Le Centre d�aide aux toxicomanes d�El Mohammadia n�est plus � pr�senter. Son �quipe, compos�e de m�decins et de psychologues, s�est forg�e une r�putation et les infrastructures de ce genre sont rares pour ne pas dire inexistantes. Le docteur Benserradj, d�tach� du secteur sanitaire de Sidi M�hamed, active au niveau du centre depuis deux ann�es. Il se fixe comme objectif principal, � l�instar de ses coll�gues, la pr�vention m�dico-psychologique et la sensibilisation des personnes victimes de la drogue. Ici, la m�dication n�est pas la m�thode de soins usit�e et la priorit� est donn�e � la prise en charge psychologique. �Nous faisons des prescriptions m�dicales toutefois pour les polytoxicomanes � qui nous donnons des anxiolytiques et des somnif�res l�gers, quoique dans la plupart des cas nous traitons aussi avec de la phytoth�rapie�, pr�cise le docteur Benserradj. Ce dernier a r�ussi tout au long de sa pr�sence au centre � se familiariser avec le ph�nom�ne de la toxicomanie. Depuis que les activit�s de cette structure ont �t� fortement m�diatis�es, il re�oit des demandes d�aide de personnes venant de diff�rentes r�gions. Ainsi selon le m�decin, 80% des personnes qui viennent au centre consomment aussi bien du cannabis que des psychotropes. Des appellations comme �el hamra� pour le Rivotril et �ezzerka� pour le Valium et le Diazepal reviennent souvent dans le langage des toxicomanes et concernent les psychotropes les plus consomm�s. �Ces cocktails, qui font des ravages sur les personnes qui les consomment, sont appr�ci�s parce qu�ils donnent une impression d�invuln�rabilit� et de toute-puissance. Il y a aussi une autre cat�gorie de consommateurs de drogues, ceux qui vont vers l�h�ro�ne dont le co�t de la dose ou �la ligne� ou �snif� peut aller jusqu�� 6000 et 8000 DA. �J�ai m�me eu � rencontrer un jeune � qui il fallait trois doses d�h�ro�ne par jour. Bien s�r, il faut disposer de moyens financiers cons�quents pour se payer cette drogue. Par ailleurs, et pour ce qui est des psychotropes, si avant c��taient des m�decins complaisants qui les prescrivaient, actuellement nous entendons parler de fili�re sp�cialis�e. Il faut savoir qu�un seul comprim� co�te en moyenne 50 DA. En outre, pour les personnes accros � l�h�ro�ne, il existe un m�dicament de substitution, le Subitex. Ce dernier est prescrit pour circonscrire cette drogue, toutefois il est vendu au niveau du march� parall�le. Les toxicomanes le diluent et se l�injectent en intraveineuse�, confie le sp�cialiste qui �voquera les premi�res semaines de sevrage particuli�rement difficiles pour les personnes qui veulent �d�crocher�. Selon le m�decin, dans une grande majorit� des cas le �d�clic� qui m�ne les toxicomanes vers une volont� de se d�barrasser de l�emprise de la drogue est provoqu� par un �v�nement particulier v�cu � cause de la d�pendance et peut-�tre une forte dispute familiale ou un acte de d�lit qui les fait m�ne � la justice. Selon le sp�cialiste, les d�fis sont inscrits au quotidien aussi bien pour les toxicomanes que pour l��quipe de m�decins et de psychologues.