Le scrutin l�gislatif s�ouvre ce matin, apr�s trois semaines de joutes �lectorales qui, au bout, n�auront pas �t� particuli�rement enthousiastes. Autres temps, autres m�urs �lectorales, sommes-nous tent�s d��crire, tant cette campagne durant, bien des candidats, voire des chefs de parti, ont d�, � maintes reprises, vite quitter l�ar�ne faute d�auditoire. La d�saffection citoyenne a �t�, pour ainsi dire, des plus remarquables, au point o� il s�en est trouv� des postulants � la repr�sentation parlementaire se sont senti l�obligation de le reconna�tre mais aussi de l�avouer publiquement. Mais par quoi peut s�expliquer ce d�sint�ressement ? En premier lieu, par le climat politique g�n�ral d�l�t�re, incontestablement. Ce � quoi s�ajoute une situation sociale de plus en plus difficile � vivre. L�Alg�rien, par ailleurs, pris dans les rets d�un ch�mage end�mique, rechigne � accomplir son devoir �lectoral, du moins il n�a pas affich� une disponibilit� � le faire. Le commun des �lecteurs se dit en effet qu�il ne servirait � rien d�aller voter, puisqu�il se d�clare convaincu que, si elle n�est pas carr�ment d�tourn�e, sa voix aidera � conf�rer le statut de parlementaire � des pr�tendants qui, une fois devenus membres de l�h�micycle, couleront des pl�ni�res heureuses. Il n�est pas dit, en effet, que la nouvelle l�gislature sera dissemblable de celle qui s�ach�ve, en termes, bien entendu, de rendement. L�entr�e attendue de l�opposition n�aura d�efficacit� que si cette repr�sentation viendrait � se d�cliner en tant que majorit�. Or, il reste fort invraisemblable que cela advienne. Outre une abstention que d�aucuns soup�onnent d��tre, cette fois-ci, consid�rable, il y a les partis de l�alliance �lectorale qui jurent de poursuivre l�ex�cution de la partition politique � trois. Ces derniers se sont m�me adjug� des scores �lectoraux avant le verdict de l�urne. Le Front de lib�ration nationale (FLN) affirme rafler le plus gros score, le Rassemblement national d�mocratique (RND) se d�clare bon deuxi�me et le Mouvement de la soci�t� pour la paix (MSP) a la certitude de r�colter les 30% des suffrages. Il y a, cela entendu, raison � supposer que les jeux sont d�j� faits, d�autant que peu de voix parmi la panoplie de comp�titeurs, partis et ind�pendants, se sont �lev�es pour contester ces �proph�ties�. C�est � croire qu�il devient de plus en plus admis que fatalement ainsi il sera. Il n��tonne donc gu�re qu�aussi grande a �t� la d�mobilisation citoyenne constat�e pendant la campagne �lectorale. Et, en sus de cela, l�image d�une Assembl�e vid�e de sa pr�rogative qu�a eu � d�livrer l�APN sortante n�est pas pour doper l�engagement �lectoral. �Si c�est pour faire �lire des d�put�s qui se suffiront de lever la main un mandat durant, autant s�abstenir de voter�, argue aujourd�hui le commun des citoyens. Le scrutin l�gislatif a lieu tout de m�me aujourd�hui. Obligation constitutionnelle et choix calendaire. Un rendez-vous pour lequel se sont inscrits quasiment l�ensemble des partis l�gaux mais aussi consid�rablement de listes de candidatures ind�pendantes. Ces �lections l�gislatives seront aussi celles de tous les transvasements politiques. Importe la chapelle, pourvu que la candidature soit valide. Le scrutin l�gislatif a lieu par ailleurs dans un climat s�curitaire tendu. Il intervient un mois apr�s les attentats terroristes spectaculaires qui ont cibl� le Palais du gouvernement et le commissariat de police de Bab-Ezzouar. Mais aussi au lendemain d�un attentat terroriste perp�tr� � Constantine, � l�est du pays et, � un moment, o� des offensives militaires sont men�es � plusieurs endroits du pays, notamment au Centre o� s�vit principalement le GSPC m�tamorphos� depuis peu en Al- Qa�da pour les pays du Maghreb.