Contrairement aux matchs pr�c�dents, et en l�absence de Bourahli, c��tait Raho qui portait le brassard de capitaine. Pour cette rencontre face aux Saoudiens, et malgr� l�insistance de Bourahli, Raho remet le brassard de capitaine au renard des surfaces en guise de respect. � �pat�s par l�ambiance dans les trav�es du stade cr��e par les supporters s�tifiens, les joueurs saoudiens ont tenu � immortaliser ces moments intenses � l�aide d�appareils photos num�riques. � La finale aller se jouera le jeudi 3 mai prochain (20h) � S�tif tandis que le retour est pr�vu le jeudi 17 mai (19h locales) � Amman. DECLARATIONS -EXPRESS Issa�d Bourahli (capitaine de l�ESS) : �Nous nous sommes fix� depuis un certain temps cette Ligue des champions comme premier objectif. J�esp�re que nous parviendrons � aller jusqu�au bout pour offrir aux n�tres et au public alg�rien en g�n�ral cette coupe qui fait encore d�faut aux annales du football alg�rien �. Rabah Sa�dane (entra�neur de l�ESS) : �Je f�licite mes joueurs pour leur application et leur sens du sacrifice, r�alisant l�exploit de battre une �quipe aussi cot�e qu�El Ahly Djeddah. Nous aurions pu marquer davantage de buts. Mais, dans leur pr�cipitation, nos avants ont manqu� des balles pr�cieuses, ce qui ne diminue en rien le r�le qu�ils avaient jou� pour fixer l�adversaire dans sa zone. Nous avons sacrifi� au d�but de cette saison plusieurs points en championnat pour pr�server nos chances intactes dans cette �preuve arabe. J�esp�re que nous go�terons enfin aux d�lices de la victoire�. Abdelhakim Serrar (pr�sident de l�ESS) : �Bravo pour les joueurs et le staff technique pour l�exploit qu�ils viennent de r�aliser. Ce n��tait pas facile. Mais � c�ur vaillant, rien d�impossible. Il s�agit maintenant de se remettre s�rieusement au travail pour la finale�. La Fondation �Derriche Braham� f�licite l�ESS L�ancienne star du football alg�rien et africain, Zoubir Bachi, pr�sident de la fondation �Derriche Braham�, n�est pas rest� insensible apr�s la grande victoire de l�Entente de S�tif en Coupe arabe. �Je tiens � f�liciter vivement le succ�s de l�ESS face au Ahly de Djeddah. Les S�tifiens, qui ont confirm� leur supr�matie, sont bien partis pour d�crocher la coupe. C�est mon plus grand souhait�. C.B. CARTON ROUGE Faillite organisationnelle Le c�t� organisationnel de cette importante confrontation a �t� d�faillant. Malgr� un renfort impressionnant, le service d�ordre a �t� totalement d�pass� et submerg� par la mar�e humaine qui a d�ferl� sur le terrain juste apr�s le coup de sifflet final de l�arbitre marocain. La m�me situation a �t� constat�e avant le d�but de la rencontre, o� d�pass�s par les �v�nements, les policiers ont carr�ment refus� l�acc�s � la tribune de presse aux journalistes venus couvrir le match. Il a fallu faire le pied de grue durant des dizaines de minutes devant le portail pour que les policiers daignent les laisser entrer. I.S.
