Les jeunes de ce quartier populaire ont suivi la pr�sidentielle fran�aise. Comme une bonne partie des Alg�riens, me diriez-vous. Oui, certainement et beaucoup d�observateurs se demandaient ce qui motivait cet int�r�t. Ils avaient quelques �l�ments de r�ponse : l�attrait d�une confrontation d�mocratique, des d�bats passionnants, une autre fa�on de faire la politique en parlant des probl�mes concrets des gens, etc. L��lection de Sarkozy a d�plu � ces jeunes. Premier commentaire. Il ne fera rien du tout. Tiens, tiens. Que veulent-ils dire. �Eh bien, il ne fera rien. Il ne pourra pas renvoyer les immigr�s. C�est eux qui tiennent la France. Il n�y a qu�eux qui travaillent. Les Fran�ais ne veulent pas faire leur boulot.� Le commentaire est renversant de na�vet�. L�objection que les Fran�ais travaillent et m�me travaillent beaucoup les laisse froids. Ils ne parlent pas du m�me boulot. Explications donn�es, je comprends qu�ils parlent d�un autre type de boulot, un boulot sp�cial immigr�s qui n�existe pas bien s�r. Ils d�signent ainsi des opportunit�s de boulot, ils trouveront du boulot. Alors l��lection de Sarkozy leur pose probl�me pour les visas. Ils sont convaincus d�un tour de vis mais pas du tout convaincus qu�ils seront refoul�s. Pour eux, Sarko faisait du cin�ma �lectoral avec ces histoires d�expulsion. Elles ont bien eu lieu pourtant mais elles ne les troublent pas ; dans le pack immigration, ils assument aussi ce risque mais croient qu�ils pourront s�en tirer. Les malheurs n�arrivent qu�aux autres. L�expulsion vraiment ! Ils sont pr�ts � risquer leur vie pour partir, alors ce petit risque. Le duel S�go-Sarko les int�ressait pour cette question tr�s pratique : plus ou moins de chances pour le visa, plus ou moins de chances pour avoir la carte de s�jour et r�ve supr�me plus ou moins de chance d�avoir la nationalit�. Ces jeunes sont des Fran�ais virtuels. Et puis m�me si Sarko serre la vis, il reste l�Espagne et l�Angleterre, fa�on de dire �il n�y a pas que la France, il y a mieux.� C�est mieux o� ? L�Angleterre, tonton ! �Fiha ma��cha.�