Le Forum du quotidien El Moudjahid �tait consacr� hier � la question de la torture durant le colonisation. Me Fatma Benbraham, avocate � la cour d�Alger, a qualifi� de �crime d�Etat� et de �crime contre l�humanit� les exactions commises par l�arm�e fran�aise. Selon elle, les autorit�s de ce pays ont toujours r�fut� l�existence de telles pratiques, �mais nous savons aujourd�hui que la torture �tait une institution au sein de l�arm�e coloniale�. Elle en veut pour preuve la note de service sign�e par le g�n�ral Massu dans laquelle il ordonne � ses troupes de pratiquer la torture, jusqu�� ce que mort s�ensuive. �On ne peut lutter contre la guerre r�volutionnaire et subversive men�e par le communisme international et ses interm�diaires avec les proc�d�s classiques de combat, mais bien �galement par les m�thodes d'action clandestines et contre-r�volutionnaires. La condition sine qua non de notre action en Alg�rie est que ces m�thodes soient admises, en nos �mes et consciences, comme n�cessaires et moralement valables�, avait indiqu� l�officier fran�ais dans cette note, qui sera rendue publique, quelques ann�es plus tard, par l�historien Pierre Vidal Nacquet. Le fait que des personnalit�s de haut rang condamnent la torture prouve irr�futablement que cette pratique �tait largement r�pandue dans les rangs de l�arm�e de colonisation. C�est notamment le cas du g�n�ral parachutiste Paris de la Bollardi�re qui a demand� � �tre relev� de son commandement, en mars 1957, en signe de protestation. Le 12 septembre de la m�me ann�e, c�est au tour du secr�taire g�n�ral de la pr�fecture de police d�Alger de d�missionner afin de d�noncer les exactions des paras de Massu. �En visitant les centres d�h�bergement, j�ai reconnu sur certains assign�s les traces profondes des s�vices ou des tortures qu�il y a quatorze ans je subissais personnellement dans les caves de la Gestapo � Nancy�, affirmera Paul Teitgen. �Malgr� toutes les preuves, le gouvernement fran�ais refuse aujourd�hui encore de reconna�tre que la torture �tait largement pratiqu�e contre le peuple alg�rien. Il suffit de lire le livre d�Aussaresses pour s�en rendre compte �, a pr�cis� Me Fatma Benbraham en rappelant qu�il y a eu plus de 8000 cas de disparitions forc�es durant la seule bataille d�Alger. Selon elle, le peuple alg�rien a les moyens de saisir la Cour p�nale internationale pour juger les responsables des tortures et des disparitions. �Il est possible de saisir cette juridiction, il suffit de faire valoir le statut de Rome qui a �t� adopt� le 17 juillet 1998�, dira Me Benbraham.