Partant du postulat qu�il existe une sorte de prise de conscience de la part des pouvoirs publics quant � la n�cessit� de baliser le terrain de l�exercice du journalisme en Alg�rie dans la mesure o� le minist�re de la Communication a install� une commission mixte afin de pr�parer un avant-projet du statut particulier du journaliste, ce texte qui sera rendu public incessamment, est soumis actuellement � une expertise juridique. Le Syndicat national des journalistes (SNJ), porteur de cette initiative tant esp�r�e par la corporation, a ouvert, mercredi et jeudi derniers, � partir de Constantine, le d�bat sur la question � travers l�organisation d�un s�minaire sous le th�me de la protection juridique et sociale du journaliste � l�occasion de la c�l�bration de la Journ�e mondiale de la libert� de la presse. Au terme de deux journ�es de travaux, les participants, � l�initiative du SNJ parmi les journalistes, universitaires, repr�sentants des minist�res de la Communication, du Travail et de la S�curit� sociale, experts juridiques et cadres syndicaux, ont adopt� une r�solution qui insiste sur l�organisation d�un cycle de rencontres-d�bats dans le but d�enrichir la mouture dudit avant-projet, �labor�e conjointement par le SNJ et le minist�re de la Communication avec l�apport du minist�re du Travail et de la Centrale syndicale et aussi le concours d�experts en la mati�re, � l�effet d�acc�l�rer le processus de son adoption. Ce s�minaire de Constantine est la premi�re rencontre- d�bat abordant la question br�lante de la situation socioprofessionnelle des journalistes avec un effet d�annonce qui augurerait de l�aboutissement dans les n�gociations entre les repr�sentants des professionnels de la presse et ceux du minist�re de la Communication. Le choix de la ville de Constantine pour accueillir une manifestation d�une telle envergure en regroupant des journalistes des diff�rents coins du pays selon les termes du SG par int�rim du SNJ, M.Kamel Amarni, rel�ve d�un travail de proximit� qui vise � soulever les probl�mes rencontr�s par les journalistes de l�int�rieur du pays, les plus touch�s par la pr�carit� en l�absence d�un cadre juridique qui les prot�ge. La manifestation, concr�tis�e gr�ce, notamment, � l�apport de la wilaya de Constantine et pas moins de 14 m�dias priv�s et publics, s�est ouverte d�s mercredi dernier par un atelier portant sur l�organisation syndicale et les techniques de n�gociation de la convention collective, anim� par M.M. Mohamed Ramdane A�t Ali et Mezhoud Arezki, experts syndicaux ainsi que la tenue, jeudi, d�un cycle de conf�rences abordant la th�matique de la protection juridique et sociale du journaliste. Les participants ont �galement observ� un recueillement devant les st�les comm�moratives, �rig�es � la m�moire des d�funts Hakim Taakouchet (1965-1995) et Makhlouf Boukhzar, deux journalistes victimes de la barbarie terroriste. Dans son allocution � l�ouverture du s�minaire, le repr�sentant du ministre de la Communication, M.Draoui, a �num�r� les perspectives que compte engager le d�partement de Hachemi Djiar et aussi, les actions engag�es en vue de moderniser le syst�me informatif de l�Etat. Il s�agit de l��laboration du statut particulier du journaliste, la cr�ation d�un centre de formation pour la mise � niveau des journalistes, dot� d�un centre de documentation et d�un club de journalistes ainsi que l�organisation de la communication au sein des institutions publiques et la redynamisation du Conseil sup�rieur de l�information (CSI), gel� depuis 1993 suite � l��tablissement de l��tat d�urgence. Le Dr Brahim Brahimi a conseill� aux professionnels de la presse, dans son intervention portant sur le statut particulier du journaliste, de s�inspirer des exp�riences positives en la mati�re et �galement de celles n�gatives pour �viter de tomber dans les m�mes erreurs afin d�enrichir le texte du statut du journaliste une fois soumis aux d�bats, car, c�est le seul instrument juridique assurant les droits des professionnels des m�dias. Le conf�rencier �voquera certains aspects ignor�s par la loi en vigueur devant �tre pris en consid�ration dans le projet du statut particulier comme la clause de conscience en cas de cession de parts ou de r�orientation de la ligne �ditoriale du journal et des droits d�auteur pour les journalistes. Et de souligner la n�cessit� de l�installation de la commission de la carte, une structure d�pendante du CSI. De son c�t�, Melle Nassima Chorfi, consultante aupr�s d�organisations internationales sur les questions socio�conomiques et des droits de l�homme, a not� la faiblesse r�f�rentielle de la jurisprudence dans le domaine du droit du travail, due essentiellement au fait que les journalistes n�actionnent pas en justice leurs patrons � cause de la m�connaissance de la l�gislation du travail d�une part, et de la peur des repr�sailles et du licenciement d�autre part. Elle a mis en garde les journalistes � ne pas accepter �un contrat de stage� qui n�a pas d�existence juridique et donc, nul, du point de vue de la loi et aussi de signer successivement des contrats de dur�e d�termin�e (CDD) s�ils travaillent en permanence, car, ce type de contrats est nul s�il ne r�pond pas � une situation � caract�re temporaire. Et de proposer aux journalistes de s�organiser pour pouvoir n�gocier une convention collective et d�noncer les violations des droits que subit leur corporation. Le Dr Abdelmadjid Merdaci, universitaire et �galement professionnel de la presse, est revenu sur le contexte historique de la cr�ation des titres priv�s. Il a indiqu� que la majorit� des porteurs de projets d�entreprises de presse ne sont pas �ligibles � la d�fense des libert�s publiques et droits fondamentaux de l�homme dont ceux relatifs au travail dans la mesure o� ils remplissaient les conditions d��ligibilit� � l�occupation des postes de responsabilit� sous l��gide du syst�me r�pressif de l��poque. Il expliquera que la rupture formelle avec le syst�me informatif soumis au contr�le direct de l�Etat et la cr�ation, par le biais du financement parapublic, d�entreprises de presse priv�es n�a fait que transf�rer les capitaux publics � des bo�tes priv�es qui ont donn� l�apparence � l�existence d�un pluralisme, en fait, fictif. �La presse ne peut pas se d�connecter des enjeux politiques et la question qu�on doit se poser est de savoir comment peut-on rendre intelligibles les zones de non-droit dans ce brouillard id�ologique et �galement est-ce que le nombre important des quotidiens �mergents (46) a rendu les Alg�riens plus inform�s qu�avant ?� s�est-il interrog�. Il est � signaler que la convention collective des travailleurs de journal En-Nasr, sign�e le 19 octobre 2005 par la section syndicale de l�entreprise affili�e au SNJ, a �t� pr�sent�e comme exemple par la SG de la section, Melle Nardjes Kermiche. Cette convention demeure l�une des toutes premi�res exp�riences alg�riennes en la mati�re.