Le constat du docteur A�ssa Abdelguerfi, enseignant-chercheur � l�Institut national d�agronomie (INA) et pr�sident de l�Association nationale pour le pastoralisme et les ressources fourrag�res est sans appel : �Le recours � l�importation des vaches laiti�res pour att�nuer la crise du lait est une fuite en avant et ne constitue nullement une solution au probl�me.� Intervenant lors du 2e Forum international v�t�rinaire qui se tient au Palais des expositions des Pins-Maritimes � Alger en marge du 7e Sipsa�2007, A�sa Abdelguerfi a estim� qu��il est plus rentable de d�velopper les races de vaches locales mieux adapt�es aux caract�ristiques de notre pays que d�en ramener de l��tranger�. Et l� encor,e c�est pas chose ais�e puisque �depuis des ann�es que l�Alg�rie importe des vaches laiti�res on aurait pu d�finir un profil animal selon les potentialit�s et les caract�ristiques locales�, a-t-il affirm�. Ce qui aurait permis de mieux appr�hender les r�alit�s du secteur de la production laiti�re. En guise d�argumentaire, le conf�rencier �voque la crise que traverse le secteur de la production fourrag�re. �Pourquoi importer des vaches alors que nous n�avons m�me pas de quoi les nourrir ?� s�est-il interrog�. Selon le docteur Abdelguerfi, l�insuffisance de la ressource fourrag�re se r�percute n�gativement sur les performances et donc sur la rentabilit� des vaches laiti�res. Celles-ci voient en effet leurs capacit�s de production divis�es par deux et leur fertilit� par quatre. Soit un v�lage (mise bas) tous les quatre ans au lieu d�un chaque ann�e. A en croire le pr�sident de l�Association nationale pour le pastoralisme et les ressources fourrag�res continuer d�importer des animaux � fort potentiel g�n�tique reviendrait donc � p�renniser la d�pendance de l�Alg�rie de l��tranger en mati�re de production laiti�re. Toutefois, l�avis du docteur Abdelguerfi est contest� par un importateur alg�rien de g�nisses qui expose au Sipsa. �Les g�nisses que nous importons s�adaptent bien au climat alg�rien et produisent en moyenne trente litres de lait quotidiennement �, affirme-t-il. Ce dernier reconna�t cependant que les performances de ces vaches restent tributaires d�une prise en charge m�dicale et d�un suivi alimentaire r�guliers. �Et vu les co�ts �lev�s du fourrage, 500 DA la botte et des soins v�t�rinaires, rares sont les �leveurs qui disposent de moyens suffisants pour prendre en charge convenablement leurs animaux. Ce qui explique la baisse des performances des vaches d�importation�, note notre interlocuteur. Si le probl�me des moyens financiers ne se pose pas pour les grands �leveurs qui du reste se comptent sur les doigts d�une main, elle constitue en revanche un �norme frein pour les �levages traditionnels (trois vaches en moyenne) qui repr�sentent plus de 85 % du total des producteurs laitiers. Pour A�ssa Abdelguerfi, la priorit� est de commencer par d�velopper le premier maillon de la fili�re et de �relancer la production fourrag�re et pastorale� � travers une strat�gie nationale claire en mati�re de semence, de conduite de cultures fourrag�res, de gestion de la jach�re et enfin l�am�nagement et l�utilisation des espaces pastoraux en milieu steppique et forestier.