A force de se croiser � tout bout de champ, ces deux-l� ont fini par se conna�tre dans leur moindre d�tail, mieux que ne pourraient se conna�tre n�importe quelles autres formations d�Angleterre, voire de par le Vieux Continent. Pour cette troisi�me saison depuis que Rafa�l Benitez et Jos� Mourinho ont pris en charge respectivement Liverpool et Chelsea, leurs chemins se sont crois�s � pas moins treize reprises d�j�, dont quatre fois en Ligue des Champions. Ce qui �videmment frise le record. Et depuis, les Liverpool � Chelsea n�ont jamais �t� tristes, que se soit sur le terrain, � Stamford Bridge ou � Anfield, ou encore dans les salles r�serv�es aux conf�rences de presse, avec les deux managers qui trouvent toujours une occasion pour s�envoyer le genre �d�amabilit�s� qui font grincer des dents les vieux gardiens du temple et des valeurs s�culaires si ch�res � la Football association anglaise ou la League. Mais, il faut dire �galement, que derri�re cette rivalit� extr�mement bien entretenue, tel une bonne vieille tradition � l�anglaise, Benitez et Mourinho se vouent l�un � l�autre un immense respect, notamment pour l��uvre accomplie par chacun en si peu de temps. Une �uvre dont l��tape de ce mercredi constitue un moment cl�. Avec dans un coin de sa m�moire le douloureux souvenir de la demi-finale de 2005, l�in�narrable Mourinho doit tr�pigner de tout son �tre de �r�gler� un compte toujours ouvert avec Liverpool. Une �quipe qui a toujours su r�pondre du tac au tac au club des riches quartiers de Londres dans les matches de Coupes notamment. En Cup par exemple, Steven Gerrard et ses co�quipiers ont sorti John Terry et les siens avant de s�adjuger le troph�e il y a presque une ann�e, comme ils l�avaient fait une saison plus t�t lors de cette fameuse demi-finale de la Ligue des Champions qui reste jusqu�� ce jour en travers de la gorge de Mourinho. En Premier League �galement, les choses ont bien �volu� pour les Reds qui se faisaient battre, les deux premi�res ann�es des r�gnes de Benitez et Mourinho, parfois de fa�on s�che comme ce fut le cas � Anfield l�ann�e derni�re (1-4). Ainsi, cette saison, il n�est pas de bon aloi d��voquer Liverpool devant les Bleus qui ont d�abord �t� tout heureux de l�emporter gr�ce � un exploit de Drogba, en septembre dernier, avant de ne s�incliner que par un score de 2-0 alors que Liverpool avait de la place pour administrer une historique humiliation aux Londoniens, en janvier dernier. Si pour les quatre pr�c�dentes confrontations entre Liverpool et Chelsea, les Londoniens �taient � chaque fois donn�s favoris mais sans que cela se mat�rialise sur le terrain, les hommes de Mourinho ne parvenant m�me pas � marquer le moindre but � chaque rendez- vous, en revanche, pour le match de ce soir et celui du 1er mai prochain, tout comme pour Manchester United � Milan AC d�ailleurs, personne ne veut se mouiller pour avancer un quelconque favori. Avec des ma�tres tacticiens de la carrure de Benitez et Mourinho, on peut en effet s�attendre � tout et ce n�est certainement pas la domiciliation du match qui risque d�influer directement sur l�issue de cette demi-finale. Les Reds peuvent autant s�illustrer � Stamford Bridge que les Bleus � Anfield. Azedine Maktour Cech garde la t�te froide Sous une protection noire qui enveloppe sa t�te, � la mode 3e ligne de rugby, Petr Cech, l'impeccable gardien de Chelsea, garde les id�es claires avant de retrouver Liverpool en demi-finale de la Ligue des champions, ce soir, il rappelle que lui et les Blues ont les nerfs solides. "Nous n'abandonnons jamais, explique-t-il sur son site Internet au sujet de la principale force de Chelsea. Nous pensons toujours que nous pouvons revenir jusqu'� la derni�re seconde". "Dans les deux matches contre Valence (1-1/2-1 en quarts de finale), nous avions un but de retard, d�taille-t-il au Daily Telegraph d�hier, mais nous avons r�ussi � renverser la situation les deux fois". En 8es, Porto a aussi men� 1 � 0 dans chaque manche avant d'�tre �limin� (1-1/1-2). "Ces rencontres ont montr� que nous pouvions prendre le dessus sur nos adversaires m�me quand le match est mal engag�, souligne Cech. Et c'est une force". La grande forme du g�ant tch�que (1,97 m) en est une autre pour les Blues. Absent des terrains plus de trois mois apr�s une spectaculaire blessure (fracture du cr�ne) contre Reading, qui lui vaut de porter un masque en match, Cech a d�j� plusieurs fois sauv� son �quipe par ses parades. Il a notamment sorti deux balles de buts contre Blackburn (2-1 a.p.) en demi-finale de "Cup" - dont une... de son propre d�fenseur John Terry. Contre Portsmouth, en Championnat d'Angleterre, il a �t� imp�rial (2-0, 29e journ�e). En fait, il est m�me quasiment invincible en Premier League. Depuis son retour de blessure, Cech n'a encaiss� de buts que lors de deux matches sur onze. Liverpool avait d'abord compl�tement g�ch� sa premi�re sortie, le 20 janvier. Au bout de 4 minutes, Dirk Kuyt le trompait (2-0 pour les Reds � Anfield)... Depuis, Cech avance casqu�, et seul l'Argentin Tevez, de West Ham, lui a marqu� un but en championnat, apr�s quelque 800 minutes d'invincibilit�. "C'�tait un tir facile que j'aurais d� prendre, peste Cech. J'aurais d� mieux r�agir. Ce but est de ma faute", mais ne fut qu'anecdotique (4-1 pour les Blues). Le gardien de la s�lection tch�que se souvient �galement qu'en quatre matches de Ligue des champions contre Liverpool (deux 0-0 en poules l'an dernier), il n'a encaiss� qu'un seul but, mais qui a suffi � priver Chelsea de la finale 2005. L'Espagnol Luis Garcia avait marqu� un but "fant�me" selon Jos� Mourinho, le ballon n'ayant peut-�tre pas franchi la ligne. Mais ce "match contre Liverpool n'est pas une revanche de celui d'il y a deux ans, assure Cech. L'objectif n'est pas de se venger mais d'aller en finale". Pour jouer enfin le dernier match europ�en de la saison, Chelsea, apr�s trois �checs en demi-finale et en quatre saisons, compte �videmment sur son "Special one", le manager Jos� Mourinho. "Notre jeu et nos r�sultats d�pendent enti�rement de son travail, dit de lui Cech dans une interview sur le site de la Fifa. C'est lui qui est � l'origine de tous nos succ�s." Mourinho compte �videmment sur "le meilleur gardien du monde", qu'il aime aussi couvrir d'�loges dans un superbe ballet de compliments. "Je lui ai fait un c�lin et il m'a fait un c�lin, avait dit le Portugais apr�s le match h�ro�que de son gardien � Blackburn. Je l'ai f�licit� et il m'a f�licit�", comme il sied au "meilleur gardien du monde. Mais �tre meilleur au monde apr�s cette op�ration est �tonnant".