Dix jours apr�s l�ouverture de la campagne �lectorale qui ligne 24 participants au niveau de la wilaya de Tizi-Ouzou, on peut compter moins d�une dizaine qui se sont manifest�s sur le terrain avec des rassemblements tr�s peu nombreux, g�n�ralement moins de la contenance des salles retenues pour l�occasion par l�administration. Des salles, pr�cisons- le, ne d�passant pas 200 places, exception faite des salles de spectacles de la maison de la culture et du th��tre Kateb- Yacine de Tizi-Ouzou qui peuvent contenir jusqu�� 1000 personnes. Qu�il s�agisse des petites ou des grandes salles, th��tres des manifestations programm�es par 8 partants sur 24, les organisateurs ont rarement atteint ou d�pass� la moiti� des si�ges disponibles except� Louisa Hanoune et Ahmed Ouyahia, premiers chefs de partis � venir solliciter les �lecteurs tizi-ouz�ens respectivement jeudi 3 et vendredi 4 mai � la maison de la culture, Mouloud-Mammeri, de Tizi-Ouzou. M�me en mati�re d�affichage pourtant intense, le nombre de ceux qui ont marqu� leur pr�sence est tout juste �gal � la moiti� des inscrits pour prendre part � la course �lectorale du 17 mai. Dans ce domaine, il est frappant de constater que ceux qui sollicitent les suffrages des �lecteurs pour parler et l�gif�rer au nom du peuple ne respectent ni la r�glementation en mati�re d�affichage, affichant, massivement hors sites, ni la pluralit�, les affiches des uns couvrant celles autres. La transparence n�est pas non plus la vertu la mieux partag�e par tous. Certains partis se sont content�s de donner les noms, pr�noms et �ge des candidats omettant de pr�ciser les niveaux d�instruction et les fonctions de leurs candidats. Il est vrai que face � un corps �lectoral en majorit� peu instruit ou analphab�te, certaines pr�cisions peuvent para�tre tout � fait inutiles. Parmi ceux qui apportent ces compl�ments d�informations souvent n�cessaires pour orienter le choix d�une partie de l��lectorat, il y en a qui les ont gonfl�s pour influencer le d�tenteur du bulletin de vote. Toute cette tricherie incompatible avec l��ligibilit� passe inaper�ue aux yeux de l�administration et tol�r�e par tous les engag�s dans la course, tous convaincus qu�ils sont log�s � la m�me enseigne. Les citoyens qui ne sont pas dupes se demandent comment investir de leur confiance les partis et les candidats pris en flagrant d�lit de mensonge ou de tricherie, comment redonner confiance � ceux qu�ils n�ont plus revus depuis les derni�res �lections et qui viennent avec l�intention de rempiler sans avoir jamais rendu compte de leurs mandats pr�c�dents ? Plus profonds, certains s�interrogent sur l�utilit� du scrutin dont les r�sultats leur paraissent connus d�avance et sur l�utilit� d�une chambre sans pouvoirs r�els, tenue dans le plus grand m�pris par le 1er magistrat du pays consid�rant qu�il est plus repr�sentatif et l�gitime que tous les d�put�s et s�nateurs r�unis, pourquoi voter pour une chambre tourn�e en ridicule par le pouvoir qui lui fait voter une loi et son contraire avant que l�encre ne s�che sur le texte pr�c�dent ? Une chambre caract�ris�e par la soumission au pouvoir et par l�absent�isme. Voil� pourquoi les citoyens boudent les meetings de sensibilisation o� les partis de la coalition pr�sidentielle et les ministres du gouvernement viennent se vanter d�avoir donner � la r�gion ce qui ne leur appartient pas, o� les partis de l�opposition ont failli � leur mission de porte-parole des laiss�s-pour-compte et de la population en g�n�ral. On s�interroge aussi pour savoir d�o� viennent tous ces partis inconnus sur la sc�ne et comment ils ont pu confectionner et l�galiser leurs listes sans que personne trouve � redire, ce, au moment o� des listes telles que celles de Mohand Sa�d Amrouche et semble-t-il aussi de Sa�d Khelil, parvenues � temps, sont injustement rejet�es par l�administration. Tout cela donne au citoyen le sentiment d�un jeu qui se d�roule derri�re son dos et sur son dos, un vaste march� o� beaucoup de �partis� paient des candidats pour figurer sur leurs listes, des repr�sentants au sein des commissions de surveillance qui ne surveilleront rien, des colleurs d�affiches et m�me des figurants aux r�unions. D�autres, au contraire, se font payer les meilleures places sur leurs listes. Ce jeu malsain, pousse les citoyens � bouder les meetings de sensibilisation en attendant, peut-�tre de bouder les urnes.